•  

    Thomas : « Je t’écoutes »

    Emilie : « Non, moi je t’écoute, qu’est ce que tu proposes ? »

    Thomas : « Et bien, on peut commencer par le fait que je déciderais ou non si tu pars de Poudlard pour l’année prochaine ? »

    Emilie : « Quoi d’autre ? »

    Thomas : « Nos devoirs, les trucs comme histoire, vous les ferez pour nous. Nos retenues aussi »

    Emilie : « Les profs accepteront pas pour les retenues. »

    Thomas : « Hm. David et Leric devront nous laisser les battre au Quidditch »

     

    Ils ne se sentaient pas capable de les vaincre ?

     

    Emilie : « Je peux pas décider pour eux »

    Thomas : « Ils te suivent pas ? »

    Emilie : « Je ne suis pas leur chef. Tes conditions doivent m’être directement liés »

    Thomas : « D’accord. »

     

    Il avait déjà prévus cela et comptait passer un marché avec le reste des Serdaigle, il laisse Emilie rester et en échange, ils devaient se plier à eux.

     

    Emilie : « Donc t’as juste envie que je parte et qu’en attendant je fasse vos devoirs ? »

    Thomas : « Ca serait trop simple, non ? »

    Emilie : « Effectivement »

    Thomas : « Il y a aura quelques… Services à nous rendre »

    Emilie : « Quel genre ? »

    Thomas : « T’inquiètes pas, je ne te demanderais pas de tuer quelqu’un »

    Emilie : « En gros tu veux que je deviennes ton esclave ? »

    Thomas : « En gros »

    Emilie : « Et si je gagne ? »

     

    Le jeune homme laissa échapper un rire et il se reprit rapidement.

     

    Thomas : « On arrête d’embêter les autres promos de Serdaigle ? »

    Emilie : « C’est pas vraiment équitable »

    Thomas : « Qu’est ce que tu proposes ? »

    Emilie : « Non seulement vous arrêter d’emmerder les Serdaigle, mais les autres aussi »

    Thomas : « Ok »

    Emilie : « T’as pas l’air tendu à l’idée de devoir te comporter comme quelqu’un de sage ? »

     

    Bien qu’elle sache que ce n’était pas toujours le pire, ils laissaient ses petits copains faire. Mais surtout, il se voyait déjà gagnant.

     

    Emilie : « Peut-être que je peux rajouter une condition ? »

    Thomas : « Propose toujours »

    Emilie : « Ton histoire de service. Ca peut toujours être pratique »

    Thomas : « Disons trois. Trois services »

    Emilie : « Ca me va »

    Thomas : « Bon, on est d’accord alors ? »

    Emilie : « Il reste les conditions du duel »

    Thomas : « Conditions classiques : pas d’aides extérieurs, d’accessoires, de mise à mort, de sort impardonnables. Victoire sur perte de conscience de plus de 10 secondes ou abandon »

    Emilie : « Arbitres ? »

    Thomas : « Je songeais à Rogue et Flitwick »

    Emilie : « Trop sensible et Rogue pourrait te donner des avantages en cas de doute »

    Thomas : « Dumbledore ? »

    Emilie : « Pourquoi pas. Et Bibine, elle est habituée »

    Thomas : « Ca me va »

     

    Il nota tout cela sur papier avant de lui donner pour qu’elle relise et elle signa. Il suivit et ils se levèrent pour se serrer la main.

     

    Thomas : « Et quel que soit le résultat, pour le bal de fin d’année. Accorde-moi la première danse »

    Emilie : « Si tu veux. A demain »

    Thomas : « 16h. Faut aller voir Dumbledore et Bibine maintenant »

     

    Ils y sont allés, commençant par le directeur en sachant que s’il acceptait, Bibine accepterait aussi. Donnant le contrat au directeur, le mage leva un regard vers les deux jeunes sorciers.

     

    Albus : « Un duel donc… Les conditions me semblent honnêtes. Mais pourquoi ? »

    Emilie : « Disons qu’on a un petit différent à régler »

    Albus : « J’acceptes »

     

    Il ne fut pas difficile après cela de trouver Bibine et que les deux élèves se séparent pour le lendemain.

     

    Et c’est ainsi que le duel débuta à l’heure prévu au milieu du terrain de Quidditch. Seuls spectateurs acceptés : Les arbitres, professeurs et les amis les plus proches. Pas tous les élèves pour ne pas être dérangé. Thomas avait surtout souligné qu’il s’en voudrait de l’humilier devant l’école entière. Devant ses amis c’était suffisant.

     

    Une fois sur le terrain, les deux élèves se faisaient face, les arbitres entre eux aussi.

     

    Bibine : « Restriction de sorts ? »

    Thomas : « Aucune »

     

    Pas besoin de citer les impardonnables, ils étaient d’offices mise à part.

     

    Bibine : « Au… Aucune ? »

     

    La jeune sorcière voyait à son regard qu’il allait pleinement profiter de cela. Mais elle n’avait pas peur. Les spectateurs se crispèrent à cette annonce.

     

    Albus : « Aucune autres remarques ? »

    Emilie : « Aucune »

     

    Les arbitres se reculèrent. Albus leur demanda de se saluer, ce qu’ils firent avant de s’éloigner à une distance raisonnable et que le directeur ne les autorise à commencer.

     

    Le match débuta avec des puissants Expeliarmus qui s’annulèrent. Thomas esquissa un sourire en se disant que ça allait être intéressant. Plusieurs autres sorts furent lancés avant qu’un Everte Statum n’arrive à toucher la jeune femme qui fit un vol plané pour tomber lourdement plus loin. 

     

    Se redressant rapidement elle envoya un Flumen Ignite, surprenant son adversaire qui peina à l’éviter, elle en envoya alors un second à la suite qui réussit à le toucher davantage. Mais ce n’est pas cela qui allait suffire à lui faire baisser les armes.

     

    Il envoya plusieurs Expeliarmus  de nouveau avant de réussir à la toucher avec un Virgines Strangulari. Il ne l’avait encore jamais essayé et n’avait pas beaucoup de force mais il réussit tout de même à tenir sa gorge et commença doucement l’étrangler. Malheureusement pour lui, elle maitrisait les sorts informulés. Elle réussit ainsi à lui faire un joli vol plané à son tour.

     

    Elle-même tomba sur les genoux et se mit à tousser avant de se redresser. Elle enchaina avec un Expeliarmus assez fort pour projeter le sorcier encore plus loin mais pas pour le désarmé, visiblement bien agripper à sa baguette. Il se releva rapidement et plusieurs long échanges eurent encore lieu jusqu’à ce qu’il ne lance un Caligo Negro qui cacha rapidement la vue de la sorcière.

     

    Elle se munit d’un Protego en bougeant hâtivement pour ne pas rester dans ce nuage de fumé et comme elle s’y attendait, Thomas n’attendit pas pour lancer son sort. Cependant elle eut le temps d’y voir plus claire. Elle envoya plusieurs sorts avec force qu’il eut du mal à contenir et elle réussit à le désarmer puis à le projeter.

     

    Alors debout dans le terrain, elle tentait de reprendre son souffle, observant son adversaire se relever en saisissant sa baguette. Il tenta de reprendre sa respiration et cru la prendre par surprise, mais non, elle réussit à éviter plusieurs de ses sorts alors qu’il se rapprochait.

     

    Toutefois le Flumen Ignite de Thomas réussit à toucher le bras de la jeune femme, la déstabilisant légèrement, mais il ne réussit à réitérer l’action.

     

    Emilie : « Finit de jouer »

     

    D’un nouvel Everte Statum, elle le projeta avec force puis d’un Expeliarmus elle éloigna la baguette et lui colla un Flument Ignite avant de finir avec un Incarcerem pour le bloquer sur place.

     

    Emilie : « Abandonne Thomas, ne m’oblige pas a aller plus loin »

    Thomas : « S…Surement… Pas ! »

     

    Elle tourna son attention vers Albus qui ne semblait pas accepter cela comme une fin. Elle soupira lourdement et puisqu’il ne bougea pas, elle lui jeta sans soucis un Flipendo pour l’assommer. Au moins ainsi il ne sentirait plus les brûlures.

     

    10 secondes plus tard Dumbledore annonça la fin du duel et Emilie libéra son adversaire des liens. Les spectateurs arrivèrent rapidement sur le terrain pour certains récupérer le blessé et l’amener à l’infirmerie et d’autre féliciter la gagnante.

     

    Le maître des potions qui avait serré poings et dents tout le long, retenu son souffle et sentit son cœur rater des battements, n’avait pu que laissait échapper un soupire de soulagement en la voyant vainqueur et pas trop blessée. Il tenta de porter son intérêt vers ceux qui s’éloignaient, mais entendit Dumbledore et Flitwick venir la féliciter. Détournant son attention vers eux et les voyant se diriger à leur tour vers le château, il fit de même.

     

    Une tête blonde n’était guère ravis d’avoir vu Thomas au sol et perdre. Ce n’était pas possible, elle avait forcément triché. Excédée, elle sortit sa baguette et interpella Emilie qui se retourna et elle put ainsi mieux viser sa gorge en envoyant un Diffindo. La sorcière sentit une vive coupure puis une sensation de chaleur soudaine. Elle apporta sa main à sa gorge avant de sentir son corps tomber lourdement.

     

    Naska : « Emilie ! »

     

    Alerté par le cri, les trois professeurs qui quittaient le terrain se tournèrent. Rogue sentit sa poitrine se nouer en voyant l’attroupement et Ingrid qui reculait nerveusement. Il se mit à courir les élèves se poussant pour lui laisser la place.

     

    Il se mit rapidement à genou à côté d’elle et posa sa main contre la plaie.

     

    Le souffle tremblant, pendant que le directeur et Flitwick arrivèrent, il sortit sa baguette. Il sentit une main se poser sur la sienne et croisa son regard pour la première fois depuis trop longtemps.

     

    Severus : « Vulnera Sanentur »

     

    Ca bourdonnait, ça se floutait. Son corps s’engourdissait vite. Trop vite. Elle sentait ce liquide tiède et épais glisser entre ses doigts. Et puis elle sentit une main, plus chaude, se poser là. Elle croisa ses prunelles noires et profondes. Elle aperçu ses lèvres bouger, sans comprendre ce qu’il disait. Elle sentit juste de nouveau un tiraillement à cet endroit avant que ses yeux ne se ferment.

     

    Filius : « Elle a perdu beaucoup de sang »

    David : « N’est-ce pas censé revenir dans son corps ? »

    Filius : « Pas tout, surtout au contact de la terre comme ici, le terrain pompe le sang »

     

    Le directeur ne disait rien, observant discrètement le professeur dont le regard vers l’élève était des plus inquiets, dont la main trembla légèrement en rangeant la baguette. Il glissa ses bras sous elle pour la soulever et la porta à l’infirmerie accompagné du directeur, Filius s’occupant de rassurer les élèves et surtout éviter qu’ils ne s’en prennent à Ingrid.

     

    Le maitre des potions déposa délicatement l’élève sur le lit pendant que Pomfresh en fit le tour pour voir ce qu’elle avait. Dumbledore lui expliqua et elle parla d’un remède. Elle ne pouvait rien faire de plus, Emilie n’avait plus qu’à se reposer.

     

    Albus : « Et monsieur Conmeri ? »

    Pompom : « Oh il va bien s’en remettre ! Les plaies sont vraiment pas profondes »

    Albus : « Bien, bien »

     

    L’infirmière s’éloigna pour aller préparer le remède et le directeur reposa son attention sur son cher professeur et bras droit qui semblait trop songeur.

     

    Albus : « Laissons les se reposer, professeur Rogue. Vous avez réagit à temps. Un peu de repos et ce ne sera plus qu’un cauchemar »

     

    Son interlocuteur s’était reprit à l’instant où l’ancien s’était adressé à lui, sursautant presque, il acquiesça à ses dires d’un mouvement de tête et ils quittèrent la pièce.

     

     

     

     


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  •  

    Les deux duélistes ont fini par mettre fin à leur petite sieste réparatrice. Lits face à face dans l’infirmerie, entourait d’un tissus, chacun se changeait pour quitter cette pièce. Thomas tira le premier sur la séparation et son regard partit vers sa camarade qui était en face de lui et venait à son tour de se montrer dans son uniforme.

     

    Un silence prit place dans ce tête à tête.

     

    Les muscles de la mâchoire du jeune homme étaient visiblement crispés. Elle l’observait détourner le visage, soupirer lourdement avant de venir vers elle en plongeant ses mains dans ses poches.

     

    Thomas : « J’ai appris ce qu’Ingrid t’as fais. Je ne sais pas ce qui lui à prit »

    Emilie : « Elle a pas aimé que je te blesses »

    Thomas : « C’était le jeu »

    Emilie : « T’as cherché à ce que j’aille plus loin »

     

    Elle le vit se raidir et détourner le visage de nouveau. Elle venait de poser un doigt sur quelque chose de sensible.

     

    Thomas : « T’as retenu tes coups »

    Emilie : « Je n’avais pas envie de te blesser gravement et puis, je me suis pas tant retenu. T’as beaucoup de force »

     

    Elle capta de nouveau son regard et lui sourit.

     

    Emilie : « J’ai juste eu l’occasion de m’entrainer plus souvent que toi »

    Thomas : « Alors t’accepterais ? »

    Emilie : « Quoi donc ? »

    Thomas : « Que de temps à autre on remette ça ? »

     

    La voyant hésiter il précisa que ça serait sans contre partie, juste pour s’entrainer.

     

    Emilie : « D’accord, ça défoule après tout »

     

    Satisfait, il esquissa un sourire et ils marchèrent côte à côte jusqu’à leur classes respectives. C’était mardi, Emilie avait botanique avant d’enchainer avec potion. Ses camarades lui parlèrent des cours de la veille puisque lorsqu’ils sont venus lui rendre visite à l’infirmerie la veille au soir, seul le duel avait été au cœur de leur conversation. Ainsi que l’exclusion pour le reste du mois d’Ingrid.

     

    Installée à sa table, elle entendit la voix du maitre des potions citer une page du manuel et ils ouvrirent leurs livres. Expliquant cette recette, chacun prenant des notes, Emilie se sentit s’absenter un instant. Elle revoyait Rogue penché au dessus d’elle, son regard intense lui avait donné l’impression de briller d’inquiétude. Effleurant sa gorge elle pouvait encore sentir ses doigts contre sa peau.

     

    Listant les ingrédients en donnant la particularité de chacun, son regard dévia vers l’élève qu’il ne voyait plus prendre de notes. Il observait ses doigts effleurer discrètement sa cicatrise qui disparaitrait d’ici quelques jours. Il était étonné de la voir déjà reprendre les cours, mais ça le rassurait. Il vit son regard se poser sur sa main et comprit à quoi elle songeait à cet instant. Il la vit remonter lentement son visage et son cœur commença à s’accélérer à l’idée de croiser son regard. Il en mourait d’envie.

     

    Mais elle se ravisa et rabaissa son visage vers son cahier en reprenant ses notes. Il détourna alors le sien, continuant son cours. Il revoyait Dumbledore venir le trouver lundi midi et lui signaler que Jones s’était réveillé.

     

    Albus : « Elle récupère rapidement »

    Severus : « Bien »

    Albus : « Et elle m’a demandé de vous remercier »

     

    Elle ne comptait donc pas venir lui parler de vive voix. Que pouvait-il espérer d’autre ? Il lui avait demandé de ne pas venir l’importuner.

     

    Les semaines passèrent dans le calme. Les Serpentards se tenaient à carreaux bien qu’ils ne pouvaient s’empêcher de lancer quelques piques aux Serdaigles. Mais si non, ça ne serait pas les Serpentards.

     

    Les examens de fins d’années, les devoirs à rendre, les journées passaient à toutes vitesses pour l’école qui n’avait pas le temps de profiter du printemps. La fin de l’année allait bientôt sonner désormais et avec elle, une page qui se tourne.

     

    Une page dont le point finale ne semblait pas vouloir trouver sa place dans le coin en bas à droite. Non, l’encre refusait de s’y imprégner, comme un gout d’inachevé. Comme la fin d’un roman niaiseux qui laisse un blanc pour nous  faire grogner, hésiter, regarder du coin de l’œil le second tome qui semble nous narguer. Ce même livre qu’on évitera, qu’on ignorera, avant de pester en le saisissant d’une main lourde.

     

    Il avait voulu l’éviter, l’ignorer, se disant que c’était mieux ainsi. Mieux pour elle, mieux pour lui. Mais son gout d’inachevé qui le brulait était de la laisser continuer à songer qu’il la déteste.

     

    Quand il arriva dans cet énième rayon de la bibliothèque, qu’il trouva le hasard bien amer et ironique de la mettre sur son chemin, il se figea. Elle l’observait du coin de l’œil, ses épaules venaient de se crisper. Elle se redressa pour ranger le livre qu’elle tenait et sans un regard pour lui, elle tourna les talons pour le contourner.

     

    Il ferma les yeux, la sentant passer là, tout près de lui. Il pouvait presque sentir son vêtement glisser contre le siens, ses doigts se tendre pour effleurer sa peau.

     

    Severus : « Jones »

     

    Ses pas s’étaient arrêtés à ce ton cassant. Il devait prendre sur lui, ne pas se retourner.

     

    Severus : « Je tenais juste à vous dire que je ne vous déteste pas »

     

    C’était dur. Trop dur. Plus tentant que mettre un pot de bonbon devant un enfant qui vient de courir dans tout les sens dehors. Plus tentant qu’un peu d’eau fraiche sous un soleil ardent.

     

    Il avait la bouche sèche. Il avait chaud.

     

    Il tourna la tête. Juste la tête. Juste un peu. Juste de quoi l’apercevoir.

     

    Severus : « Je ne vous déteste pas… Jamais. »

     

    Souffla-t-il. Il se sentait pitoyable. Pitoyable de ne pas pouvoir tenir une année de plus dans son ignorance. Pitoyable à ne pas pouvoir lui mentir. Pitoyable à prier qu’elle oublie ses mots abjectes qu’il lui avait pesté à la figure sans sourciller. Pitoyable à l’idée que si c’était elle qui le rejetait, là, maintenant, ça serait plus simple. Tellement plus simple.

     

    Emilie : « Moi oui professeur »

     

    Il l’entendit bouger légèrement et il inspira profondément pour prendre sur lui, pivoter et lui faire face. Son regard était vif, claire.

     

    Emilie : « Je vous en veux. Je vous en veux d’oser me mentir. Je vous en veux de réussir à me faire ressentir tout ca »

    Severus : « Je ne peux pas… »

    Emilie : « Je vous en veux de m’avoir sauvé »

     

    Son regard s’arrondit et ses lèvres s’apprêtèrent à lui répondre quand une présence se fit ressentir. Il détourna brièvement le visage mais lorsqu’il revient sur son élève, elle venait de s’éloigner de lui.

     

    Rusha : « Professeur Rogue »

    Severus : « Professeur  Wersol »

    Rusha : « Vous semblez soucieux »

     

    Il la fixa avec peu de délicatesse et s’en alla sans plus de considération pour elle.

     

    La fin d’année venait de sonner. C’était la dernière soirée où les élèves se réunissaient entre les murs de la Grande salle. La dernière de cette année scolaire.

     

    Conni : « Qu’est ce qu’il veut encore celui là ? »

     

    Les visages se sont tournés vers ce Serpentard, élégamment habillé pour l’occasion qui s’approchait du groupe d’ami, son sourire hautain accroché à ses commissures.

     

    Thomas : « Emilie, je crois que tu m’avais promis quelque chose »

     

    Il passa sa main gauche dans son dos et lui tendit la droite. La jeune femme ne sembla hésiter que très brièvement avant de glisser sa main dans la sienne. Il l’amena alors au milieu de la piste de danse et pendant que sa main passait de son dos au sien pour la rapprocher de lui, elle ne put empêcher son regard de dévier. Et c’est plongé dans ce regard intense qu’elle se laissa se rapprocher du jeune homme, que sa main glissa lentement le long de son bras pour s’arrêter à son épaule.

     

    Thomas : « Sais-tu au moins danser ? »

     

    Sa voix le ramena à situation et elle détacha son attention de lui pour observer son cavalier et lui sourire.

     

    Emilie : « Tu aurais du te renseigner plus tôt »

     

    Il sourit à sa remarque avant de s’élancer avec elle au rythme de la musique.

     

    Albus : « Qui aurait pu croire que l’année se finirait ainsi ? »

    Severus : « Effectivement »

     

    La voix du directeur venait de le sortir de sa torpeur. Se mélangeant aux autres professeurs, il tournait sciemment dos à cette scène, cette valse qui le rendait malade. Cette musique qui lui donnait le vertige.

     

    Il comptait sur le calme de cette fin de soirée pour lui faire oublier et sur l’eau chaude de sa douche pour le déconcentrer

     

    « Si vous me dites pourquoi vous agissez ainsi »

     

    Il pouvait encore sentir ses lèvres contre les siennes, cette sensation de bienêtre qu’il avait avorté en reculant. Ses lèvres… Il s’adossa contre la paroi de sa douche dont la fraicheur ne le tira pas des méandres de son esprit. Il la revoyait l’observer avec malice. Son fin sourire sur son visage. Sa lèvre mordue pour ne pas rire à la maladresse de son ami.

     

    « Je ne peux pas »

     

    Il entendait ses mots blessants qu’il avait répétés encore et encore pour pouvoir les lui dire sans sourciller.

     

    « Pourquoi vous agissez ainsi ? »

     

    Il la revoyait lui tourner le dos, l’ignorer, l’éviter.

     

    « Je vous hais »

     

    Il revoyait les sorts la toucher, ses propres poings se serrer. Il se passa ses mêmes mains sur le visage, laissant échapper un soupire tremblant.

     

    « Je vous en veux »

     

    Il la revoyait là, dans les bras d’un autre, son regard rivé sur lui. Un regard qui semblait être le seul capable de lire en lui, de le toucher en plein cœur.

     

    « Je vous en veux de m’avoir sauvé »

     

    Il revoyait son corps au sol, et lentement il glissa jusqu’à tomber par terre. Il revoyait son sang glisser, sa main se poser sur la sienne. Son regard se fermer.

     

    « Je vous en veux de me faire ressentir tout ça »

     

    Ses lèvres se mirent à trembler alors que son regard s’était embrumé de peine.

     

    Severus : « Je… Je ne peux pas… »

     

    Souffla-t-il pour lui-même.

     

    Emilie s’arrêta et se tourna vers l’école, l’observant, comme un adieu qui n’en était pas un.

     

    David : « Bon tu viens ? »

     

    Elle grimpa dans la barque qui les amenait vers la gare. D’une oreille distraite, elle écoutait ses amis parler de ce qu’ils allaient faire durant ces congés d’été.

     

    Imar : « Et toi Emilie ? »

    Emilie : « Moi ? Je vais… »

     

    Elle allait rejoindre sa famille au canada, y retrouver quelques connaissances, coller son grand père dans son atelier et certainement l’y aider. Elle allait encore s’engueuler avec sa mère qui ne voulait pas qu’elle devienne aurore comme son père. C’est trop dangereux et plus encore pour une fille. Elle songerait à son père, à sa sœur. Alors elle irait retrouver ses amis pour parler de cette année, comparer les écoles, resonger à lui. Elle boirait, irait danser, accepterait les avances de ce moldu. Elle s’en voudrait au réveil, elle lui en voudrait. Et puis elle resongerait à ce qu’il a dit, à ses mots, sa voix, ses regards. Elle retournerait boire, sortirait avec ses amis, oublierait pour quelques jours. Et puis elle s’appuierait contre l’encadré de l’atelier de son grand père, croiserait les bras et le regarderait travailler. Elle le prendrait dans ses bras, le laisserait l’embrasser sur la tempe, la serrer tendrement avant de lui souhaiter bon voyage. Elle partirait deux semaines avant la rentrée pour aller en France, revoir ses anciens camarades. Parler passé, avenir. Comparer les cours, les professeurs. Et elle replongerait. Elle resongerait à lui, gouterait les alcools Français, irait en soirée, se laisserait toucher par un autre pour qu’au moins une nuit, elle ne songe pas à lui, ne l’imagine pas. Au réveil elle se sentirait mal, irait finir la tête dans la cuvette des toilettes, prendrait trois douche et puis elle pesterait, jurerait contre elle-même.

     

    Enfin elle s’accroupirait sur le quai de la gare pour passer son index entre les barreaux de la cage de sa chouette pour lui gratouiller le jabot. Elle entendrait son nom, se relèverait et finirait dans les bras de ses amis avec qui elle raconterait ses congés dans le train qui les ramènerait à l’école.

     

    Elle tournerait la tête par la fenêtre pour voir le paysage défiler, se dirait que c’est une nouvelle année et aussi sa dernière année. Qu’elle le reverrait mais n’avait pas l’impression qu’elle flancherait. Non, elle pensait, espérait que c’était passé.

     


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    Il était retourné dans cette maison, celle de ses parents, de son enfance. Sa maison. Il n’avait jamais pu s’en séparer malgré les souvenirs. Il vivait entre ces murs lors qu’il n’était pas à l’école. Des murs qui lui rappelaient qui il était, ce qu’il avait fait. Des murs qui lui rappelaient qu’il était seul et qu’il devait le rester.

     

    Des murs qui l’enfermèrent dans un calme, un mutisme. Seul lui brisait le silence dans cette maison. Lorsqu’il marchait, cuisinait, faisait un thé, tournait les pages de son journal ou de son livre.

     

    Il cru se détendre, se reposer. Les jours passèrent, il se tenait devant la bouilloire et tournait son regard vers l’extérieur pour apercevoir un petit bout de ciel bleu entre le coin des deux maisons d’en face. La bouilloire sifflait, le ramenait à lui et il préparait son thé avant de s’installer dans son fauteuil et lire son journal.

     

    Les jours passaient, toujours la gazette entre les mains, la tasse fumante sur la table à côté de lui. Toujours un silence assommant. Toujours un livre à lire dans l’après-midi. Un livre qu’il n’arrivait toujours pas à finir.

     

    Chaque après-midi il le reprenait. Chaque après-midi il relisait les premières pages comme pour prendre de l’élan, pour ne pas décrocher. Et comme à chaque fois son esprit finissait par divaguer. Comme à chaque fois, il claquait le livre et le lâchait sèchement sur la table en bois avant de se passer une main sur le visage. Il a cru, il a vraiment cru que ça passerait. Qu’il l’oublierait. Il l’avait oublié.

     

    Les premiers jours seulement.

     

    Désormais, il ne tournait plus le visage vers la fenêtre en attendant que l’eau bouille. Il soupirait. Il mettait de l’eau à côté de sa tasse, se brûlait, jurait et sortait sa baguette pour nettoyer avant de partir vers sa cave et préparer une potion. Une qui arriverait à le faire se concentrer.

     

    Un matin il avait réussit à remplir sa tasse, à s’assoir dans son fauteuil. Il avait prit son journal quand trois coups, brefs, le sortirent de sa lecture. Ces à-coups lui semblèrent familiers, mais dans le doute, il fit dépasser sa baguette de sa manche pour la sortir en cas d’urgence. Il n’attendait personne et encore moins lui. Il est allé ouvrir la porte et le sorcier derrière esquissa un sourire satisfait. Il entra et posa lourdement sa main sur son épaule.

     

    Lucius Malfoy.

     

    Rogue était en première année à Poudlard quand lui était en dernière année. Ils avaient gardé contact. Il était déjà au côté du seigneur des ténèbres quand Rogue l’a rejoint. Il l’avait aidé à être hypnotiser par la noirceur. Il savait son attachement à Lily, il savait la peine qu’il a eut lorsqu’elle était morte. Il avait voulu lui dire que c’était peut-être mieux ainsi. C’était mieux parce qu’elle se serait dressé contre eux, contre leur idéologie, contre ce qu’ils voulaient établir. C’était mieux parce que si non Rogue aurait dû la tuer lui-même. C’est lors de cette discussion qu’il avait comprit, ils n’avaient pas la même vision de ce qu’ils voulaient.

     

    Le maitre des potions aimait la force, l’agilité dont il fallait faire preuve pour maitriser la magie noire. Il aimait ses secrets, ses mystères. Ce qu’elle pouvait créer de mal, comme de bien. La magie noire n’était pas que faite pour faire effrayer et assouvir, elle était forte et emplie de savoir qu’elle dissimulait.

     

    Dumbledore l’avait incité à rester à ses côtés, pour ne pas éveiller les soupçons, Voldemort avait confiance en lui. Il devait se racheter de ce qui était arrivé à Lily.

     

    Et puis Lucius l’avait tout de même accompagné à la mort de ses parents, il avait été là pour maudire James Potter avec lui. Il s’était en quelque sorte attaché à lui. Il avait voulu l’ouvrir un peu plus au monde, lui avait présenté cet hôtel de passe où le professeur s’y était rendu que quelque fois mais n’en sortait jamais convaincu et fier.

     

    Et il y avait eu ce jour. Ce jour où Lucius tenait son avenir entre les bras, qu’il s’était approché de lui et lui avait collé le futur Malfoy entre ses bras et d’un regard brillant de paternel orgueilleux lui avait demandé d’être son parrain. Rogue avait accepté. Avec sa mine distante et froide, mais cette petite chose ne l’avait pas totalement laissé indifférent. En particulier face à l’attente de perfection de son père, face à sa volonté de le voir suivre et poursuivre son chemin, face à son éducation trop strict qui rendait Rogue plus distant face à son vieil ami.

     

    Cette fois il était venu pour parler de ce pourquoi ils se réunissaient dans l’ombre, à l’abri des regards, mais aussi pour l’inviter à une de ses soirées mondaines qu’il n’appréciait guère mais où il faisait l’effort d’apparaitre de temps à autre pour satisfaire Lucius. Cette fois-ci il accepta, espérant que ça lui change les idées.

     

    Juste un mensonge de plus qui allait cette fois lui faire regretter cet acharnement à nier l’évidence.

     

    Un bal, une silhouette vaguement familière et voilà qu’il la revoyait, elle, danser. Avec légèreté, grâce.

     

    Dans les bras d’un autre.

     

    Lucius comprit qu’une femme se trouvait responsable de son humeur plus venimeuse que d’habitude. Il tenta d’en savoir plus, vainement. Il pouvait avoir un très grand contrôle de lui-même, de ses émotions, réactions. Sauf devant elle. Maitre en Legilimens, Ocultation, ou menteur à temps plein au près du mage le plus noir et assassin de tout les temps. Mais pas devant elle. Il ne tenait pas plus de deux mois à lui mentir.

     

    Et il ne tenait pas plus de deux mois sans la voir.

     

    Le soir de la rentrée, installé derrière la longue table des professeurs, il n’observait pas les élèves arriver, ou même les premières années, non il n’en avait que faire. Il la cherchait elle et ne se sentit soulagé que lorsqu’il l’aperçu là, souriante à échanger avec ses amis. A lever son regard châtaigne brillant vers lui.

     

    Elle n’avait pas changé. Peut-être plus belle si c’était possible.

     

    Dumbledore se leva pour démarrer la cérémonie et il se reprit.

     

    Les cours commencèrent dès le lendemain, un lundi qui leur donna presque l’impression que ces deux mois avaient été en réalité bien plus court. Leur professeur et directeur Flitwick leur parla de ce qu’ils allaient voir pour cette 7eme et dernière année parlant aussi des duels qui aurait lieux une fois à la fin de chaque trimestre pour les 6eme et 7eme années seulement. Ils n’allaient bien sûr pas être mélangés. Et que ces duels pourraient apporter des points bonus pour les notes en Sortilèges et DCFM. Pas de malus.

     

    Quand le premier cours de potion de cette dernière année débuta, Emilie ne put s’empêcher de lever son regard vers le professeur qui venait de leur coller un devoir pour mieux constater de leur incapacité d’apprentissage et admirer le pathétisme de leur manque d’assiduité pendant ces congés.

     

    Arrivant à la fin du devoir, elle observa brièvement ses réponses avant de lever son regard vers le professeur qui se tenait droit devant eux, observant chacun de ses élèves et vérifier qu’aucun ne s’amuse à tricher. Voyant qu’il allait tourner son attention vers elle, ressentant surement son regard sur lui, elle rabaissa les yeux sur sa feuille.

     

    Il l’attirait toujours autant si ce n’était pas plus.

     

    Elle se mordit nerveusement la lèvre en resongeant à ce qu’il lui avait dit. Au fait qu’il ne pouvait pas. Etait-ce parce que c’était son élève ? Non. Non elle le sentait il y avait autre chose. Quelque chose de plus profond. Elle devait en avoir le cœur net.

     

    Elle devait savoir.

     

    Elle ferma son cahier, rangea ses affaires dans son sac et vient se planter devant lui. Elle le fixait avec sérieux pour lui faire comprendre qu’elle ne comptait pas se laisser faire. Elle lui remit sa feuille, effleurant sa main au passage avant de tourner les talons et partir. 

     

    Elle trouverait un moyen de savoir ce qu’il ressentait vraiment.

     

    Partie dans la Grande salle en attendant que ses amis finissent l’épreuve et la rejoigne, elle songeait à comment elle pourrait savoir ce qui le rongeait et savoir ce qu’il ressentait réellement. Une tentation physique ? Un dégout ? Des vrais sentiments ? Un agacement ? Elle devait savoir pour mieux l’oublier. Elle n’aimait pas perdre et surtout ne pas comprendre.

     

    Ses amis ne tardèrent plus à se montrer et à se joindre à table avec elle en parlant de cet examen.

     

    David : « J’ai beau savoir qu’il nous fait le coup à chaque rentrée ou presque. Je me fais avoir à chaque fois »

    Leric : « La même, y a au moins un tiers où je n’ai pas répondu »

    Naska : « Par contre t’es partie rapidement Emilie, t’as réussit ? »

    Imar : « Elle a répondu à tout »

    Emilie : « Hey ! Je t’apprendrais à regarder ce que je fais ! »

    Conni : « Erf, comment tu fais ? C’est à Poufsouffle que t’aurais du être »

    Emilie : « T’es pas contente de me connaitre ? »

    Conni : « Oh si ! »

     

    Elle sourit, amusée de sa réaction soudaine en réalisant ce qu’elle venait de dire. L’ambiance était bonne enfant, ces vacances avaient fais du bien à tout le monde.

     

    Tout le monde sauf Wersol. Elle semblait encore plus agacée et agaçante qu’avant.

     

    Elle passa une bonne partie du cours à leur expliquer combien ils étaient incompétents et pas prêts à devenir de grands sorciers, si toutefois ils réussissaient a avoir des notes correct pour les ASPICS. Avant de bien vouloir parler de ce qu’ils verraient dans l’année et de les laisser sortir plus tôt.

     

    Puisqu’il faisait beau, le groupe d’ami avait prit possession d’un carré d’herbe non loin du terrain d’entrainement de vol.

     

    David : « Je ne me souviens pas d’avoir eut une génération d’élève aussi peu compétente ! C’est triste à voir ! »

     

    David s’essayait à de l’imitation, prenant une voix un peu plus aigu et se tortillant sur ses fesses. Faisant rire le reste du groupe.

     

    Naska : « T’as oublié le levé de menton »

    David : « Ah oui ! »

     

    Il se cambra alors et leva le menton appuyé d’un « humpf » hautain qui les fit rire de plus belle.

     

    Conni : « Franchement, c’est à cause d’elle si on n’est pas prêt ! Elle passe ses cours à nous faire manger de la théorie »

    Leric : « C’est clair, c’est elle qui fait baisser le niveau de l’école »

    David : « Elle n’a pas dû avoir ses fessés pendant les vacances

    Naska : « Ah mon dieu ! J’ai une image dégueulasse en tête ! Ah ! »

     

    Ils se mirent à rire alors que Leric donna une tape sur la cuisse d’Imar.

     

    Leric : « T’aimes ça quand ça fait mal ? »

    Imar : « C’est elle qui les donnes à mon avis »

    Conni : « Arrêtez ! Je veux pas imaginer ça »

    David : « Tiens, voilà justement le prince charmant »

     

    Les regards se tournèrent vers la silhouette sombre du maitre des potions qui longeait le bâtiment sous son porche pour certainement partir vers la Grande salle.

     

    Conni : « S’il te plait, il vaut mieux que ça »

    Leric : « J’avoue »

     

    Les regards se posèrent instantanément sur le jeune homme, surpris de sa réponse.

     

    Naska : « Je croyais qu’il te faisait peur ? »

    Leric : « Il fait peur à tout le monde ! Mais bon, c’est claire qu’il mérite pas cette Wersol »

    Imar : « Vous croyez qu’il peut nous entendre de là bas ? »

    David : « Tss, bien sûr que non, pourquoi ? »

     

    Ceux qui avait détaché leurs attentions de lui se retournèrent et le virent arrêté en train d’observer vers eux.

     

    Leric : « J’ai peur »

     

    Le professeur se remit en marche et Conni se leva soudainement, les faisant sursauter.

     

    Conni : « C’est décidé ! »

     

    Ils avaient la tête levée vers elle qui mit ses poings sur ses hanches.

     

    Conni : « Cette année, je l’invite à danser ! »

    Naska : « Pardon ?! »

    Imar : « Mais t’es vraiment suicidaire ?! »

    Emilie : « Ca pourrait être drôle, si tu te dégonfle pas »

    Leric : « Il va la pulvériser devant tout le monde »

    Naska : « En vrai… Ca vous ne direz pas de l’imaginer mal à l’aise ? Peut-être même qu’il sera obligé d’accepter ? »

    Imar : « Ouai bah en attendant qu’on finisse tous dans son chaudron, allons manger »

     

     


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    Bien que l’idée qu’il puisse être en train de danser, devant tous, aux bras d’une autre ne plaisait absolument pas à Emilie, elle tentait de se rassurer en se disant que de toute manière il refuserait et au pire des cas, il serait obligé, peut-être par Dumbledore ? Et que ça pouvait donner une scène intéressante.

     

    De son côté, elle réfléchissait surtout à comment réussir à en savoir plus. Et elle eut une vague solution au cours de sortilège qui suivit.

     

    S’entrainant aux sorts informulés avec des sortilèges plus forts que ceux de l’année précédente, son regard se posa sur sa propre baguette lorsque le professeur avait mentionné qu’il était important de bien connaitre et faire confiance à sa baguette.

     

    Sa baguette.

     

    Elle devait savoir en quoi était faite celle de Rogue pour avoir des détails sur lui. Alors autour de la table du repas de midi, elle fixa Conni.

     

    Emilie : « Tu veux toujours inviter Rogue ? »

    Conni : « Ouai pourquoi ? »

    Emilie : « J’ai une idée »

    Conni : « Va s’y, je t’écoute »

    Emilie : « Faut que j’attrape sa baguette »

    David : « Alors autant je sais que Conni elle a des gouts chelou, autant là, t’es sûr de mourir »

    Emilie : « Il me suffit de quelques minutes, le temps que je l’examine. Si je peux trouver en quel bois elle est faite et peut-être aussi son cœur, on aura des détails sur lui »

    Leric : « C’est une baguette pour la magie noire, y a rien de plus à savoir »

    Naska : « Elle a raison sur le fait que les baguettes peuvent dire pas mal de chose. Mais David n’a pas tord, si par miracle on arrive à mettre la main dessus, il n’aura aucune pitié »

    Emilie : « Mais ça serait amusant, non ? On est en dernière année, si on ne s’amuse pas maintenant, on le fera quand ? »

    Imar : « T’as déjà un plan »

    Emilie : « J’ai une idée, mais faut agir demain »

    Leric : « Pourquoi demain ? »

    Emilie : « Le bal d’Halloween est dans moins de deux mois, il fera le lien entre notre agitation et la demande de Conni. Si on agit maintenant et qu’on la joue fine, il pourra oublier »

    Naska : « Pourquoi je trouve ça excitant ? »

    David : « Parce que ça l’est »

    Leric : « Bon allé, on t’écoute »

    Emilie : « Alors demain… »

     

    Pendant que le cours de potion se déroulait dans le calme, chacun concentré sur son chaudron, Emilie sortit discrètement un petit flacon en tournant son attention vers les Serpentard et croisa le regard de Thomas. Ce dernier hocha légèrement de la tête et après un regard vers le professeur qui semblait plongé dans son livre, ils vidèrent en même temps leurs flacons dans le chaudron.

     

    Le contenu se mit à frémir, et une épaisse fumée se montra soudainement. Le professeur eu à peine le temps de poser son livre que la fumée prenait déjà toute la pièce, faisant s’agiter et tousser les élèves. Il sortit sa baguette dans l’idée de faire évacuer la fumée, mais dans l’épaisseur de la fumée et l’agitation des élèves, il se fit bousculer et sentit sa baguette lui échapper.

     

    Tout était millimétré.

     

    Emilie lança un « Gemino » informulé et Conni attrapa la fausse baguette alors que le professeur, excédé, lança son sort sans baguette. Les fenêtres s’ouvrirent dans un fracas et d’un courant d’air la fumée ne fut plus. Son regard noir se posa aussitôt sur sa baguette, sagement à ses pieds. Il se pencha pour la ramasser puis examina chaque visage d’élève qui toussait plus ou moins.

     

    Severus : « Que personne ne bouge »

     

    Un silence prit place suite à son ordre cinglant et il fit le tour des tables, observant chaque chaudron, en commençant par les Serpentards, il s’arrêta au niveau de Conmeri et le fixa sans grande délicatesse.

     

    Severus : « Qu’avez-vous mit dans votre chaudron ? »

    Thomas : « Et bien, ce qui était prévu »

     

    Il commença à lister les ingrédients de la recette, glissant discrètement le petit plus qui avait crée de la fumé. Rogue plaqua ses mains contre son bureau et se rapprocha de lui.

     

    Severus : « Jamais, il n’y a eu, de l‘essentielle d’épine de porc-épic, dans cette recette »

     

    Maugréa-t-il entre les dents.

     

    Thomas : « C’est pour ça alors… »

     

    Le directeur des Serpentard se redressa.

     

    Severus : « Puisque c’est là votre première maladresse, monsieur Conmeri, je mettrais cela sur votre appréhension à l’examen final… »

    Naska : « Quoi ?! Mais c’est pas »

     

    Le professeur avait aussitôt pivoté vers elle, son regard suffit à la faire taire, mais il se rapprocha tout de même.

     

    Severus : « Ce n’est pas quoi, miss Derem ? Ce n’est pas quoi ? Juste ? »

     

    Il arriva devant son bureau et Emilie aperçu les muscles de sa mâchoire se crisper et son torse se soulever légèrement plus comme s’il tentait de rester calme.

     

    Severus : « Je vais vous apprendre une chose. La vie est injuste. Quoi que nous fassions, elle n’est là que pour vous rappeler, chaque jour, que vous n’êtes moins que rien et, chaque jour, elle pavanera devant vos yeux tout ce dont elle est capable et vers quoi vous n’avez aucun droit. Préférant vous torturer à petit feu »

     

    Sur ses derniers mots, il avait dévié son regard, légèrement, pour l’adresser à quelqu’un d’autre, comme pour lui destiner ce message. Message qu’elle comprit. Alors qu’il se reprit et se redressa, la cloche sonna pour déclarer la fin d’après-midi. Chacun rangea ses affaires, mais l’élève ne put s’empêcher de resonger aux propos de son professeur avant les vacances d’été, à son « je ne peux pas » qui semblait venir ici se compléter un peu trop bien.

     

    Se privait-il d’aimer ?

     

    Longeant les couloirs avec ses camarades qui piétinaient d’amusement.

     

    Conni : « C’était trop cool ! »

    Imar : « J’avoue, pour une fois qu’il ne me suspecte même pas en plus ! »

    David : « Grave, mais trop flippant, je ne retenterais pas quelque chose du genre tout de suite, j’ai eu assez d’adrénaline »

    Thomas : « Jones »

     

    Le groupe s’arrêta et se tourna vers les Serpentards qui vinrent se poster devant eux.

     

    Thomas : « Moi qui avait peur de m’ennuyer cette année, finalement, t’attaque fort »

     

    Elle esquissa un sourire amusé auquel il répondit avant de se remettre à marcher.

     

    Conni : « Huhu, c’est moi ou le Thomas il a le bégin~ ? »

    Emilie : « Qu’est ce que tu racontes ? »

    David : « Ce n’est pas normal qu’il soit aussi sympa »

     

    Elle roula des yeux et ils reprirent la direction de la Grande Salle. Conni gardait précieusement la copie de la baguette de Rogue dans ses affaires et une fois qu’elles eurent mangées, elles filèrent toutes trois dans les toilettes des filles où se trouvait mimi-geignarde pour étudier cette baguette. Ainsi elles étaient sûre de ne pas être dérangées et surtout pas par le principal concerné.

     

    Conni : « Alors, alors ? »

     

    La jeune femme examinait la baguette sous toutes ses coutures, elle comprit que malgré le vernis des plus sombres, elle était en tilleul argenté, un bois préférant ceux qui ont dont de divination ou… Legilimancie. Elle ne maitrisait pas parfaitement le sortilège de legilimancie, mais son père lui avait appris l’oclumancie et elle pouvait ressentir que le maitre de potion le pratiquait. En plus d’être naturellement doué pour plonger dans l’esprit des autres, comme le confirmait cette baguette.

     

    Elle brisa la copie pour examiner l’intérieur. Mais son amusement se dissipa. Elle effleura le cœur de la baguette avec plus de sérieux et ses deux camarades se crispèrent en la voyant s’assombrir de la sorte.

     

    Naska : « Alors ? »

     

    Revenant à elle, elle fit disparaitre cette copie et fixa Conni.

     

    Emilie : « Allons retrouver les garçons, va falloir que tu travailles et dur »

     

    Le trio regagna les salles communes, non sans croiser McGonagall aux côtés de Rogue qui les fixa d’un œil soupçonneux. Elles les saluèrent brièvement et marchèrent d’un pas rapide pour aller faire semblant de travailler.

     

    David : « Alors, qu’est ce que t’as trouvé ? »

    Emilie : « Je pense qu’il a une prédisposition pour la Legilimancie »

     

    Elle n’allait tout de même leur dévoiler qu’elle pensait qu’il n’était pas que maitre en potion.

     

    Imar : « Ca m’étonne pas tien ! »

    Leric : « Quand il nous fixe, j’ai l’impression qu’il ouvre mon crâne en deux et le dissèque »

    Conni : « Mais alors, je dois faire quoi ? »

    Emilie : « Et bien, en cours par exemple, essaie de penser à lui »

    David : « Ca elle le fait déjà »

    Conni : « Aish, exagère pas, je suis concentrée »

    Naska : « Oui mais pas sur ce qu’il dit »

    Conni : « Vous êtes chiant ce soir »

    Emilie : « Non mais pense à des images positives de toi, des trucs qui pourraient lui plaire »

    Conni : « Tu crois que ça peut marcher ? »

    Emilie : « J’en sais rien, mais c’est le seul truc qui me vient »

    Naska : « En gros, plus t’envoie d’onde qui lui sont positives, plus il y a de chance qu’il accepte ? »

    Emilie : « Je vois que ça »

    Conni : « Bon, je vais essayer ! »

     

    C’est ainsi que le mardi suivant, en cours de potion, Conni tentait de se concentrer, fixant intensément le professeur dès qu’il était dans son champ de vision. Ce dernier, passant dans les rangs en parlant de cette nouvelle recette, referma son livre et vient en donner une claque à l’arrière de la tête de la jeune sorcière qui couina de surprise.

     

    Severus : « Vous sembliez bloqué dans univers en dehors de cette classe, mademoiselle Admor »

    Conni : « Mais je… »

    Severus : « Essayez de songer à votre cours, peut-être qu’avec beaucoup de chance, vous pouvez espérer atteindre une note potable à votre ASPICS »

    Conni : « Mais on ne frappe pas une femme ! »

    Severus : « Une femme ? »

     

    Il ponctua sa phrase d’un soupire de dédain avant de rouvrir son livre, laissant la sorcière la bouche entrouverte, stupéfaite de sa froideur.

     

    La scène elle ne manqua pas d’amuser plusieurs autres élèves, dont Emilie qui se pinçait les lèvres pour contenir sa quinte de rire. Severus l’observa du coin de l’œil, attendrit de la voir ainsi. Il pouvait encore la voir, quelques jours plus tôt, non loin du terrain de vol, assise par terre, le soleil lui caressant chaleureusement le visage, les yeux plissés et brillant d’amusement.

     

    A la fin du cours, Conni déclara que c’était la guerre.

     

    Elle continua l’exercice les cours suivants, persuadé que s’il l’avait frappé c’était parce qu’il avait vu ses pensés. Essayant d’être plus discrète, remontant même un peu plus sa jupe pour quelle paraisse plus courte et ouvrant un peu plus son chemisier.

     

    Un midi, Naska et Emilie l’observèrent rembourrer son soutient gorge en glissant un mouchoir en tissu dans chaque bonnet, grommelant.

     

    Conni : « Pas une femme, pas une femme. Tu vas voir si t’as pas une femme devant toi ! »

    Emilie : « Tu crois qu’elle est vraiment accros ? »

    Naska : « Ah non, elle est juste complètement vexée qu’il l’est rembarré de la sorte »

    Conni : « Exactement ! Il n’est pas eunuque quand même ! »

    Emilie : « Qu’est ce qui te dis qu’il aime pas les hommes ? »

    Conni : « Non, non, je ressens ce genre de chose. Derrière son masque, il n’attend que ça ! »

    Naska : « Ouai bah, si jamais tu finis attachée entourée de bougie rouge et une boule dans la bouche, compte pas sur moi »

     

    Emilie ne put s’empêcher de rire à leurs idioties avant de se décoller du lavabo.

     

    Emilie : « Allons-y ou on va être en retard »

     

    Conni se fit bien entendu charrié par ses amis qui trouvaient son acharnement des plus drôles. Ca n’avait bien sûr pas échappé à quelques Serpentard, les amusant aussi, sauf un. Du moins, une, Amelia, qui semblait avoir aussi posée son attention sur le professeur de potion et voyait d’un mauvais œil cette concurrence.

     

    Amelia : « Tu sais, ça sert à rien de la mettre si courte… Il ne peut rien voir avec le bureau, si toutefois… Il y avait quelque chose à regarder »

    Conni : « Débutante »

     

    Lui souffla-t-elle de sa voix la plus sensuel avant d’aller prendre place à son bureau. Le buste droit, légèrement cambré, la poitrine bien en avant, l’air faussement angélique, elle fit maladroitement tomber un de ses ingrédients par terre, elle dut faire le tour de son bureau et Amelia pu à cet instant comprendre le pourquoi de la jupe lorsqu’elle se pencha sans plier les jambes et se redressa en ondulant légèrement.

     

    Voyant le regard des garçons sur elle, en dehors de David, Leric et Imar qui se retenaient difficilement de rire, satisfaite, elle fit le tour de son bureau et chuchota un « alors ? » à Naska qui mima un non. Inquiète, elle tourna son attention vers Emilie qui, crispée par l’envie de rire, se racla la gorge pour lui murmurer.

     

    Emilie : « Pas un regard »

     

    Ce fut de trop, David et Leric explosèrent de rire, faisant craquer Imar et Emilie juste devant eux.

     

    Severus : « Mon cours vous amuse ?! »

     

    Leric et Imar se calmèrent aussitôt et les deux autres plus progressivement.

     

    Severus : « Derfis, Jones. Dehors »

     

    Les deux complices rangèrent leurs affaires et sortirent de la salle. Mais une fois dans le couloir, ils ne purent s’empêcher de s’accrocher l’un à l’autre, riant aux larmes. Emilie se décida à le lâcher pour s’adosser au mur et respirer profondément pour tenter de se calmer. Elle tira sur la manche de son uniforme afin de s’essuyer les yeux et David soupira lourdement, tirant sur son haut pour se brasser un peu d’air.

     

    David : « Oh bon sang… Jamais j’aurais cru Rogue si drôle »

    Emilie : « Ah, c’est l’effet du charme de Conni »

     

    Un bref silence, un regard et leurs quintes de rire reprirent de plus belle. C’est la cloche qui retentit qui les calma. Ils observèrent la classe sortir puis partirent avec le reste de la bande dans la Grande Salle. Avant de rejoindre leur salle commune, les trois filles firent un détour aux toilettes pour que Conni puisse se rhabiller correctement. Mais cette dernière ne digérait pas cet échec alors qu’elle travaillait depuis des semaines maintenant.

     

    Conni : « Franchement, je comprends pas ! »

    Naska : « C’est pas un homme, c’est un démon, cherche pas, il ressent rien »

    Conni : « Non, non. Y a autre chose. Même un démon, ça reste pas indifférent… »

     

    Elle s’arrêta soudainement au milieu du couloir et piétina comme un enfant qui voulait exprimer la frustration après un refus à un caprice.

     

    Conni : « Je vais faire comment pour l’inviter ?! »

     

    Mais une présence se fit ressentir et Emilie tourna son attention, elle croisa le regard sombre du professeur qu’il reposa sur sa collègue.

     

    Severus : « Qui cherchez vous à invité, miss Admor ? »

     

    Les deux autres élèves sursautèrent en se retournant. Le doute prit Naska et Emilie qui observèrent la jeune femme du coin de l’œil. Elle n’allait tout de même pas oser ?

     

    Conni : « Vous monsieur ! »

     

    Ah bah si.

     

    Elle prit une profonde inspiration, bombant le buste pour prendre son courage.

     

    Conni : « Je souhaite vous inviter à danser au prochain bal ! »

     

    Un silence, dès plus bref, avant que le professeur ne détourne son attention en les contournant pour reprendre son chemin. Emilie le suivit des yeux pendant que son amie resta coi.

     

    Conni : « Tu crois que ça veut dire quoi ? »

    Naska : « Ah mon avis, c’est un non. Mais c’est déjà bien qu’il ne t’ait pas jeté un sort »

     

     


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  •  

    Le bal d’Halloween était arrivé, Conni comptait bel et bien réitérer sa demande pour avoir une réponse. Mais un nouveau détail vient mettre son plan à l’eau. Le directeur, d’humeur visiblement très joueur et inventif décida de mettre le château sous un sort de métamorphose. Ainsi, à partir de 18h et jusqu’à ce que les élèves retrouvent leurs dortoirs respectifs, il n’y aura plus que deux silhouettes, deux personnes, Havelock Sweeting et Cliodna.

     

    Soit un homme de corpulence moyenne, assez grand, blond, les cheveux tombant dans la nuque, moustache et petit bouc pointu. Le tout dans une tenue de noble moyenâgeux dans les teintes violet et orange.

     

    Et une femme, les cheveux long jusqu’aux fesses, brun presque roux, les yeux noires. La taille marquée avec des hanches généreuse des doigts longs et fins. Dans une robe verte foncée, longue et des broderies noires.

     

    Seuls les voix, baguettes et les bijoux de la personne ne changeront pas.

     

    Alors dans leur chambre, Naska se demandait si le directeur allait réellement faire cela et lorsque la cloche sonna à 18h, elle ne put que constater que oui. S’examinant sous toutes les coutures, n’étant pas trop déçu du choix du directeur, il en était tout autre pour Severus. Se voir en blond avec un bouc et une moustache… Et puis cette tenue ?!

     

    Arrivant dans la salle commune, à voir toutes ses têtes similaires avait quelque chose de cauchemardesques. Même le directeur, qui venait de se mettre devant son pupitre, assurément amusé lui.

     

    Dumbledore : « Que la soirée, commence ! »

     

    Rogue se sentit mal à l’aise, comme d’autres qui venaient de perdre dans la masse les personnes dont ils étaient proches. Ne voulant prendre de risque il partit vers le buffet et s’installa dans un coin dans l’idée de disparaitre ainsi ou quitter simplement cette pièce prématurément.

     

    Buvant doucement une coupe, son attention se posa sur un poignet. Un bracelet en particulier. Il l’avait déjà vu mais pas n’importe où. Pas sur n’importe qui. Le suivant des yeux, il s’approcha de son visage puisqu’elle porta sa coupe à ses lèvres.

     

    Et puis il réalisa, ainsi, il n’y avait aucune chance pour être reconnu. Il n’avait juste pas à parler. Et un soir, juste un soir, il pourra la tenir contre lui et échanger une valse.

     

    Juste un soir.

    Juste une fois.

     

    Il posa la coupe et partit vers elle, se faufilant dans la masse, il effleura son bras et elle se tourna. Il la vit surprise et il s’inclina poliment en lui tendant une main. Son cœur battait si vite d’inquiétude, mais il se calma aussitôt qu’elle glissa sa main dans la sienne. Un frisson le longea et il se retient de sourire, heureux. C’était bien elle.

     

    Il l’amena vers la piste de danse et glissa sa main libre dans le creux de son dos. L’effleurant, se faisant délicat, il la rapprocha de lui. Il frissonna en sentant sa main longer le haut de son buste pour venir sur son épaule.

     

    Se laissant guider par la musique, il ne sentit pas ses propres doigts se crisper sur elle en sentant la fin de la mélodie approcher. Il ne voulait pas que ça cesse. Ignorant qu’elle partageait le même sentiment. La même appréhension de la fin. Elle l’avait reconnu, à cet instant où elle s’était retournée et avait croisé son regard. Si intense. Et la chaleur de sa main autour de la sienne ne lui avait que confirmer. Elle ne pouvait pas croire qu’il soit venu au hasard. Pas lui.

     

    Mais elle avait peur tout de même. Un doute. Une crainte qu’il ne soit pas venu pour elle, cependant il reconnaitrait sa voix. Alors quand la musique s’arrêta, elle resserra ses prises et murmura.

     

    Emilie : « Une autre »

     

    Un slow venait de s’enchainer à la valse. Il avait cru rêver ses mots et se mit à douter. L’avait-elle reconnu ? Lui demandait-elle cela consciemment ? Il avait envie d’y croire. Presque timidement, il lâcha sa main pour venir la poser sur sa taille avec l’autre. Il la vie esquisser un sourire en passant ses bras autour de son cou. La serrant avec tendresse contre lui, il profita qu’elle vienne cacher son visage dans son cou pour appuyer sa joue contre ses cheveux.

     

    Il la sentit trembler légèrement et resserrer son emprise. Il aurait pu s’inquiéter mais non. Lui-même manquait de trembler comme une feuille. Il resserra son étreinte et ferma les yeux. Elle sentait son souffle tremblant et comprit que cette sensation de manque était pleinement partagée.

     

    Alors pourquoi ?

     

    La musique toucha à sa fin et difficilement ils se séparèrent. Le cœur lourd à devoir la laisser il lui prit la main et l’embrassa sur le dos avant de se fondre dans la masse. Elle l’observa disparaitre dans toutes ses pales copies. Le style de musique changea et elle retourna vers le buffet, réussissant à retrouver ses collègues.

     

    Naska : « Alors, tu sais qui c’était ? »

    Emilie : « Hm »

    David : « Il t’a plus on dirait »

    Leric : « Tant que tu nous annonces pas que c’est Thomas ou un de ses potes »

    Emilie : « Non »

    Conni : « Alors c’est qui~ ? »

    Emilie : « Je ne dirais pas »

     

    Ils allèrent ensemble danser et passer le reste de la soirée avant de bien vouloir rejoindre leur chambre. Retrouvant d’abord leur apparence avant de retrouver leur pyjama et leur lit. Conni, sur le lit d’au dessus se pencha pour regarder Emilie.

     

    Conni : « Allé c’est qui ? »

    Naska : « Cherche pas, elle ne dira pas »

     

    De son côté le professeur avait préféré éviter de voir un de ses collègues ou quiconque et avait rejoint ses appartements bien tôt. Allongé dans son lit, observant le plafond, il se mit sur le côté et observa cette place vide à côté de lui. Il pouvait encore la sentir entre ses mains, se nicher dans son cou, trembler, le serrer un peu plus.

     

    Cette étreinte, il ne l’oublierait pas. Jamais.

     

    Mais à peine ferma-t-il les yeux qu’il se revit marcher dans ce couloir, qu’il aperçu ce corps. Il se réveilla en sursaut, en sueur et alla se prendre une douche fraiche avant de s’habiller et errer un instant dans le château. Profitant du calme encore un peu présent avant de rejoindre la grande salle. Progressivement les élèves entrèrent pendant qu’il échangeait avec Dumbledore qui était plutôt satisfait de son idée.

     

    Albus : « Qu’en avez-vous pensé ? »

    Severus : « Que vous auriez plus choisir quelqu’un d’autre »

     

    Le directeur s’en amusa. McGonagall elle était satisfaite pour les femmes. Mais Severus ne l’écoutait plus que d’une oreille distraite. Son attention venait d’être happée par une présence, un regard qui faisait battre trop chaleureusement son cœur. Il abaissa les yeux, se disant, se répétant qu’il ne pouvait pas. Il n’avait pas le droit.

     

    Les chouettes allaient et venaient dans la pièce pour déposer des lettres, des colis. Un bruit, familier au professeur lui fit lever les yeux et il vit sa chouette venir vers lui. D’un vol élégant, elle vient lâcher une enveloppe qu’il attrapa sans soucis avant qu’elle ne reparte.

     

    Un « Severus Rogue » était élégamment écrit sur l’avant. Il ne recevait que rarement du courrier et l’idée soudaine que ça puisse… Il releva les yeux vers l’élève qui tourna brièvement son attention vers lui avec un discret sourire en coin. Il ouvrit la lettre et un simple « Serre n°6, 16h » était écrit.

     

    Albus : « Un soucis professeur ? »

     

    Son air figé venait d’inquiéter le directeur, mais son intervention le fit refermer l’enveloppe.

     

    Severus : « Aucun »

     

    Abrégeant son déjeuné, il partit pour ses appartements où il ne semblait vouloir en sortir. Corrigeant les copies, réfléchissant à ses cours. Il ne cessait de dévier son regard vers l’enveloppe, vers l’heure. De se répéter qu’il n’irait pas.

     

    Emilie s’appuya contre le plan de travail, soupirant lourdement en abaissant les yeux vers le sol. Viendrait-il ? Elle en doutait. Elle avait prit un risque en lui proposant rendez-vous plutôt que de réussir à l’intercepter au détour d’un couloir pour lui parler. Mais elle ne pouvait pas oublier son souffle, ses bras la serrer avec tendresse, cette sensation de protection.

     

    Elle leva son regard vers les petites vitres en haut qui laissait voir un peu de ciel.

     

    Trouvant le temps beaucoup trop long, elle abaissa son regard vers son poignet et soupira de nouveau en voyant qu’il avait désormais vingt minutes de retard. Elle avait pourtant réfléchit à cette possibilité, mais ça la blessait. Se redressant pour partir, elle entendit la porte et vit cet homme qu’elle n’espérait plus se montrer.

     

    Severus : « Ne songez pas que je suis venu ici parce que vous me lavez demandé ! »

     

    Aboya-t-il.

     

    Severus : « Mais je vous sais assez sotte pour attendre inutilement »

    Emilie : « Vous avez raison »

     

    Il semblait si nerveux. Elle s’approcha et lui saisit le visage pour plaquer ses lèvres contre les siennes. Ce rustre. Il lui avait tant manqué. L’effet de surprise dissipé, ses lèvres se mirent à caresser les siennes sans qu’il ne leur en donne l’ordre et ses mains glissèrent le long de ses avant bras pour venir contre ses épaules.

     

    Lentement, elle recula le visage et s’autorisa quelque seconde de répit dans son regard hypnotique avant d’attaquer le pourquoi de se rendez-vous.

     

    Emilie : « Je suis idiote. Mais pas seulement, je suis aussi têtue et j’ai besoin de comprendre. Je ne me contenterais pas d’un « je ne peux pas ». Je veux savoir. Et ne me sortez pas l’excuse du rapport prof/élève, je sais qu’il y a autre chose. »

     

    Retrouvant ses esprits, il se détacha d’elle pour s’éloigner de quelques pas vers le centre du labo.

     

    Severus : « Il n’y a rien à savoir. Je ne peux pas »

     

    Sentant l’énervement monter en elle, elle revient vers lui et le tira par le bras pour lui faire face.

     

    Emilie : « Dans les yeux. Dites moi, pourquoi. »

    Severus : « Pourquoi insistez-vous ? »

    Emilie : « Pourquoi m’avoir invité à danser ? »

    Severus : « C’était une erreur »

     

    Il voulut la contourner mais elle n’avait pas finit et se mit sur son chemin.

     

    Emilie : « Je ne vous crois pas… Vous pourrez me dire les horreur que vous voulez. Je ne vous croirais pas. Je veux la vérité »

    Severus : « La vérité ?! »

     

    Son air menaçant prit place sur son visage et il la plaqua contre le plan de travail avant de l’encadrer de ses bras.

     

    Severus : « La vérité, mademoiselle Jones, c’est que je ne suis pas quelqu’un de bien. Être à mes côtés ne vous apportera que blessure et peine »

    Emilie : « C’est tout autre chose que j’ai ressenti hier soir »

     

    Il se redressa, reculant.

     

    Emilie : « Vous dites cela pour me faire peur, vous vous mentez à vous-même »

     

    Parce que lui-même avez peur ?

     

    Severus : « Vous vouliez la vérité »

     

    Il s’apprêta à se tourner vers la sortie mais elle l’intercepta d’un « d’accord » avant de se mettre devant lui.

     

    Emilie : « Je veux prendre le risque »

    Severus : « Pardon ? »

    Emilie : « Je prends le risque »

    Severus : « Vous ne pensez pas ce que vous dites »

     

    Elle lui saisit le col de sa veste et lui vola un baiser qui lui arracha un nouveau frisson et lui fit poser ses mains sur sa taille.

     

    Emilie : « Je suis très sérieuse »

     

    Lorsqu’il plongeait dans son regard il n’avait pas peur, mais cette voix lui revient pour lui dire de se méfier, qu’il n’était qu’une horreur, une erreur. Il apporta sa main libre près de son visage et lui effleura la mâchoire. Cette autre voix vient lui susurrer qu’il n’y avait pas de raison qu’il n’ait pas le droit lui aussi à un peu de douceur dans ce bas monde. Et c’est celle-ci qui gagna ce match. Il l’embrassa avec fougue comme s’il ne l’avait guère embrassé depuis des jours et elle vient se coller à lui, commença à passer ses bras autour de son cou, il la sentit sourire et fit de même, sentant sa poitrine s’alléger d’un poids, présent depuis des années, qui l’étouffait.

     

    Mais des pas, une présence, il recula brusquement et elle alla se plaquer contre le mur.

     

    Rusha : « Professeur Rogue ? »

    Severus : « Oui ? »

    Rusha : « Que faites vous là, seul ? »

     

    Comment osait-elle le questionner ? En quoi cela la regarder ? Si elle songeait pouvoir lui faire perdre sa répartie, elle allait s’en mordre les doigts.

     

    Severus : « Et vous ? »

    Rusha : « Euh… Je… »

    Severus : « Bien, alors si vous ne savez pas, merci de me laisser travailler »

    Rusha : « Oui bien sûr »

     

    Elle tourna les talons et s’en alla. Son regard partit sur le côté et il observa son élève, là, adossait au mur, se mordant la lèvre et visiblement amusée.

     

    Severus : « Ca t’amuses ? »

     

    Il venait de la tutoyer ? La surprise se lu sur son visage et il se raidit en réalisant. Elle s’approcha alors et vient lui voler un tendre baiser.

     

    Emilie : « Beaucoup »

     

    Il lui saisit le menton.

     

    Severus, marmonnant : « Tu n’es pas si sage pour une Serdaigle »

    Emilie : « Il semblerait »

     

    Il se pencha pour l’embrasser mais du bruit se fit entendre et elle recula rapidement pour se cacher. Personne, surement quelqu’un qui passait à côté de la serre.

     

    Emilie : « Je vais attendre avant de partir après toi »

     

    Il acquiesça d’un mouvement de tête et quitta la serre pour rejoindre le château. Marchant le long des allées, seul, il prenait conscience à chaque pas de ce qu’il venait de se passer et étrangement, il n’avait plus peur. Non, il se sentait bien, heureux et même fier.

     

     


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