•  

    Voilà maintenant que le premier trimestre touchait à sa fin. Près de quatre mois passés dans cette nouvelle école. Quatre mois à se rapprocher de cette bande d’élèves vif et chaleureux. Elle revoyait ce match de Quidditch, criant, encourageant ses amis avec les autres. Elle revoyait cette soirée d’Halloween où les gars avaient essayés de les effrayer. A ce bal où elle avait du faire un effort vestimentaire, à ce regard noir qu’elle a cru sentir river sur elle presque toute la soirée. Avait-elle rêvée ? Elle le sentait, il la captivait. Il avait quelque chose qui l’attirait. Mais elle ne devait pas y songer. Elle repensa à ce dimanche passé aux côtés d’Hagrid, à observer l’éclosion d’un œuf d’hippogriffe. A ce cours de défense une énième fois théorique où, n’en tenant plus, elle avait demandé à la professeure quand est-ce qu’ils passaient à la pratique. C’est vrai. Préparer un patronus demandait de l’entrainement. C’était nécessaire de bien le maitriser pour appréhender les détraqueurs. Une question qui, bien que posée avec diplomatie, n’avait pas plus à la concerné qui avait répondu sèchement qu’ils verraient à la rentrée…

     

    La rentrée… Dans quelques jours.

     

    L’hiver lui, il était bien là. Tapissant le sol de sa neige, rafraichissant l’air, lui insufflant quelques flocons qui volaient dans l’air.

     

    Un air justement qui vient lui caresser le visage et se glisser entre sa peau et son écharpe, la faisant frissonner. Ses pas grinçaient dans la neige qui laissait les marques de son passage. Mais la petite maison familière se montra à elle dont la porte s’ouvrit. Un chien marron, massif accouru vers elle.

     

    Hagrid : « Crokdur ! »

     

    Le chien pataud de ses pattes encore trop grandes et larges pour lui et l’énergie de sa jeunesse n’écouta pas son maître, sautant sur Emilie pour essayer d’étaler sa langue visqueuse sur son visage. Mais elle se tenait bien droite et le papouillait avant de le repousser. Hagrid arriva et tira le chien par le collier de sa main libre, l’autre tenant un sot.

     

    Hagrid : « Désolé, il n’obéit pas encore bien. Mais il a du flaire, dès qu’il t’a senti arriver, il a gratté à la porte »

    Emilie : « Ah ça j’en doute pas. Mais bientôt il aura trop de force pour moi »

    Hagrid : « Tu es venu voir Buck ? »

    Emilie : « Oui, ça fait une semaine, il a du grandir »

    Hagrid : « Ohoh oui ! Il embête beaucoup sa mère, mais il est si intelligent ! »

     

    Ils allèrent derrière la maison et s’approchèrent d’un pré à l’orée de la forêt où étaient le jeune Hippogriffe et sa génitrice. S’en approchant en saluant la mère, elle les laissa s’approcher de son petit qui désormais ne les fixaient plus avec méfiance, les connaissant bien. Il se laissa volontiers papouiller, manquant de ronronner.

     

    Emilie : « Vole-t-il ? »

    Hagrid : « Pas encore, mais il essaye et a fait de grand progrès ! Bientôt il pourra »

     

    Accroupit, entourant ses genoux, l’observant se jeter sur la nourriture que leur donnait Hagrid.

     

    Hagrid : « Un thé ? »

    Emilie : « Oh volontiers, il fait pas chaud »

    Hagrid : « Non c’est sûr »

     

    Ils retournèrent dans la cabane avec le chien. La jeune sorcière soupira lourdement de bien être en sentant la chaleur des lieux. Elle ôta sa cape pour la poser sur le porte manteau. Y accrochant son bonnet et son écharpe, son regard se posa sur ce parapluie rose visiblement cassé.

     

    Emilie : « Crockdur s’est fait les dents sur ton parapluie ? »

     

    Elle se pencha pour prendre l’objet mais le semi-géant arriva.

     

    Hagrid : « Non touche pas ! »

     

    Mais trop tard, sa main enveloppa le manche en bois cassé et elle ressentit ce qu’il voulait cacher. Elle tourna son attention vers l’homme qui rentra sa tête entre les épaules, visiblement gêné.

     

    Emilie : « Une baguette ? »

    Hagrid : « Euh… Je… »

    Emilie : « Pourquoi intégrer ta baguette à ton parapluie ? »

    Hagrid : « Ce n’est pas une baguette. Y a rien de magique. C’est euh… Un cadeau. D’un ami. Il doit venir le reprendre »

     

    Elle sourit, attendrit en le voyant aussi paniqué et alors qu’il approchait pour reprendre l’objet et les morceaux et les serrer contre lui, elle vient poser sa main contre son bras.

     

    Emilie : « Détends toi, je dirais rien »

     

    Il la fixa de ses yeux marrons emplit d’émotion.

     

    Emilie : « Je peux t’aider à le réparer ton… Parapluie »

     

    Il cligna des yeux plusieurs fois de ses mêmes yeux et s’approcha d’elle, serrant toujours ses morceaux de bois contre lui.

     

    Hagrid : « Vraiment ? »

    Emilie : « Oui. Je peux ? »

     

    Il hésita qu’un bref moment avant de lui tendre ce qu’il tenait. Elle les prit et les posa sur la table.

     

    Emilie : « L’eau bout »

     

    Hagrid sursauta et accouru dans la cuisine. Le temps qu’il remplisse la théière, elle examina l’objet et les morceaux, les effleurant du bout des doigts.

     

    Hagrid : « Alors ? »

    Emilie : « Le bois du parapluie n’était pas bon, il s’est fragilisé en subissant les sorts. Je vais t’en refaire un qui résistera aux crocs de Crockdur. »

    Hagrid : « D’accord, je te remercie »

     

    Pendant qu’il s’assit, elle poussa doucement les morceaux pour mieux attraper la tasse qu’il lui tendit.

     

    Hagrid : « Tu t’y connais en fabrication de baguette ? »

    Emilie : « Mon grand père en construit »

    Hagrid : « Au vraiment ? Ca doit être tellement intéressant à apprendre »

    Emilie : « Oui. Ca demande beaucoup de minutie et de patience »

     

    Son regard s’absenta à quelques souvenirs qu’elle effaça en buvant son thé.

     

    Hagrid : « Une fois les cours repris, tu ne pourras pas revenir aussi souvent »

    Emilie : « Non désolé. On pourrait penser que je fais du zèle pour avoir une bonne note »

    Hagrid : « Oh ça ! Il en faut peu ici pour que des rumeurs circulent »

    Emilie : « C’est partout pareil »

     

    Elle reposa la tasse et abaissa le regard.

     

    Emilie : « Dis moi, tu connais bien le professeur Rogue ? »

    Hagrid : « Rogue ? Oh assez oui. C’est quelqu’un de complexe. Pourquoi ? Il t’a encore mit une retenue ? »

    Emilie : « Non pas encore. Mais il va revenir en forme, je pense que ça ne serait tarder »

    Hagrid : « Oh ça oui, tu as du lui manquer »

     

    Il commença à rire de sa remarque mais réalisant ce qu’il venait de dire, il se mit à tousser et attrapa sa tasse pour boire.

     

    Emilie : « Je lui manque ? »

    Hagrid : « Non, enfin, je sais pas. Mais tu sais je l’ai entendu dire que t’étais insupportable. Habituellement, il traite les élèves d’idiots, d’arrogant, pour les pires, si non il n’en parle pas. Peut-être que quelque part ça l’amuse d’avoir quelqu’un qui lui répond »

    Emilie : « Hm… C’est un Serpentard après tout »

    Hagrid : « Oui, voilà »

     

    Souffla-t-il comme rassuré avant de boire une nouvelle gorgée de thé. Pendant qu’elle se disait que ce ne pouvait pas être autre chose, si toutefois il avait réellement pu songer à elle juste une fois durant ses congés.

     

    Emilie : « Et le professeur Wersol ? »

    Hagrid : « Alors tu as remarqué aussi qu’elle a des vus sur Rogue ? »

     

    La sorcière comprit que son interlocuteur faisait le lien entre les deux sujets de conversation alors qu’elle n’en avait pas spécialement voulu un. Bien qu’effectivement, elle avait remarqué ce « détail »

     

    Emilie : « Qui ne l’a pas remarqué à par lui-même peut-être ? Elle le dévore des yeux »

     

    Se moqua-t-elle en pouffant.

     

    Emilie : « Mais je… Je me demandais juste ce que tu en pensais. J’ai du mal avec elle. Elle m’inspire pas confiance »

    Hagrid : « Elle est très secrète. Mais elle peut avoir des propos cruels. Elle vient rarement ici et c’est tant mieux, elle fait peur à mes animaux »

    Emilie : « Ca me surprend pas. Elle est bizarre »

     

    Finissant sa tasse, elle le remercia et se leva.

     

    Emilie : « Je ferais mieux de rentrer, la nuit tombe tôt »

    Hagrid : « Oui, c’est plus prudent »

     

    Elle remit écharpe, bonnet et son attention reparti sur le parapluie, elle sortit sa baguette de sa manche, lui faisant faire un petit mouvement.

     

    Emilie : « Bacillum reparo »

     

    Le parapluie se reforma avec les morceaux et Hagrid ne cacha pas son étonnement.

     

    Emilie : « En attendant, ça peut supporter quelques sorts léger. On ne sait jamais »

    Hagrid : « Merci »

     

    Elle lui rendit un sourire et enfila sa cape avant de regagner le château. Ah cet Hagrid, elle l’aimait bien. Une fois dans sa chambre, elle confia une lettre à sa chouette qui s’envola. L’animal réapparu le lendemain matin en venant lui déposer deux petits colis. Une petite gratouille contre le buste en plume et l’animal repartit.

     

    Observant ses deux plis, elle sentit un regard sur elle et leva les yeux vers Dumbledore qui lui adressa un fin sourire auquel elle répondit avant de finir son petit déjeuner et filer. Elle passa dans sa chambre pour attraper une petite trousse en cuire et elle alla s’installer dans le salon commun des Serdaigle pour déballer le bâton et commencer à le travailler.

     

    D’un mouvement de baguette, elle envoyait les copeaux de bois dans l’âtre de la cheminée qui crépitait gentiment. Elle y travailla encore le jour suivant pour le finir et pourvoir observer son travail, effleurant le bois, satisfaite.

     

    Le dernier vendredi des vacances, elle attrapa ce qu’elle avait reçu dans son autre colis et partit dans la serre 6. Rares sont les personnes qui s’y rendent alors qu’elle est justement autorisé pour venir y faire des travaux, des exercices. La plus part préfère travailler dans le château. Il est vrai que cette salle n’avait rien de rassurante. Passant les différentes plantes, elle entra dans la partie laboratoire et posa son nécessaire sur la table de travail.

     

    Déposant son chaudron, attrapant et installant le distillateur, elle commença la préparation de sa mixture. Concentrée, elle n’entendit pas la porte de la serre s’ouvrir et n’entendit que les pas de cette sombre silhouette s’approcher.

     

    Rogue avait pleinement profiter des premiers jours de congés pour se reposer avant de faire quelques recherches et devoir se faire présent pour une soirée mondaine où l’avait encore trainé Lucius. Il savait qu’il n’aimait pas ce genre d’endroit mais c’était une bonne chose qu’il soit vu à ses côtés. Cependant au début la seconde semaine il commença à se sentir étrange. Se mettant un instant devant la fenêtre de son salon, il cru voir une silhouette familière passer dans la rue.

     

    Ce n’était pas elle, juste quelqu’un qui lui ressemblait.

     

    Et pourtant, les jours suivant il ne réussissait à ne pas songer à elle. Ce qu’elle faisait. L’imaginant dans la salle commune à lire. Dans la grande salle, penchée sur la table à écrire. Il s’est passé une main sur le visage pour se reprendre, il préparait des mixtures pour être concentrer et refaire son stock pour l’école.

     

    L’école.

     

    Il se revoyait à la réunion avant les vacances. Chacun faisant le point sur l’avancé du programme et ils firent la liste des professeurs qui souhaitaient rester. Comme à chaque fois, Rogue ne voulait pas. Ils voyaient les élèves toute l’année, il n’allait pas en plus devoir les supporter pour les vacances ! La directrice adjointe avait listé les élèves qui restaient et il fut surprit d’entendre le nom de la Serdaigle de 6ème année.

     

    Il s’obligea à se dire qu’il retournait plus tôt à Poudlard pour pouvoir travailler sur ses potions. Lui qui revenait habituellement le dimanche matin, voilà qu’il se montra au château le vendredi. Dumbledore sembla lui-même surprit de cette arrivée en le croisant dans les couloirs du château.

     

    Severus : « J’ai quelques préparations à faire pour la rentrée »

    Albus : « Oh je comprends »

    Severus : « Ca semble calme »

    Albus : « Oui, il n’y a pas eut de grabuge. Ils sont peu nombreux cette année aussi »

     

    Une dizaine tout au plus. Ils se séparèrent pour que le professeur aille poser ses affaires, puis il décida de partir pour les serres et voir comment se portaient les plantes et ingrédients qui lui serviraient au cours de l’année. Approchant de la serre numéro 3, son attention fut attirée plus loin. Il pouvait le ressentir, quelqu’un préparait quelque chose.

     

    D’un pas léger, silencieux, il s’en approcha. Avant de passer la porte, il sortit sa baguette de sa manche et contourna les tables pour venir dans le labo. Son attention se posa sur cette silhouette qu’il reconnu aussitôt, à ses cheveux brun attaché à la va vite en une sorte de chignon. Son regard dévia vers l’installation et il se reprit, s’approchant d’elle.

     

    Severus : « Que faites vous ici ? »

    Emilie : « Je m’exerce »

     

    Elle avait reconnu sa présence et n’avait pas sursauté en entendant sa voix qui essayait d’être effrayante. Elle se tourna pour le voir et lui adresser un sourire amical. Mais le voir, là, juste là. Elle se sentait étrange, troublée d’avoir la sensation qu’il lui avait manqué. Elle ne pouvait pas être… Non, c’était stupide. Ce devait être leur petit jeu qui lui avait manqué.

     

    Severus : « Que faites vous ? »

     

    Elle se retourna vers sa préparation et plaça une fiole vide à la place de celle qui était presque pleine avant de se tourner de nouveau vers lui.

     

    Emilie : « Recette personnelle »

     

    Sans l’avertir, elle lui attrapa la main. Il sursauta à ce geste mais ne reprit pas sa main. Il l’observait mettre quelques goutes de sa mixture au milieu de sa paume avant d’y poser la sienne. Son cœur battait étrangement et il n’arrivait à bouger. Fixant juste leurs mains. En temps normal, il n’aurait laissé personne le toucher et aurait pu tuer si quelqu’un osait faire ce qu’elle était en train de faire. Mais rien ne semblait normal avec elle. Elle passait sa main sur la sienne avant de lui attraper l’autre et y mettre quelques goutes.

     

    Ne voyant même pas que le trouble était partagé, c’est sa voix qui le fit revenir à lui.

     

    Emilie : « Et puis on le passe sur la baguette »

     

    Il la voyait se mettre quelques goutes dans la seconde main avant de poser la fiole et sortir sa baguette. L’enfermant dans ses mains pour l’imprégner du soin.

     

    Emilie : « Faites vite si non ça va sécher »

     

    Se reprenant, il passa ses mains sur sa baguette puis réalisa qu’il suivait ce qu’elle disait sans broncher. Il releva son regard vers elle, fronçant légèrement les sourcils.

     

    Severus : « Qu’est ce ? »

    Emilie : « Un soin, en quelque sorte. Ca nourrit et entretient le bois de la baguette. En plus c’est bon pour la peau »

     

    Sa baguette rangée dans sa manche, elle leva les mains, souriant.

     

    Emilie : « Et puis ça sèche assez vite, ça ne reste pas sur la peau »

     

    Il s’effleura les doigts de son pouce constatant qu’effectivement, il ne sentait plus de résidu sur sa peau. Elle se tourna et il releva les yeux vers elle.

     

    Severus : « Tachez de ranger et de ne rien laisser trainer »

     

    Elle avait bien entendu là ? Parce qu’il croyait qu’elle allait vraiment laisser ça comme ça ? Elle se tourna et le fixa.

     

    Emilie : « Je suis moi aussi, cher professeur, heureuse de vous revoir. En forme qui plus est »

     

    En forme ? Elle aussi visiblement puisqu’elle osait l’attaquer de nouveau. Mais cette fois il ne préféra pas répliquer et tourna simplement les talons pour partir.

     

    Satisfaite ? Assez.

     

    Le jour suivant elle retourna chez Hagrid pour réparer son parapluie et le rendre plus solide pour pas que son chien arrive à le casser ou qu’il craque au moindre sort.

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    La rentrée avait sonné et le rythme des cours reprit. Après sa séance d’étude des runes, Emilie retrouva ses camarades pour le cours de sortilèges avec le professeur Flitwick visiblement heureux de retrouver sa classe puisqu’il s’égara un bon moment pour savoir si les vacances de chacun s’étaient bien passées. L’heure passa si rapidement, qu’il eut juste le temps de les informer qu’après avoir étudié l’aguamenti et le sortilège d’amnésie, ils allaient désormais voir les sortilèges informulés.

     

    Un cours qui resta tout de même plus agréable que celui d’histoire qui suivit, ou encore le cours de DCFM le lendemain où la professeur passa les deux heures et demi de cours à parler des inféris et expliquer que leur faiblesse était le feu. Une information qu’elle avait déjà donnée au premier trimestre. Mais cette fois-ci, elle annonça que pour le cours suivant, ils commenceraient à voir comment créer du feu.

     

    Contrairement à ce qu’ils pouvaient s’attendre, ce ne fut guère des plus palpitant, ne les autorisant qu’à tenter de mettre le feu sur une boule de papier en lévitation afin d’éviter toutes propagations. Bien que ça puisse paraitre attentionné, Emilie se demandait surtout si leur professeur était capable d’arrêter un feu. Un doute qu’elle partagea avec ses camarades dont David se décida au bout de quelques cours à lancer une flammèche sur le bas de sa cape. Rien de bien méchant, mais la professeure se mit à paniquer, tourner dans tout les sens attisant le feu.

     

    La classe eut alors plusieurs réactions, entre inquiétude, surprise et amusement. Emilie finit par saisir sa baguette et faire étouffer le feu. L’enseignante se reprit et fusilla la jeune femme des yeux.

     

    Rusha : « Jones ! Chez le directeur, maintenant ! »

    Naska : « Mais madame »

    Rusha : « Le cours est finit ! »

     

    Elle s’approcha de l’élève et lui saisit la cape pour la tirer à sa suite. Un fois hors de la salle de classe elle la poussa et marcha d’un pas rapide.

     

    Rusha : « Le directeur va vous faire passer votre insolence »

     

    Elles ne mirent pas longtemps à arriver dans le bureau du directeur qui sembla surprit de les voir débarquer de la sorte.

     

    Rusha : « Monsieur le directeur, cette élève s’amuse à me faire bruler ! »

     

    La surprise se lut sur le visage du magicien dont la bouche s’entrouvrit et le regard rond se posa sur la concernée.

     

    Emilie : « J’ai arrêté le feu qui prenait votre cape »

    Rusha : « Vous allez dire que c’est pas vous peut-être ?! »

    Emilie : « Oui ! Monsieur le directeur, je vous assure que »

    Rusha, la coupant : « Alors qui, hein ?! »

     

    Mais la jeune femme se refusa à répondre à cette question et serra les dents.

     

    Rusha : « Voyez monsieur le directeur ! »

    Albus : « Professeur, avez-vous clairement vu cette élève vous viser ? »

     

    Elle savait, elle ne pouvait pas lui mentir aussi clairement, alors elle soupira que non.

     

    Albus : « Que travaillez-vous en ce moment ? »

    Rusha : « La création de feu contre les Inferis »

    Albus : « Alors peut-être n’est-ce qu’une maladresse. Vous savez que cela arrive »

     

    La sorcière fusilla du regard l’élève qui gardait le visage détourné.

     

    Rusha : « Bien, alors la punition sera en conséquence »

     

    Elle tourna les talons et s’apprêta à partir, Emilie regarda le directeur comme pour lui dire qu’elle avait rien fait et il se pinça les lèvres comme réponse. Soupirant lourdement, Wersol pesta son nom et elle la suivit. Arrivée au milieu de la cour, elle lui demanda d’ôter sa cape et de joindre ses mains derrière la tête.

     

    Rusha : « Deux heures »

     

    Un sablier apparu devant la sorcière qui soupira lourdement. Des pas précipités se firent entendre, Emilie voulut se tourner mais son accompagnatrice lui jura que si elle bougeait elle la pétrifiait. La sorcière se remit donc sagement en position.

     

    David : « Madame, le feu, c’était moi »

    Rusha : « Ne cherchez pas à la défendre monsieur Derfis »

    David : « Non, vraiment, je suis désolé. »

    Rusha : « Ca suffit ! Rejoignez les bâtiments »

     

    Emilie observa ses amis du coin de l’œil qui posèrent son sac à côté du banc où était sa cape. Rogue venait de terminer son cours et se dirigeait vers la grande salle quand son regard se tourna vers le groupe qui regagnait le bâtiment. Il apprit autour de la table que Rusha répétait qu’elle avait déclenché un feu contre elle. Son regard sombre se posa sur la bande d’ami qui semblait agitée.

     

    Le repas finit, il les vit repartir assez rapidement, tout comme quelques Serpentards juste avant. Craignant une tension entre les deux groupes, il ne regagna pas ses appartements directement mais partit vers où se trouvait l’élève. Il avait vu juste. Les deux groupes encadraient la demoiselle. Des Serpentards formant des boules de neiges.

     

    Amelia : « Alors ? On met le feu ? »

    Jacob : « T’as peut-être besoin d’être rafraichit ? »

     

    Ils envoyèrent quelques boules avant que les Serdaigle ne répondent.

     

    Naska : « Arrêtez ! »

    Kewil : « Pourquoi ? Vous en voulez aussi ? »

    Ingrid : « Elle n’a même pas le droit de bouger~ »

    David : « Alors ça t’amuses ? T’es qu’une lâche ! »

    Ingrid : « Moi ? Une lâche ? »

    Imar : « Non, vous tous »

    Thomas : « Tu vas voir qui est le lâche ! »

     

    Le sorcier sortit sa baguette et fit léviter son interlocuteur, faisant rire ses amis. Le professeur se raidit à cette vision, qui lui rappela un souvenir pas des plus agréable, et arriva vers eux. Mais Emilie ne l’avait pas vu venir et elle avait pivoté dégainant sa baguette pour le désarmer. Imar se fit rattraper par Leric alors que Thomas fixa son adversaire.

     

    Severus : « Ca suffit »

     

    Les élèves se crispèrent. Il vient se mettre à leur niveau et leur demanda sèchement de regagner leurs dortoirs. Mais une autre enseignante arriva à cet instant.

     

    Rusha : « Professeur Rogue ? Que se passe-t-il ? »

     

    Elle observa brièvement les élèves et son attention se posa durement sur Emilie.

     

    Rusha : « Vous n’avez pas tenu votre position ! »

    Severus : « Que faites vous encore là ? »

     

    Les élèves partirent prestement avant qu’il ne leur colle à tous une retenue.

     

    Rusha : « Je suis désolé professeur si cette élève a encore fait des siennes »

    Severus : « Non, elle n’a rien fait et c’est moi qui vient de lever sa retenue »

    Rusha : « Pardon ? »

    Severus : « Le temps est écoulé. Et bien que c’est là une punition intéressante, je ne pense pas que le directeur apprécierait d’apprendre qu’une élève soit tombée malade en étant obliger de rester dans ce froid »

    Rusha : « Vous avez raison »

    Severus : « Je vais veiller à ce qu’elle regagne son dortoir »

    Rusha : « Je vous remercie »

     

    Sa voix mielleuse et son regard brillant manqua de faire grimacer le sujet de leur conversation. Rusha, trop admirative du professeur, avait pleinement cru qu’il avait dit cela pour lui éviter d’avoir des problèmes avec le directeur alors qu’il n’en était rien. Il avait sciemment choisit chacun de ses mots pour qu’elle croit cela. Une fois la professeure éloignée, il s’approcha du banc pour saisir la cape et venir la passer sur les épaules de la sorcière. Elle semblait gênée de se rapprochement et murmura un remerciement. Il manqua de s’attendrir, cependant la main de la jeune femme cherchant à attraper le tissu épais pour mieux s’enrouler dedans effleura la sienne.

     

    Elle était gelée.

     

    Il posa aussitôt son autre main sur la sienne sans tout de suite réaliser la portée de ce réflexe.

     

    Severus : « Passez par l’infirmerie que Pomfresh vous donne un soin avant de rejoindre votre dortoir »

    Emilie : « D’accord »

     

    Elle le contourna pour attraper son sac et partir comme il le lui avait demandé à l’infirmerie. Pomfresh lui donna un remède et elle rejoignit le quartier des Serdaigle où, dans la salle commune, l’attendaient ses amis.

     

    Naska : « Emilie ! »

     

    Ils vinrent l’encercler lorsqu’elle s’approcha d’eux.

     

    David : « Je suis désolé, je n’aurais pas dû »

    Emilie : « T’inquiètes pas. Au contraire… Je sais à qui j’ai à faire maintenant »

    Conni : « Je l’aimais pas spécialement, mais jamais j’aurais cru qu’elle été comme ça »

    Leric : « Pareil »

    Conni : « Et ces Serpentard… »

    Naska : « Je crois qu’il va être temps de les remettre à leur place »

    Emilie : « C’est bon, c’est que des idiots »

    Conni : « En faite… C’est pas la première fois »

     

    Ils s’installèrent et ils lui expliquèrent que ce groupe de Serpentard, soutenu par le reste de leur classe et une partie de l’année au dessus, étaient les pires de l’école. A se croire au dessus, à provoquer, humilier. Ils s’étaient calmés à partir de la fin de la 4ème année, avant qu’ils ne soient mélangés avec les Serdaigle. Au début la cohabitation était tendue mais se passait. Et puis chasser le naturel et il revient au galop. Ils avaient insulté Naska qui était devenu préfète, humilié Imar et Conni, blessé David et Leric lors d’entrainement et match de Quidditch.

     

    Leur 5ème année fut difficile avec eux. Ils semblaient s’être calmés pour ce début d’année, mais voilà qu’ils recommençaient. Ils le savaient, ça n’allait pas se calmer, ça allait empirer.

     

    Ce soir là, une guerre venait de sonner entre les Serdaigle, Serpentard et Rusha Wersol.

     

    Emilie : « Ils veulent jouer ? Ils vont voir qu’on ne doit pas sous estimer les Serdaigle »

    Conni : « Toi, t’as une idée »

    Emilie : « Oui, mais va falloir être patient et supporter quelques attaques de leurs parts »

    David : « Si ça peut les calmer définitivement »

    Emilie : « Ils seront doux comme des agneaux »

     

    Souffla-t-elle en resongeant au regard de Thomas. C’était un provocateur, un dominant. Certainement le plus fort de leur bande et probablement même de leur maison pour que les 7ème années se rangent derrière lui. Elle devait s’en occuper.

     

    Début février venait de sonner. Rogue avait remarqué que quelqu’un s’était amusé à venir fouiller dans son armoire et y piocher des ingrédients. De quoi le rendre furax. Il entreprit de passer le samedi à retourner l’établissement pour retrouver celui ou celle qui osait concocter une potion en fouillant son armoire. Mais il n’arrivait à ressentir aucune magie particulière. Sauf vers les serres.

     

    Severus : « Jones… »

     

    Son pas s’accéléra et son entrée bruyante dans la pièce fit sursauter la jeune femme qui soupira lourdement en le voyant.

     

    Emilie : « Vous voulez me faire un arrêt cardiaque ou quoi ? »

     

    Il examina la table de travail avant de la fixer.

     

    Severus : « Vous avez volé dans mon armoire »

    Emilie : « Votre armoire ? Alors c’est là qu’ils se sont approvisionnés… »

     

    Elle sembla s’en amuser, de quoi attiser son énervement.

     

    Emilie : « Ce n’est pas moi »

     

    Il s’approcha, plaquant ses mains contre la table en l’encadrant.

     

    Severus : « Vous savez qui »

    Emilie : « Qui… Pas exactement. Mais disons que certaines personnes sont en train de s’entrainer »

    Severus : « S’entrainer ? A quoi ? »

    Emilie : « A mon avis si vous avez une liste précise de ce qui vous manque, vous pourrez trouver »

     

    Il fronça les sourcils, son cerveau réfléchissant à toute allure avant de réaliser. Voyant son regard s’arrondir, elle esquissa un sourire.

     

    Emilie : « Si je serais vous, j’éviterais les chocolats la semaine prochaine »

     

    Eviter les chocolats ? Lui ? Qui oserait tenter une telle chose ? Son questionnement s’estompa à mesure qu’il se perdait dans ce regard. Il réalisait maintenant sa proximité mais n’arrivait à bouger, à reculer. L’avoir bloqué, là, devant lui. L’avoir si proche qu’il pouvait presque sentir son corps contre le sien. Que son visage, ses lèvres, n’étaient plus si lointaines. Il se sentait irrésistiblement tenté.

     

    Un moineau venait d’entrer dans la serre et ses petits cris lui remirent les pieds sur terre. Il se redressa promptement. Et tourna les talons tout aussi soudainement pour sortir aussi brusquement qu’il était entré.

     

    Elle resta un bon moment dans la même position, à respirer profondément pour se reprendre. Qu’est ce qu’il venait de se passer ? Finissant par se redresser, elle se tourna vers sa préparation en penchant légèrement la tête, essayant de se dire qu’elle ferait mieux de ne pas y songer.

     

    Le lendemain se déroulait un match de Quidditch. Toute l’école était dans les gradins à observer le jeu. Cette fois Serdaigle jouait contre Serpentard et comme attendu, dès le début du jeu le ton était donné. Serpentard n’allait pas la jouer réglo.

     

    Leur jeu était violent, leurs tirs rapides et brutaux. Les spectateurs étaient crispés devant la rencontre. Tandis que Kewil allait envoyer un Cognard vers David qui était dos à lui et tenait le Souafle, son balai se mit à bouger soudainement et le Cognard qui arrivait droit vers lui, qu’il comptait frapper, vient le heurter violement, le faisant tomber au sol. David pu marquer. Pendant que l’élève était amené à l’infirmerie, Rogue observa autour de lui. Il avait comprit que le balai n’avait pas perdu seul son contrôle.

     

    Il vit le groupe de Serdaigle visiblement amusé, en pleine discussion.

     

    Sentant un regard sur elle, Emilie détacha son attention de ses amis et croisa les prunelles sombres du professeur de potion. Venait-elle de rêver ou avait-il eut un sourire satisfait ? Ils venaient de blesser un Serpentard et cela avait l’air de lui convenir ? Kewil s’était montré brutal dès le début et avait blessé un poursuiveur de leur équipe. C’était mérité. A moins que plus que le fait d’avoir toucher à un de ses Serpentards il soit satisfait de voir des élèves capables de faire un sort assez subtilement pour que les autres ne le remarquent pas ?

     

    Quoi qu’il en soit cela réussit à tempérer un peu plus le jeu. Cependant, la victoire de Serdaigle ne plaisait absolument pas à l’équipe adverse qui, une fois tous pied à terre, partirent vers l’autre équipe. Bibine intervenue à temps et les élèves regagnèrent les vestiaires.

     

    La semaine qui en suivit était tendue, mais l’évènement du week-end suivant réussit à maintenir un certain calme et même une bonne ambiance en fin de semaine. Le samedi, la Grande salle était simplement mais joliment décorée. Au petit déjeuner le directeur les informa d’un bal le soir pour cette journée des amoureux. De quoi mettre de l’effervescence parmi les élèves.

     

    Les filles passèrent l’après-midi à se pomponner. Emilie, assise sur le bord de son lit, observait toutes ces demoiselles s’agiter dans tout les sens comme si elle jouait leur année scolaire.

     

    Naska : « Emilie ! Tu ne te prépares pas ? »

    Emilie : « Y a le temps »

    Conni : « Le temps ? Non, non, non ! Va vite te changer »

    Emilie : « Mais »

     

    Mais elles ne lui laissèrent pas le temps de répliquer qu’elles partir dans son armoire, n’y trouvant que cette robe noire qu’elle avait mit pour Halloween.

     

    Conni : « Me dis pas que tu n’as qu’une robe »

    Emilie : « Je te le dis pas alors »

    Naska : « On fait à peu près la même taille ! »

     

    La préfète partit dans son armoire et lui prêta sa robe mauve pastelle, fluide.

     

    Naska : « Et y a pas de mais ! Tu mets ça ! »

    Conni : « Et tu nous feras le plaisir de t’acheter au moins deux nouvelles robes pour la rentrée ! »

     

    Pesta-t-elle en la poussant vers la salle de bain pour qu’elle se change. Emilie enfila la robe sans grande conviction et se montra.

     

    Naska : « Ah ouai »

    Conni : « Y a pas photo »

     

    Elle se fit tirer de nouveau par le bras pour finir assise devant le miroir et Conni demanda à une autre Serdaigle, douée pour coiffer, de venir s’occuper de ses cheveux. Naska vient lui poser un peu de maquillage et Emilie, pas habituée à cela finit par lui saisir le poignet lorsqu’elle la vie s’approcher avec un rouge à lèvre.

     

    Emilie : « Pas ça »

    Naska : « Bon d’accord »

     

    L’élève qui venait de finir déclara un « voilà » et Conni se mit à couiner de joie. Emilie se fixa dans le miroir. Elle ne voyait pas beaucoup de différence même si, elle devait l’avouer, la robe et la coiffure la mettaient plus en valeur que l’uniforme.

     

    C’est encadrée par ses deux complices, de peur qu’elle se dérobe, qu’Emilie se montra dans la Grande Salle. Retrouvant rapidement leurs amis, elle ne prêta pas attention à quelques regards qui s’étaient tournés vers elles. Pourtant un attira son attention. Elle leva ses prunelles vers la table de professeur et vit ces iris qui la fixaient.

     

    Dumbledore se leva pour déclarer l’ouverture du bal. Le buffet apparu, la musique fut lancée, quelques couples s’élancèrent au centre de la pièce pour danser et elle se déconcentra de la conversation de ses amis pour porter un regard qu’elle essayait d’être discret, encore, vers lui. Toujours lui. Il la hantait.

     

    Détournant un instant son attention, elle finit par croiser le regard du directeur qui lui fit signe de venir, ce qu’elle fit sagement alors qu’il était avec le professeur de potion.

     

    Albus : « Mademoiselle Jones, vous êtes ravissante. N’est-ce pas professeur Rogue ? »

    Severus : « Hm. Cette robe vous sied »

    Emilie : « Je vous remercie »

     

    Mais elle le voyait si raide, rigide, a essayer de chercher de l’intérêt dans sa coupe ou en balayant la salle du regard. Sa présence le rendait-elle nerveux ?

     

    Albus : « Je suis heureux de voir que vous vous plaisez dans notre école »

    Emilie : « Beaucoup. Et je suis dans une bonne classe »

    Albus : « Et les cours ? »

    Emilie : « Ca va, j’arrive à suivre »

    Albus : « Bien, bien. Je vous laisses retrouver vos amis »

    Emilie : « Passez une bonne soirée, monsieur le directeur, professeur Rogue »

     

    Elle les salua avant de rejoindre ses amis.

     

    Severus : « Vous ne semblez pas douter de son niveau »

    Albus : « Vous aurait-elle déçu ? »

    Severus : « Non il est vrai »

    Albus : « C’est une sorcière prometteuse, croyez moi. Elle a plus de force qu’elle ne laisse paraitre. Comme vous »

     

    Un peu gêné par ce compliment, il but sagement sa coupe. Mais son regard dévia de lui-même vers elle et le directeur tenta de cacher son sourire sous sa barbe et changea de conversation en voyant Hagrid venir vers eux.

     

    Alors que chacun regagnait ses appartements, Severus s’approcha de son bureau. Dessus l’attendait trois petites boites de chocolats anonymes. Il resongea alors à cet échange avec Jones dans les serres où elle lui disait qu’il ferait mieux de ne pas y toucher. Depuis, il avait renforcé la sécurité de ses armoires. Mais il resongeait surtout à leur proximité, son regard pétillant rivé sur lui. Elle lui donnait l’impression de le voir lui, tel qu’il était. Et lorsqu’elle était entrée dans la grande salle, dans cette robe fluide qui mettait un peu plus en avant son charme, qu’elle avait levé les yeux vers lui. Il avait eut la sensation qu’elle le voyait lui. Juste lui.

     

    L’eau chaude de la douche tentait de lui détendre les muscles alors qu’il n’arrivait pas à s’ôter son visage de ses yeux. Il frappa le mur de rage, le souffle court en comprenant ce qui lui arrivait.

     

    Pas lui.

     

    Il n’avait pas le droit à cela. Il la blesserait. Il lui ferait du mal comme il en avait fait à sa meilleure amie. Il n’avait pas le droit de ressentir quelque chose comme cela. Ce n’était pas pour lui.

     

    Epuisé, il s’endormit bien vite au contacte de son lit et sa colère s’était dissipé à son réveil.

     

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    L’hiver se calmait doucement en cette fin de mois de mars. Le printemps perçait, réchauffant l’air, mais ne réussissait pas à adoucir les tensions qui étaient désormais bien encrées entre les deux classes de 6ème année.

     

    Quelques jours à peine après la St Valentin, les Serpentards tentait d’intimider le groupe de Serdaigle qui ne se dégonflait pas et leur répondait avec chaque fois justesse. Ayant réussit à les piquer à plusieurs reprise sur leur niveau scolaire, ils avaient fait un point d’honneur de montrer que les Serpentard étaient les meilleurs dans tout les domaines et avaient essayé de remonter leur niveau.

     

    Mais cela ne leur suffisait pas, devenant violent durant les entrainements de Quidditch, ils commençaient désormais à s’en prendre aux Serdaigle plus jeunes qui se risquaient à arpenter les couloirs seul ou peu nombreux. Ils en avaient que faire d’eux. Ca ne les intéressait pas de s’en prendre à des gamins qui n’avaient pas de réparti. Non. Ils cherchaient juste à faire sortir les autres de leurs gongs et les pousser à la faute.

     

    Ce qui finit par arriver.

     

    Un vendredi soir, Thomas, Jacob et Ingrid étaient en train de faire peur à deux premières années lorsque Conni et Emilie les virent après un passage à la bibliothèque.

     

    Conni : « Qu’est ce que vous faites ?! Lâchez-les ! »

    Ingrid : « Mais qui voilà »

    Kewil : « Dégagez »

     

    Emilie sortit sa baguette et envoya un sort contre ce dernier qui, projeté, du lâcher le gamin. Les deux Serdaigles se mirent à courir pour venir derrière les deux sorcières.

     

    Conni : « Regagnez les dortoir »

     

    Ils ne la firent pas répéter tandis que l’autre sorcier s’était relever, pestant qu’elle allait lui payer ça. Il lança un sort qu’elle rejeta sans problème avant d’en lancer un autre. Conni vit Ingrid sortir sa baguette et elle fit de même, la désarmant sans problème. Avant d’enchainer avec un « Labia Consunti » qui scella les lèvres.

     

    Au même moment, Emilie avait réussit à désarmer Kewil. Elle évita de justesse un sort de Thomas qui lui égratigna juste le bras. Elle lança un « Petrificus Totalus » qu’elle du répéter une seconde fois contre ce dernier.

     

    Emilie : « Incarcerem »

     

    Kewil qui venait de saisir sa baguette se fit soudainement ligoté par des chaînes. Conni refit le sort sur Ingrid qui tentait de faire sauter ses fils sur sa bouche.

     

    Conni : « Pourquoi moi c’est des cordes ? »

    Emilie : « Tu manques d’entrainement peut-être ? »

    Conni : « Un petit Diffindo ? Les foutres à poils ca devrait les rafraichir, il fait encore frais »

    Emilie : « Non… Rete »

     

    Un filet sortit de sa baguette et vint saisir le trio

     

    Emilie : « Wingardium Leviosa »

     

    Elle fit accrocher le filet les tenant contre un crochet du mur.

     

    Conni : « Deux heures »

     

    Un sablier apparu devant eux et les deux demoiselles se tapèrent dans les mains avant de partir pour leur salle commune.

     

    David : « Vous en avez mit du temps »

    Naska : « Qu’est ce qui c’est passé ? Ils sont arrivés en panique »

     

    Emilie tourna son attention vers les deux jeunes sorciers qui étaient encadré par David et Imar.

     

    Conni : « Thomas et sa clique étaient contre eux »

    David : « Quoi ?! »

    Emilie : « C’est bon, on s’en est occupé »

    Naska : « Qu’est ce que vous avez fait ? »

    Emilie : « Rien de méchant, promis »

    Conni : « Tu aurais du voir ça ! Haha, ils vont se calmer pour un moment là »

    Naska : « Si Rogue ou Wersol découvre ça, on est mal »

    Emilie : « Je prendrais la responsabilité. Mais ils parleront pas »

    Imar : « Comment tu peux en être si sûr ? »

    Emilie : « Ils sont arrogant… Et on les a eut avec des sorts qu’on apprend pendant les trois premières années. Ils ne vont pas dire que c’est des petits Serdaigle qui ont fais ça »

     

    Les deux premières années vinrent les remercier et tout le monde alla se coucher

     

    Et effectivement, ils ne dirent rien, bien que cela démangeait Kewil de les voir se faire réprimander voir expulser. Mais Thomas lui annonça qu’elles ne seraient pas expulsées pour ça et surtout eux aussi pourraient avoir des problèmes pour avoir attaqué les premières années. Non, il prit la décision de régler ça entre eux.

     

    C’est Rusard qui découvrit le trio ainsi attaché et en avait fait part à Rogue puisqu’il était le directeur de Serpentard. Bien qu’aucun ne parla, il comprit que cela ne les avait pas calmé et surtout, il se doutait de qui cela venait. Mais sans preuve, il ne ferait rien. En particulier puisque une petite voix lui chuchotait qu’ils avaient du provoquer cette situation.

     

    La semaine qui avait suivit cette entrevue s’était montrée calme. Mais contrairement à ce qu’espérait Imar, les Serpentards n’avaient pas comprit.

     

    Des épreuves de duelles étaient prévues une fois par mois désormais et c’est sur cela qu’ils comptaient. Il y en avait justement un la semaine qui suivit, le jeudi après-midi pendant le cours de DCFM. Professeur Wersol avait volontiers cédé son créneau. Puisque ça concernait aussi les cours de sortilèges, le professeur Flitwick était présent. Et puisqu’il fut décidé que les duels se passeraient entre Gryffondor contre Poufsouffle et Serdaigle contre Serpentard, Rogue était bien entendu de la partie.

     

    Alors debout sur l’estrade de combat, le professeur de sortilège, ancien champion de duel,  leur expliqua les règles avant de rajouter un détail.

     

    Filius : « Pour que cela soit pleinement un exercice, et pas un défouloir pour certain, nous allons pour chaque séance instaurer un certain type de sorts autorisés. Il est encore tôt pour les sortilèges informulés. Pour aujourd’hui… Voyons... Professeurs, que pensez-vous de commencer simplement avec un désarmement ? »

     

    Les deux interlocuteurs acquiescèrent d’un mouvement de tête.

     

    Filius : « Professeur Rogue, je vous laisses choisir en premier »

    Severus : « Mademoiselle Brown »

     

    Amelia monta alors sur l’estrade pendant que Filius nomma un Serdaigle. Il descendit de l’estrade et les duels commencèrent. Amelia remporta le premier duel mais fut sortie au suivant. Le début était à peu près équilibré. Puis arriva Ingrid qui fit sortir Imar. Conni monta alors et les deux sorcières, de force égale durent s’y reprendre une seconde fois. Mais Conni n’allait pas perdre sous les yeux de son cher et sombre professeur qu’elle pouvait épater. Ce que ses amis comprirent et pouffèrent dans leur coin. Ingrid fut sortie et Conni réussit à sortir deux autres Serpentard dont Jacob avant d’avoir Kewil devant elle qui la sortit en un rien de temps.

     

    Il se fit sortir par Leric qui lui fut sorti par David. Mais se fut au tour de Thomas et l’avantage alla à Serpentard. Le sorcier faisait sortir les Serdaigle à tour de rôle. Emilie qui évitait soigneusement de monter finit par se faire appeler par son professeur et dû rejoindre la scène.

     

    Thomas laissa échapper un sourire satisfait.

     

    Thomas : « Montre donc ta baguette… Sorcière »

     

    Sans le quitter des yeux elle sortit sa baguette, mais sentit qu’il n’attendrait pas le signale de Filius pour attaquer. Et elle vit juste et lança elle aussi le sort. Les deux s’annulèrent dans une légère détonation. Cependant ils enchainèrent aussitôt. Il suffit d’un léger moment de déconcentration de la part de Thomas pour qu’elle prenne le dessus et le désarme.

     

    Filius : « Que voilà un bel échange ! Bravo à tous les deux »

     

    Alors qu’elle s’apprêtait à descendre, Ingrid qui n’avait pas digérer ce qu’il s’était passé deux semaines plus tôt ne voulait pas la laisser partir aussi facilement et encore moins en laissant une mauvaise impression à son directeur.

     

    Ingrid, grognant : « Defenestro »

     

    Emilie fut projet jusqu’au mur non loin qui stoppa son envole avant qu’elle ne s’écroule au sol. Rogue, pas si loin de la sorcière l’entendit prononcer le sort. Mais lorsqu’il vit le corps d’Emilie projeté, son cœur rata un battement, il partit rapidement vers elle avec son collègue, poussant les élèves.

     

    Le choque aurait pu être bien plus violent, mais ce ne fut quand même pas tellement agréable. Emilie tenta de se redresser, alors que des mains lui tenaient les épaules pour l’y aider. Elle apporta une main derrière son crâne pour se masser la tête.

     

    Filius : « Mademoiselle Jones, vous allez bien ? »

    Emilie : « Oui… Oui ca va »

     

    Elle attrapa ce bras fort qui lui tenait l’épaule et se releva. De nouveau sur pied, elle redressa le visage et réalisa de qui elle tenait le bras. Son regard s’arrondit légèrement, mais elle devait se reprendre et le lâcha.

     

    Filius : « Je vais vous amener à l’infirmerie »

    Emilie : « Ca va, je vous assure »

     

    Severus pivota et fusilla Ingrid du regard.

     

    Filius : « Qui a lancé cette attaque ?! »

    Emilie : « Laissez professeur. Elle ne se dénoncera pas. Il n’y a que les lâches qui attaquent de dos… »

    Ingrid : « Lâche ?! C’est qui qui est lâche ?! »

     

    Rogue serra les dents, se retenant de rajouter qu’en plus elle était sotte. Jones avait eut une réplique parfaitement dosée, entre provocation et sagesse. Et cette Ingrid venait de mordre à l’hameçon.

     

    Filius : « Je suis désolé cher professeur Rogue, mais je vais devoir ôter des points à votre maison »

    Severus : « Faites »

    Ingrid : « Quoi ? »

    Filius : « Moins 10 points pour Serpentard ! »

    Rusha : « Le cours est finit pour aujourd’hui »

     

    Les classes se dissipèrent, retrouvant la grande salle pour un moment de détente avec ses amis et de quoi reprendre des forces, elle resongea à ce qui c’était passé. Le choc, le vol, le mur. Et puis ces mains, ce bras, ce regard. Cette sensation d’être protéger.

     

    David : « Emilie ? Ca va ? »

    Emilie : « Oui pardon »

    Naska : « Ingrid est vraiment allé trop loin »

     

    Mangeant un morceau, elle les laissa débattre sur ce qu’ils pourraient faire pour qu’ils arrêtent une bonne fois pour toute, mais la sorcière sentait un regard sur elle. Détournant son attention, elle croisa les yeux de Rusha qui ne soutenu pas son regard et le rabaissa vers son assiette.

     

    Emilie : « Wersol prépare un truc »

    Imar : « Comment ça ? »

     

    Elle soupira et observa ses amis.

     

    Emilie : « Elle n’a pas juste accepté de prendre les séances de duels sur ses cours pour avoir moins d’heure. Y a autre chose »

    Leric : « C’est peut-être une masochiste qui aime nous voir nous battre et souffrir ? »

     

    Se moqua-t-il. Emilie esquissa un sourire à cette image.

     

    Emilie : « Peut-être »

     

    Le reste de la soirée se passa sans heurte. Devant trouver un livre sur une partie de l’histoire pour préparer le devoir que Binns leur avait donné, Emilie partit à la bibliothèque après le repas. Arpentant les rayons, elle savait déjà le titre du livre qu’elle cherchait. Tournant à une nouvelle allée elle se stoppa en voyant là le professeur Rogue. Ce dernier se mit à soupirer un grognement en sentant qu’un élève allait le déranger. Mais il se calma en croisant les iris de la dite élève.

     

    Emilie vit sur la couverture le nom du livre qu’elle cherchait. Elle le vit le fermer alors qu’il s’approchait d’elle.

     

    Severus : « Comment va votre tête ? »

    Emilie : « Bien, merci. Je suis plutôt coriace »

     

    S’inquiétait-il vraiment pour elle ? Il semblait si froid, indifférent et pourtant… Et pourtant elle avait l’impression de pouvoir lire dans son regard qu’il s’inquiétait sincèrement.

     

    Severus : « J’espère que miss Okelly à comprit »

    Emilie : « Je l’espère aussi »

     

    Une idée lui vient. Probablement une mauvaise idée mais bien trop irrésistible. Elle saisit le livre en souriant.

     

    Emilie : « Vous permettez ? J’en ai besoin pour mon devoir »

     

    Et tourna les talons pour partir rapidement. Le professeur écarquilla les yeux, il venait de s’être laissé avoir par surprise. Grognant son nom, il partit à sa suite mais la jeune femme était déjà arrivée face à la bibliothécaire. Quittant la pièce une fois le papier remplit, elle adressa un fin sourire au maitre de potion qui grommela.

     

    Il partit alors pour ses appartements, se déshabillant en maudissant cette sorcière.

     

    Severus : « Quelle insolente ! »

     

    Ôtant sa longue veste noire, passant sa main droite sur son avant bras gauche, il se figea. Il crut ressentir sa main s’agripper à lui, elle qui s’appuyait sur lui, qui comptait sur lui. Comme un protecteur. Il en était venu à presque regretter qu’elle ne soit pas plus blessée pour pouvoir la porter et ainsi la serrer contre lui. A cette idée, il balança ses affaires et partit se prendre une douche froide pour se remettre les idées en place.

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Alors que l’évènement semblait avoir quelque peu calmé les Serpentard, même durant les cours de potions, deux semaines à peine plus tard, à la fin du cours avec Rogue, Amelia tourna son attention Emilie et d’un sort chuchoté la cuillère de la sorcière eut un mouvement brusque et envoya de l’eau de son chaudron vers Imar. Ce dernier, sursautant, manqua de renverser son propre chaudron que Rogue rattrapa d’un coup de baguette et remit à sa place. Son regard noir se posa alors sur la sorcière.

     

    Severus : « Jones, une retenue. Demain, 16h, ici »

     

    Elle entrouvrit la bouche pour répliquer mais le regard du professeur se durcit. Se contenant de soupirer, Amelia se mit à pouffer avec ses camarades.

     

    Severus : « Brown, si vous ne voulez pas la rejoindre taisez-vous »

     

    A peine avait-il grogné son nom que le silence avait prit place. Le cours finit, ils purent ranger leurs affaires et sortir.

     

    Emilie : « Ca va, t’es pas brulé ? »

    Imar : « Non ca va, t’inquiètes »

    Amelia : « Et bien alors ? On sait plus touiller »

     

    Mais Emilie l’ignora comme si elle n’était même pas présente à ce moment, suivit dans cela avec ses amis, la Serpentard grinça des dents à la voir l’ignorer de la sorte.

     

    Naska : « Elle a fait quoi ? »

    Emilie : « Elle a tenté une lévitation sur la cuillère je pense. Enfin, elle l’a fais bouger assez fort pour que je renverse de l’eau »

    David : « Je suis sûr que Rogue sait que c’est pas toi »

    Leric : « C’est sûr, mais depuis le temps qu’il n’a pas mit de retenue… »

     

    Ils s’en amusèrent autour de la table. Elle, elle s’en amusait un peu moins lorsqu’elle arriva devant la salle de classe le lendemain. Inspirant profondément, elle passa la porte qui claqua derrière elle. Severus descendit de son bureau avec un cahier, des feuilles et les posa sur le bureau du premier rang où étaient déjà posés une plume et un encrier.

     

    Emilie s’approcha, observant le bureau avant de lever son regard vers lui.

     

    Severus : « Vous allez me recopier tous ces comptes rendus dans ce cahier »

     

    Soutenant son regard il précisa sans l’aide de la magie et tendit la main

     

    Severus : « Votre baguette »

    Emilie : « Ma baguette ? »

    Severus : « Je la confisque le temps de votre retenue »

     

    Elle fit la moue mais la sortit de sa manche. Il voulut la prendre cependant elle recula la main, lui faisant froncer les sourcils.

     

    Emilie : « Elle n’aime pas qu’un autre la prenne »

     

    N’ayant que faire de son avertissement, il saisit la baguette mais sentit comme une décharge électrique qui le fit lâcher aussitôt non sans serrer des dents. 

     

    Severus : « Posez la à l’autre bout du bureau »

     

    Emilie s’exécuta avant de s’assoir sagement et commencer à écrire. Rogue remonta à son estrade, corrigeant des copies pendant ce temps. Mais entre deux feuilles il tournait son attention vers la sorcière qui écrivait.

     

    Severus : « Cessez de soupirer »

    Emilie : « Vous savez que ce n’est pas de ma faute ce qui c’est passé »

    Severus : « C’est l’eau de votre chaudron qui a manqué de causer un accident »

     

    Elle soupira de plus belle en le fixant et il détourna son regard de ses copies pour la fixer. Le provoquait-elle ? Oui. Mais il ne répondit pas et elle se remit à écrire lorsqu’il reposa son attention sur ses feuilles. Il passa ainsi le temps, se complaisant à l’avoir non loin de lui. Ses copies finies, il commença la lecture d’un nouveau livre.

     

    Emilie posa la plume et s’étira longuement.

     

    Emilie : « Finiii »

     

    Rogue referma alors le livre et descendit du bureau pour venir voir.

     

    Severus : « Vous pouvez y aller »

     

    Elle se leva alors et tendis le bras. Elle chuchota un « veni » et sa baguette vient rapidement dans la main de sa propriétaire qui la remit dans sa manche. Il l’observa partir et se sentit étrange, comme à chaque fois qu’elle s’éloignait, comme un sentiment de regret. Comme s’il avait voulu dire quelque chose mais ne l’avait pas fait.

     

    Un sentiment qui cette fois lui pesa lourdement.

     

    C’est donc de mauvaise humeur qu’il attaqua la semaine. Ses élèves le ressentirent et aucun d’eux ne se risqua à un écart. Malheureusement, quand mardi arriva, quittant la serre pour se rendre au cours de potion, Emilie réalisa qu’elle avait oublié son livre et qu’elle devait repasser par les dortoirs.

     

    Techniquement, elle avait le temps de faire l’aller retour, mais c’était sans compter sur les escaliers qui semblèrent avoir décidé de la mettre définitivement en retard. Courant dans les couloirs pour tenter de limiter la casse, elle s’arrêta devant la salle pour inspirer profondément et se calmer avant de passer la porte.

     

    Severus avait fusillé la place vide et Naska avait tenté de bafouiller qu’elle avait du repasser par le dortoir. Il n’en avait que faite, ne répondant pas.

     

    Quand elle se décida à se montrer, un silence glacial prit place dans la salle.

     

    Emilie : « Je suis désolé, les escaliers m’ont fait perdre du temps »

     

    Puisqu’il ne disait rien, elle alla rejoindre rapidement sa place.

     

    Severus : « Samedi, 14h, serre n°3 »

     

    Elle releva aussitôt les yeux vers le professeur qui la menaçait de son regard intense et elle ne préféra pas répliquer, rabaissant son attention sur son livre. Une semaine qui ne démarra pas spécialement bien et qui allait continuer dans cette optique. Durant le cours de l’après-midi avec Rusha, elle s’ennuyait à écouter la professeure donner la symbolique des patronus les plus communs. Bien que le mercredi se passa normalement, l’agacement la gagna de nouveau jeudi  en particulier avec le cours, sans surprise, de DCFM.

     

    Rusha : « Cela ne vous intéresse pas mademoiselle Jones ce que je raconte ?! »

     

    Absolument pas.

     

    Emilie : « Si… »

    Rusha : « Alors pourquoi vous n’écoutez pas ?! »

    Emilie : « Je prends des notes »

    Rusha : « A d’autre ! »

     

    D’un coup de baguette elle mit le feu à son cahier. Dans un réflexe stupide pour l’éteindre Emilie plaqua ses mains dessus. Bien que le feu s’arrêta, se ne fut pas sans se brûler. Elle demanda à sortir, mais l’enseignante refusa, prétextant qu’il ne s’agissait que d’une éraflure et reprit son cours qui était presque aussi pénible que ceux de Binns. Bien que pour la première fois, elle concéda à faire un peu de travaux pratique et appela David pour qu’il essaie de faire apparaitre son patronus. Elle le laissa essayer longuement avant d’appeler un autre élève puis le cours sonna la fin.

     

    Emilie n’attendit pas ses amis filant directement aux toilettes pour se passer les mains sous l’eau fraiche. Jurant. Conni et Naska arrivèrent.

     

    Conni : « Ca va ? »

    Naska : « Va à l’infirmerie »

    Emilie : « Ca va aller… »

     

    Souffla-t-elle, la fraicheur de l’eau lui faisant du bien. Elle finit par rejoindre ses amis, soupirant que ce n’était pas sa semaine. Le repas finit, ils rejoignirent la salle commune et purent se détendre un peu avant d’attaquer la dernière journée de la semaine.

     

    Le cours de potion était encore une fois des plus tendus.

     

    Rogue voyait que la jeune sorcière était distraite, ses gestes étaient moins précis et il se mit à maugréer intérieurement qu’il n’avait pas à s’inquiéter pour elle.

     

    Severus « Cette potion semble vous poser problème, mademoiselle Jones »

     

    Mais elle ne répondit pas, restant rivée sur son chaudron. Severus ne se sentit pas satisfait de ne pas avoir son attention sur lui. Il bougea légèrement sa baguette et l’ingrédient qu’elle allait prendre s’éloigna. Elle le fusilla aussitôt du regard et il se sentait mieux.

     

    Mieux mais pas encore pleinement comblé. Cette sensation ne voulait pas le quitter. Cette mauvaise humeur qui l’avait prit le week-end dernier. Il voulait que ça parte, que ça cesse de le ronger et espérer que la retenue du lendemain l’y aide car le problème venait d’elle. Pour lui s’était évident, le problème, c’était elle.

     

    Il tourna en rond d’impatience dans la serre, grommelant. Il se reprit lorsqu’il entendit la porte. Il jeta un coup d’œil à sa montre à gousset qu’il remit dans sa poche avant de tourner son attention vers elle. Il avait eu envie de pester après son retard, mais elle n’était pas en retard. C’était juste lui qui était pressé.

     

    Severus : « Votre baguette, sur la table »

     

    Elle la sortit et la posa sagement sur le plan de travail qu’il lui indiquait.

     

    Severus : « Mettez ces cerveaux de rat dans les bocaux avec de la saumure… Sans gants bien entendu »

     

    Emilie jeta un coup d’œil aux bocaux, à la préparation saline et aux cerveaux avant de fixer Severus.

     

    Emilie : « Non »

    Severus : « Non ? »

    Emilie : « Non, donnez moi autre chose à faire »

     

    Excédé, il lui saisit son pull et la fit reculer jusqu’au plan de travail.

     

    Severus : « Pour qui vous prenez vous pour me répondre de la sorte ?! Vous croyez vraiment que vous êtes ici en droit de refuser ?! »

    Emilie : « La saumure va me bruler les mains »

    Severus : « Si vous vous êtes coupé avec une vulgaire feuille, ce n’est guère mon problème »

     

    Ce fut à son tour de s’énerver, elle glissa ses avant-bras entre les siens pour le faire lâcher prise.

     

    Emilie : « Non c’est sûr, ce n’est pas votre problème ! Ce n’est pas vous qui allez vous en soucier »

    Severus : « Vous ne pensez quand même pas que j’allais m’intéresser à une élève aussi insolente et incompétente que vous ? »

     

    Elle serra les dents et voulut partir, mais il se tourna vers elle.

     

    Severus : « Si vous partez »

     

    Elle s’arrêta au niveau de sa baguette pour écouter ce qu’il avait à dire, serrant les poings.

     

    Severus : « Ca sera 50 points en moins pour Serdaigle et une exclusion d’une semaine pour vous »

     

    L’exclusion d’une semaine ne l’effrayait guère, mais elle ne voulait pas faire perdre des points à sa maison. Surtout autant et en sachant que Gryffondor et Serpentard recevaient des points à la pelle pour un rien. Alors chaque point de Serdaigle et Poufsouffle étaient important. Naska lui avait aussi avoué vouloir au moins une fois que Serdaigle gagne, au moins une fois, pour que Serpentard descende de son piédestal. 

     

    Le professeur se refusait de la voir partir. Serrant les dents, il se sentit soulagé que lorsqu’elle revient vers le plan de travail. Elle n’eut aucun regard pour lui mais ça lui était plus supportable que de l’imaginer partir après qu’il ait haussé le ton contre elle. Il s’en voulait de s’être emporté, d’avoir parlé ainsi. Mais il ne pouvait pas avouer qu’il s’inquiétait pour elle. Il ne pouvait pas.

     

    Dos à Severus, elle observa ses mains. Sa main gauche n’avait plus de marques mais sa main droite avait encore quelques plaies. Elle devait essayer de lui éviter le plus possible la saumure. Elle remonta ses manches et commença par une première série. Mettant les cerveaux en premier dans le fond, remplissant ensuite avec le produit, dont des goutes vinrent se glisser dans sa main.

     

    Elle sursauta et serra les dents pour ravaler un couinement de douleur. S’arrêtant un bref moment, elle ferma ces flacons et enchaina sur la seconde série, mais la crainte de se blesser rendit ses gestes plus maladroit et elle se renversa du produit.

     

    Rogue voyait qu’elle prenait sur elle. Elle était tant tendue. Il savait qu’il aurait du examiner ses mains avant. Lorsqu’il vit le bocal de saumure trembler quand elle voulut remplir un flacon, il comprit que ça n’allait pas. Il la vit le reposer brusquement et laissa échapper un couinement de douleur qui fut de trop. Il s’approcha et vit sa main droite fermement close et tremblante.

     

    Severus : « Montrez-moi »

     

    Mais elle ne bougea pas, gardant le visage baissé. Il s’énerva, lui saisit le poignet et le tira vers lui. Il vit quelques gouttes de sang sur la table. Précipitamment il lui ouvrit la main avec ses trois plaies désormais en sang. Le reste de sa chaire marqué par une brulure.

     

    Severus : « Que c’est-il passé ? »

     

    La sorcière tira sur son bras pour fermer les flacons. Il ne supportait pas son mutisme. Il lui attrapa le bras et la fit reculer brusquement tout en venant se mettre devant elle.

     

    Severus : « Répondez-moi Jones ! »

     

    Elle se mit à respirer profondément pour garder contenance et affronter son regard. Relevant le visage, il se figea à voir ses prunelles brillantes à cause de la douleur dont il était en cause.

     

    Emilie : « Pourquoi ? Vous avez dis vous-même que ce n’était pas vos affaires »

     

    Il était la cause de ce regard. De cette douleur.

     

    Elle voulut reprendre son devoir mais il tendit le bras pour la bloquer et la faire reculer. Il lui saisit de nouveau le poignet.

     

    Severus : « D’où. Vient. Cette blessure. Jones »

     

    Il approchait de la limite de son calme, luttant pour ne pas lui broyer le bras sous sa poigne. Mais elle n’allait lui répondre, tirant pour récupérer son membre, vainement, il la tenait fermement.

     

    Emilie : « Lâchez-moi »

     

    Il la fit reculer jusqu’à la bloquer contre l’autre plan de travail et rapprocher son visage du sien.

     

    Severus : « Répondez-moi »

    Emilie : « Pourquoi ? »

     

    Mais son emprise se resserra, la faisant grimacer de douleur. Il eut envie d’hurler. La voir avoir mal par sa faute lui était insupportable mais il n’arrivait pas à la libérer. Il fallait qu’il sache. Il devait savoir qui, qui avait osé cela. Tentant de se contrôler il reprit un serrage normal de son membre.

     

    Severus : « Qui ? »

    Emilie : « Moi. Ca vous va ?! C’est moi ! »

     

    Le fait qu’elle réponde réussit à le déconcerter un instant, assez pour desserrer sa prise et qu’elle reprenne sa main. Mais elle avait détourné le visage et il refusait de croire qu’elle s’est amusée à s’allumer un feu au creux de la main.

     

    Severus : « Non, qui a déclenché le feu ? »

     

    Il lui attrapa le menton pour la forcer à le regarder.

     

    Severus : « Qui ? »

     

    Elle n’arrivait pas à comprendre cet homme devant elle. Pourquoi semblait-il perdre ses moyens en la voyant blessée ? Pourquoi semblait-il s’inquiéter alors qu’à peine plus tôt il  jurait même qu’il n’en avait que faire ? Qu’elle n’avait strictement rien qui pourrait mériter un minimum de son attention. Pourquoi agissait-il ainsi ?

     

    Emilie : « Si vous me dites pourquoi vous agissez ainsi »

     

    Le professeur se crispa. Elle vit son regard ne plus être aussi colérique mais inquiet, fuyant. Elle ne savait pas ce qu’elle faisait mais sa main gauche se leva pour venir effleurer la joue du professeur. Un frisson de douceur lui longea la nuque et il ne supporta plus cette distance. Cédant, ses lèvres vinrent embrasser les siennes. Une sensation de bien être vient le prendre et lorsqu’elle répondit à son baiser, qu’il sentit ses lèvres bouger contre les siennes, son cœur rata un battement et son ventre se contracta sous cette sensation de papillonnage dans le creux de son estomac.

     

    Il l’embrassa de plus belle, venant appuyer son buste contre le sien. Sa main glissa le long de sa mâchoire pour aller vers sa nuque en même temps qu’il sentait la main de la jeune sorcière se glisser dans ses cheveux. C’est quand il sentit son autre main s’agripper à lui qu’il réalisa.

     

    Il se stoppa, le cœur battant et la fixa soudainement.

     

    Que venait-il de faire ?

     

    Il recula brusquement et elle s’inquiéta.

     

    Severus : « Partez »

    Emilie : « Je… »

    Severus : « PARTEZ !!! »

     

    Elle sursauta et partit rapidement, attrapant sa baguette au passage. Le professeur se passa les mains sur le visage.

     

    Severus : « Qu’est ce que j’ai fais ? »

     

    Il se retourna et voyant le bocal de Saumur son poing se ferma et il alla le frapper, le cassant en une fois. Pourquoi il avait fait ça ? Non, pourquoi il le savait. Mais pourquoi avait-il cédé ? Il le savait, ce n’était pas une bonne chose. Pas juste parce qu’elle était son élève mais il n’était pas une bonne personne. Et elle ne pourrait éprouver la même chose. Jamais il n’aurait cru ressentir cela, si fort. C’était si différent de ce qu’il avait pu ressentir pour Lily… Ce baiser, ces sensations… Ca lui avait paru si intense. Comment quelqu’un comme lui était-il capable de ressentir une telle chose ? Si ce n’est pour le torturer davantage ? Il ne pouvait pas l’aimer. Il ne pouvait. Il la blesserait à coup sûr.

     

    Pomona : « Professeur Rogue ? »

     

    Il sortit un peu brutalement de ses songes et tourna son attention vers sa collègue.

     

    Pomona : « Que c’est-il passé ? »

    Severus : « Le bocal m’a échappé des mains »

    Pomona : « Oh. Je m’en occupe, allez vous soigner »

     

    Il soupira un vague « merci » avant de partir pour ses appartements. Il avait besoin de s’isoler.


    votre commentaire
  •  

    Encore troublée par ce qui c’était passé, le dimanche elle se montra un peu plus absente que d’habitude. Elle resongeait à cette tension, à son énervement, à ses baisers. A l’instant où il avait pressé ses lèvres contre les siennes elle a su, il n’y avait plus de marche arrière possible. Plus de mensonge possible. Elle était éprise. Depuis le début, le premier jour, il l’intriguait, l’attirait, la hantait. Elle avait envie de le provoquer, d’attirer son attention. Son regard.

     

    Elle finit par décider de se rendre chez Hagrid, avant de quitter le château une silhouette bien familière se montra. Elle se stoppa alors qu’il venait à elle pour lui demander un instant.

     

    Une fois qu’elle ait entendu ce qu’il avait à lui dire, il repartit comme il était venu et elle reprit son chemin vers chez Hagrid.

     

    Hagrid : « Oh Emilie, qu’est ce que tu fais là ? »

    Emilie : « J’avais envie de marcher, mes jambes m’ont conduites ici »

    Hagrid : « J’allais me faire un thé, tu en veux ? »

    Emilie : « Volontiers »

     

    Elle entra alors, posa sa cape et partit dans un fauteuil où Crockdur la rejoignit pour quémander des papouilles.

     

    Severus : « Vous vouliez savoir pourquoi j’étais ainsi ? Parce que je vous hais Jones. Depuis le premier jour vous me rendez nerveux. Je vous déteste. Vous, votre comportement, votre voix. Vos erreurs me rendent malade »

    Emilie : « Professeur, vous »

    Severus : « Je ne sais pas ce qui m’a pris hier et pour cela je dois m’en excuser. Je devais être trop énervé pour savoir comment vous répondre. Mais vous n’êtes plus une gamine, vous pouvez l’entendre. Je vous déteste Emilie Jones. Votre présence me suffit à avoir la nausée. »

     

    Il soupira lourdement comme si un poids venait de s’ôter de ses épaules.

     

    Severus : « Maintenant que c’est plus claire. J’aimerais que vous vous fassiez plus discrète lors de mes cours. Si je dois vous remette une retenue, je risquerais de perdre patience et devenir plus violent »

     

    Il lui avait lancé un dernier regard comme pour vérifier qu’elle ait comprit avant de partir.

     

    Hagrid revient avec le plateau contenant théière et tasses. Mais il ne vit pas la jeune sorcière de suite. Tournant son attention il parvient à la voir là, par terre, serrant Crockdur dans ses bras qui ne bougeait pas.

     

    Hagrid : « Emilie »

     

    Il posa rapidement le plateau pour venir vers elle. Il poussa difficilement son chien qui ne voulait bouger et attrapa le visage de la sorcière emplit de larme.

     

    Hagrid : « Emilie ? Qu’est ce qu’il se passe ? »

    Emilie : « Ce… Ce n’est rien. Je suis désolé »

    Hagrid : « Ce n’est pas rien pour te mettre dans un tel état »

     

    Elle essaya de se reprendre, tirant sur ses manches pour s’essuyer les joues tout en reniflant.

     

    Hagrid : « C’est tout de même pas un chagrin d’amour ? »

     

    Elle détourna le visage et il tira doucement sur son bras pour l’aider à se lever.

     

    Hagrid : « Il te mérite pas, c’est qu’un idiot, voilà tout »

    Emilie : « Je n’ai jamais ressenti ça… Quand il m’a embrassé c’était… Jamais je n’ai ressenti ça Hagrid »

    Hagrid : « Il t’a embrassé ? »

     

    Elle soupira lourdement.

     

    Emilie : « Et puis il m’a dit qu’il me détestait. Qu’il me haïssait tant qu’il ne savait plus comment agir et que je lui donnais la nausée »

    Hagrid : « C’est horrible de dire cela »

    Emilie : « Hm. Non, c’est qu’il me l’ait dit droit dans les yeux le plus dur. Je sentais qu’il éprouvait quelque chose pour moi… Mais pas ça »

     

    Elle abaissa le visage, avant d’inspirer profondément et poser son attention sur lui.

     

    Emilie : « Je suis désolé de t’embêter avec cela »

    Hagrid : « Oh non, tu m’embêtes pas. Ca me touche que tu me fasses confiance. Et puis, ce gars, c’est qu’un idiot. Il ne sait pas la chance qu’il ratte voilà tout. On parle pas comme ça à une fille »

     

    Elle esquissa un sourire, attendrit.

     

    Emilie : « Merci Hagrid. Je me sens toujours bien quand je viens te voir »

     

    Ils se mirent autour de la table pour boire le thé, parler parapluie, Buck et autre animal avant qu’elle ne regagne le château. Mais le temps était passé et la nuit venait de tomber. A peine passa-t-elle l’entrée que McGonagall qui sortait de la grande salle avec Rogue l’interpella.

     

    Minerva : « Mademoiselle Jones, vous savez qu’il est interdit de sortir du château de nuit ? »

     

    Elle avait bien vu le sombre sorcier à côté de son interlocutrice mais elle évita de le regarder.

     

    Emilie : « Oui, je suis désolé. Je suis allé voir Hagrid et je n’ai pas vu l’heure passer »

    Minerva : « Bien. Ca ira pour cette fois »

     

    Elle la remercia et fila rapidement à son dortoir sans passer par la case Grande salle.

     

    Minerva : « Elle ne semblait en grande forme… Les Serpentards auraient-ils encore fait des leurs ? »

    Severus : « Pas que je sache »

     

    Il tentait de prendre sur lui mais n’avait seulement eu que l’envie de la prendre dans ses bras et lui demander de l’excuser.

     

    Douchée, changée, elle retrouva son lit et attrapa un livre pour se changer les idées quand Naska et Conni arrivèrent avec d’autres Serdaigle. Les deux sorcières arrivèrent pour s’assoir sur son lit.

     

    Conni : « Bah alors ? »

    Naska : « T’as une salle mine »

    Emilie : « Merci »

    Conni : « Non mais t’es même pas venue manger ce soir »

    Emilie : « J’étais avec Hagrid, je n’ai pas vu l’heure passé »

    Naska : « Pas à nous »

    Conni : « Depuis hier t’es ailleurs. C’est les Serpentards ? Ils sont venus t’emmerder pendant la retenue ? »

    Emilie : « Non c’est… Juste cette semaine, elle m’a achevé »

    Naska : « T’es pas allée montrer ta main à l’infirmerie »

    Emilie : « C’est bon, c’est quasiment guéri »

    Naska : « Hm »

    Emilie : « Une bonne nuit de sommeil et ça ira mieux »

    Conni : « Ok, reposes-toi bien alors »

     

    Elle les observa rejoindre leurs lits et poursuivit un instant sa lecture avant de se reposer. Etonnement elle réussit à dormir mais son réveil se fit brutal. La cloche lui raisonna dans le crâne comme si elle avait picolé la veille. Grimaçant elle se reprit une douche fraiche pour la peine avant de se préparer pour attaquer cette semaine qui, elle espérait serait plus agréable que la précédente. 

     

    Ce qui fut le cas. Passant le cours de potion le regard rivé sur son livre, ne pas avoir à le voir tendait à rendre l’affaire un peu plus facile. Mais il ne fallait pas se mentir, elle allait devoir un jour ou l’autre affronter son regard et elle se demandait. L’éviterait-il ? Elle l’espérait.

     

    Une nouvelle semaine de terminée mais celle-ci avait remit en forme les Serpentard. Alors que le cours de potion venait de se terminer qu’elle quittait son bureau avec Imar et ses amis, Jacob et Kewil la prirent en sandwich pour la déséquilibrer et faire tomber ses libres. Les deux groupes restèrent de longues secondes à se fixer avant que Thomas ne bouge le premier, amenant avec lui ses acolytes. Emilie s’accroupit pour ramasser ses bouquins avec l’aide de Conni puis ils se remirent en chemin.

     

    Le samedi, vu l’agréable temps, la bande d’ami passa une bonne partie dehors, assis dans l’herbe. Mais à croire que la journée ne pouvait pas être plaisante jusqu’à la fin, Imar signala l’arriver des emmerdeurs. Les attentions se tournèrent vers le groupe de Serpentard qui arrivait.

     

    David : « Qu’est ce que vous voulez ?

    Jacob : « On a quelque chose à vous proposer »

    Kewil : « Pour décider une bonne fois pour toute quelle classe peut diriger »

    Naska : « Y a que vous qui cherchez à jouer les patrons »

    Thomas : « Voyez ça comme un traité de paix »

    Conni : « Et qu’est ce que vous voulez ? »

    Jacob : « Un duel. Un vrai »

    Leric : « Pardon ? »

    Kewil : « On a demandé au professeur Flitwick. On a le droit. Faut juste pauser les conditions par écrit avant. »

    Naska : « Et vous pensez à qui contre qui ? »

    Thomas : « Moi, contre Emilie »

    Ingrid : « Ca sera du gâteau… »

    Kewil : « On vous laisse jusqu’à 18h pour vous décider »

    Thomas : « On sera dans la grande salle »

     

    Sur ses mots ils s’en allèrent et le groupe de Serdaigle s’échangèrent des regards.

     

    David : « Qu’est ce qui leur arrive ? »

    Conni : « C’est louche »

    Naska : « Ils avaient l’air sérieux »

    Imar : « Qu’est ce que tu en penses Emilie ? »

    Emilie : « C’est maintenant »

    Conni : « Quoi ? »

    Emilie : « Ca pourrait les faire arrêter leur conneries »

    Imar : « Ils n’arrêteront pas, ils n’ont pas de parole »

    Naska : « Emilie, tu te rends pas compte, Thomas est vraiment fort »

    David : « Oui, tu as bien vu quand vous avez fait un duel »

    Leric : « Il te fera pas de cadeau »

     

    Mais elle se leva.

     

    Emilie : « Je veux voir ce qu’il propose »

     

    Elle partit vers la salle commune où son regard se dirigea immédiatement vers la table de ses adversaires. D’un pas sûr, elle se dirigea vers Thomas. Qui se tourna.

     

    Emilie : « Parlons-en seul à seul »

     

    Il acquiesça d’un mouvement de tête et ils allèrent s’installer à une table plus loin.

     

    Rogue qui surveillait la salle avec Babbing, le professeur de runes, leva les yeux de sa lecture lorsqu’il entendit la grande porte d’entrée s’ouvrir. Il ne put s’empêcher de la suivre du regard. Voilà deux semaines qu’il lui avait prononcé ces mots déchirant, prenant sur lui pour ne pas afficher de trouble, pour paraitre le plus neutre possible. Il avait beau mentir à Voldemort, lui mentir à elle lui paru bien plus difficile et surtout douloureux. Il n’oubliait pas son regard absent lorsqu’elle était revenue de chez Hagrid le soir même. Et surtout son absence de regard vers lui durant les cours et rare fois où il la croisait.

     

    Elle l’évitait, l’ignorait.

     

    Lui qui aurait pu espérer que cela l’aiderait à passer à autre chose, ce fut bien pire. Il ne pouvait oublier la douceur de ses lèvres, de la sentir contre lui, de sentir sa main contre son bras à la recherche de protection, de son regard taquin.

     

    Elle lui manquait.

     

    Il savait qu’il devait lutter, espérant que ça finisse par passer. Il devait surtout compter sur les congés d’été pour cela.

     

    En attendant, il ne pouvait pas taire son besoin de la protéger et la voir s’isoler avec Conmeri ne lui présageait rien de bon. Il les observa échanger un bon moment, écrivant sur un papier qu’ils signèrent chacun leur tour avant de se lever et se serrer la main puis ils partirent. Que préparaient-ils ?

     

    Il ne l’apprit que le soir par Dumbledore lui-même qui semblait amusé.

     

    Albus : « Cher Rogue, j’espère que vous n’avez rien de prévu de particulier pour demain »

    Severus : « Il ne me semble pas, pourquoi ? »

    Albus : « Il va y avoir quelque chose de bien intéressant »

    Severus : « Comment ça ? »

    Albus : « Un duel »

     

    Le lien avec la scène qui s’était passée plutôt se fit aussitôt et il sentit sa tension artérielle monter en flèche.

     

    Severus : « Entre qui et qui ? »

    Albus : « Thomas Conmeri et Emilie Jones »

    Severus : « Les enjeux ? »

    Albus : « Je ne les connais pas tous, mais dans les grandes lignes, les Serpentards se tiennent à carreaux ou elle devra partir »

     

    Le directeur tourna son regard malicieux vers le professeur qui venait de se figer.

     

    Albus : « Aucune aide extérieur, bien entendu »

     

    Sa main droite sous la table se serra avec rage.

     

    Severus : « Bien entendu »

    Albus : « Ils m’ont demandé comme arbitre avec le professeur Bibine »

    Severus : « Et vous avez accepté ? »

    Albus : « Eh bien oui, je sens que ça va être très intéressant et emplit de rebondissement »

    Severus : « Si vous le dite »

     

    Mais il ne se sentait pas bien. S’excusant, il quitta la table et partit d’un pas rapide vers ses appartements. Il claqua la porte derrière lui et vient s’appuyer contre son bureau. Respirant profondément, il vient ôter sa cape et ouvrir le haut de sa veste et sa chemise pour tenter d’avoir plus d’air.

     

    Partir ? Cela ne devrait-il pas être une bonne chose ? Qu’elle soit loin de lui ? Pourquoi cette idée lui était douloureuse ?

     

    Il pivota pour s’appuyer contre le meuble et se passa les mains sur le visage avant de soupirer lourdement. Elle ne devait pas perdre. Elle n’avait pas le droit de perdre. Elle l’avait désarmé en duel, elle pouvait le battre… Elle le devait !

     

    Il frappa son bureau de colère avant de soupirer lourdement.

     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique