• II Chapitre 4

     

    Voilà maintenant que le premier trimestre touchait à sa fin. Près de quatre mois passés dans cette nouvelle école. Quatre mois à se rapprocher de cette bande d’élèves vif et chaleureux. Elle revoyait ce match de Quidditch, criant, encourageant ses amis avec les autres. Elle revoyait cette soirée d’Halloween où les gars avaient essayés de les effrayer. A ce bal où elle avait du faire un effort vestimentaire, à ce regard noir qu’elle a cru sentir river sur elle presque toute la soirée. Avait-elle rêvée ? Elle le sentait, il la captivait. Il avait quelque chose qui l’attirait. Mais elle ne devait pas y songer. Elle repensa à ce dimanche passé aux côtés d’Hagrid, à observer l’éclosion d’un œuf d’hippogriffe. A ce cours de défense une énième fois théorique où, n’en tenant plus, elle avait demandé à la professeure quand est-ce qu’ils passaient à la pratique. C’est vrai. Préparer un patronus demandait de l’entrainement. C’était nécessaire de bien le maitriser pour appréhender les détraqueurs. Une question qui, bien que posée avec diplomatie, n’avait pas plus à la concerné qui avait répondu sèchement qu’ils verraient à la rentrée…

     

    La rentrée… Dans quelques jours.

     

    L’hiver lui, il était bien là. Tapissant le sol de sa neige, rafraichissant l’air, lui insufflant quelques flocons qui volaient dans l’air.

     

    Un air justement qui vient lui caresser le visage et se glisser entre sa peau et son écharpe, la faisant frissonner. Ses pas grinçaient dans la neige qui laissait les marques de son passage. Mais la petite maison familière se montra à elle dont la porte s’ouvrit. Un chien marron, massif accouru vers elle.

     

    Hagrid : « Crokdur ! »

     

    Le chien pataud de ses pattes encore trop grandes et larges pour lui et l’énergie de sa jeunesse n’écouta pas son maître, sautant sur Emilie pour essayer d’étaler sa langue visqueuse sur son visage. Mais elle se tenait bien droite et le papouillait avant de le repousser. Hagrid arriva et tira le chien par le collier de sa main libre, l’autre tenant un sot.

     

    Hagrid : « Désolé, il n’obéit pas encore bien. Mais il a du flaire, dès qu’il t’a senti arriver, il a gratté à la porte »

    Emilie : « Ah ça j’en doute pas. Mais bientôt il aura trop de force pour moi »

    Hagrid : « Tu es venu voir Buck ? »

    Emilie : « Oui, ça fait une semaine, il a du grandir »

    Hagrid : « Ohoh oui ! Il embête beaucoup sa mère, mais il est si intelligent ! »

     

    Ils allèrent derrière la maison et s’approchèrent d’un pré à l’orée de la forêt où étaient le jeune Hippogriffe et sa génitrice. S’en approchant en saluant la mère, elle les laissa s’approcher de son petit qui désormais ne les fixaient plus avec méfiance, les connaissant bien. Il se laissa volontiers papouiller, manquant de ronronner.

     

    Emilie : « Vole-t-il ? »

    Hagrid : « Pas encore, mais il essaye et a fait de grand progrès ! Bientôt il pourra »

     

    Accroupit, entourant ses genoux, l’observant se jeter sur la nourriture que leur donnait Hagrid.

     

    Hagrid : « Un thé ? »

    Emilie : « Oh volontiers, il fait pas chaud »

    Hagrid : « Non c’est sûr »

     

    Ils retournèrent dans la cabane avec le chien. La jeune sorcière soupira lourdement de bien être en sentant la chaleur des lieux. Elle ôta sa cape pour la poser sur le porte manteau. Y accrochant son bonnet et son écharpe, son regard se posa sur ce parapluie rose visiblement cassé.

     

    Emilie : « Crockdur s’est fait les dents sur ton parapluie ? »

     

    Elle se pencha pour prendre l’objet mais le semi-géant arriva.

     

    Hagrid : « Non touche pas ! »

     

    Mais trop tard, sa main enveloppa le manche en bois cassé et elle ressentit ce qu’il voulait cacher. Elle tourna son attention vers l’homme qui rentra sa tête entre les épaules, visiblement gêné.

     

    Emilie : « Une baguette ? »

    Hagrid : « Euh… Je… »

    Emilie : « Pourquoi intégrer ta baguette à ton parapluie ? »

    Hagrid : « Ce n’est pas une baguette. Y a rien de magique. C’est euh… Un cadeau. D’un ami. Il doit venir le reprendre »

     

    Elle sourit, attendrit en le voyant aussi paniqué et alors qu’il approchait pour reprendre l’objet et les morceaux et les serrer contre lui, elle vient poser sa main contre son bras.

     

    Emilie : « Détends toi, je dirais rien »

     

    Il la fixa de ses yeux marrons emplit d’émotion.

     

    Emilie : « Je peux t’aider à le réparer ton… Parapluie »

     

    Il cligna des yeux plusieurs fois de ses mêmes yeux et s’approcha d’elle, serrant toujours ses morceaux de bois contre lui.

     

    Hagrid : « Vraiment ? »

    Emilie : « Oui. Je peux ? »

     

    Il hésita qu’un bref moment avant de lui tendre ce qu’il tenait. Elle les prit et les posa sur la table.

     

    Emilie : « L’eau bout »

     

    Hagrid sursauta et accouru dans la cuisine. Le temps qu’il remplisse la théière, elle examina l’objet et les morceaux, les effleurant du bout des doigts.

     

    Hagrid : « Alors ? »

    Emilie : « Le bois du parapluie n’était pas bon, il s’est fragilisé en subissant les sorts. Je vais t’en refaire un qui résistera aux crocs de Crockdur. »

    Hagrid : « D’accord, je te remercie »

     

    Pendant qu’il s’assit, elle poussa doucement les morceaux pour mieux attraper la tasse qu’il lui tendit.

     

    Hagrid : « Tu t’y connais en fabrication de baguette ? »

    Emilie : « Mon grand père en construit »

    Hagrid : « Au vraiment ? Ca doit être tellement intéressant à apprendre »

    Emilie : « Oui. Ca demande beaucoup de minutie et de patience »

     

    Son regard s’absenta à quelques souvenirs qu’elle effaça en buvant son thé.

     

    Hagrid : « Une fois les cours repris, tu ne pourras pas revenir aussi souvent »

    Emilie : « Non désolé. On pourrait penser que je fais du zèle pour avoir une bonne note »

    Hagrid : « Oh ça ! Il en faut peu ici pour que des rumeurs circulent »

    Emilie : « C’est partout pareil »

     

    Elle reposa la tasse et abaissa le regard.

     

    Emilie : « Dis moi, tu connais bien le professeur Rogue ? »

    Hagrid : « Rogue ? Oh assez oui. C’est quelqu’un de complexe. Pourquoi ? Il t’a encore mit une retenue ? »

    Emilie : « Non pas encore. Mais il va revenir en forme, je pense que ça ne serait tarder »

    Hagrid : « Oh ça oui, tu as du lui manquer »

     

    Il commença à rire de sa remarque mais réalisant ce qu’il venait de dire, il se mit à tousser et attrapa sa tasse pour boire.

     

    Emilie : « Je lui manque ? »

    Hagrid : « Non, enfin, je sais pas. Mais tu sais je l’ai entendu dire que t’étais insupportable. Habituellement, il traite les élèves d’idiots, d’arrogant, pour les pires, si non il n’en parle pas. Peut-être que quelque part ça l’amuse d’avoir quelqu’un qui lui répond »

    Emilie : « Hm… C’est un Serpentard après tout »

    Hagrid : « Oui, voilà »

     

    Souffla-t-il comme rassuré avant de boire une nouvelle gorgée de thé. Pendant qu’elle se disait que ce ne pouvait pas être autre chose, si toutefois il avait réellement pu songer à elle juste une fois durant ses congés.

     

    Emilie : « Et le professeur Wersol ? »

    Hagrid : « Alors tu as remarqué aussi qu’elle a des vus sur Rogue ? »

     

    La sorcière comprit que son interlocuteur faisait le lien entre les deux sujets de conversation alors qu’elle n’en avait pas spécialement voulu un. Bien qu’effectivement, elle avait remarqué ce « détail »

     

    Emilie : « Qui ne l’a pas remarqué à par lui-même peut-être ? Elle le dévore des yeux »

     

    Se moqua-t-elle en pouffant.

     

    Emilie : « Mais je… Je me demandais juste ce que tu en pensais. J’ai du mal avec elle. Elle m’inspire pas confiance »

    Hagrid : « Elle est très secrète. Mais elle peut avoir des propos cruels. Elle vient rarement ici et c’est tant mieux, elle fait peur à mes animaux »

    Emilie : « Ca me surprend pas. Elle est bizarre »

     

    Finissant sa tasse, elle le remercia et se leva.

     

    Emilie : « Je ferais mieux de rentrer, la nuit tombe tôt »

    Hagrid : « Oui, c’est plus prudent »

     

    Elle remit écharpe, bonnet et son attention reparti sur le parapluie, elle sortit sa baguette de sa manche, lui faisant faire un petit mouvement.

     

    Emilie : « Bacillum reparo »

     

    Le parapluie se reforma avec les morceaux et Hagrid ne cacha pas son étonnement.

     

    Emilie : « En attendant, ça peut supporter quelques sorts léger. On ne sait jamais »

    Hagrid : « Merci »

     

    Elle lui rendit un sourire et enfila sa cape avant de regagner le château. Ah cet Hagrid, elle l’aimait bien. Une fois dans sa chambre, elle confia une lettre à sa chouette qui s’envola. L’animal réapparu le lendemain matin en venant lui déposer deux petits colis. Une petite gratouille contre le buste en plume et l’animal repartit.

     

    Observant ses deux plis, elle sentit un regard sur elle et leva les yeux vers Dumbledore qui lui adressa un fin sourire auquel elle répondit avant de finir son petit déjeuner et filer. Elle passa dans sa chambre pour attraper une petite trousse en cuire et elle alla s’installer dans le salon commun des Serdaigle pour déballer le bâton et commencer à le travailler.

     

    D’un mouvement de baguette, elle envoyait les copeaux de bois dans l’âtre de la cheminée qui crépitait gentiment. Elle y travailla encore le jour suivant pour le finir et pourvoir observer son travail, effleurant le bois, satisfaite.

     

    Le dernier vendredi des vacances, elle attrapa ce qu’elle avait reçu dans son autre colis et partit dans la serre 6. Rares sont les personnes qui s’y rendent alors qu’elle est justement autorisé pour venir y faire des travaux, des exercices. La plus part préfère travailler dans le château. Il est vrai que cette salle n’avait rien de rassurante. Passant les différentes plantes, elle entra dans la partie laboratoire et posa son nécessaire sur la table de travail.

     

    Déposant son chaudron, attrapant et installant le distillateur, elle commença la préparation de sa mixture. Concentrée, elle n’entendit pas la porte de la serre s’ouvrir et n’entendit que les pas de cette sombre silhouette s’approcher.

     

    Rogue avait pleinement profiter des premiers jours de congés pour se reposer avant de faire quelques recherches et devoir se faire présent pour une soirée mondaine où l’avait encore trainé Lucius. Il savait qu’il n’aimait pas ce genre d’endroit mais c’était une bonne chose qu’il soit vu à ses côtés. Cependant au début la seconde semaine il commença à se sentir étrange. Se mettant un instant devant la fenêtre de son salon, il cru voir une silhouette familière passer dans la rue.

     

    Ce n’était pas elle, juste quelqu’un qui lui ressemblait.

     

    Et pourtant, les jours suivant il ne réussissait à ne pas songer à elle. Ce qu’elle faisait. L’imaginant dans la salle commune à lire. Dans la grande salle, penchée sur la table à écrire. Il s’est passé une main sur le visage pour se reprendre, il préparait des mixtures pour être concentrer et refaire son stock pour l’école.

     

    L’école.

     

    Il se revoyait à la réunion avant les vacances. Chacun faisant le point sur l’avancé du programme et ils firent la liste des professeurs qui souhaitaient rester. Comme à chaque fois, Rogue ne voulait pas. Ils voyaient les élèves toute l’année, il n’allait pas en plus devoir les supporter pour les vacances ! La directrice adjointe avait listé les élèves qui restaient et il fut surprit d’entendre le nom de la Serdaigle de 6ème année.

     

    Il s’obligea à se dire qu’il retournait plus tôt à Poudlard pour pouvoir travailler sur ses potions. Lui qui revenait habituellement le dimanche matin, voilà qu’il se montra au château le vendredi. Dumbledore sembla lui-même surprit de cette arrivée en le croisant dans les couloirs du château.

     

    Severus : « J’ai quelques préparations à faire pour la rentrée »

    Albus : « Oh je comprends »

    Severus : « Ca semble calme »

    Albus : « Oui, il n’y a pas eut de grabuge. Ils sont peu nombreux cette année aussi »

     

    Une dizaine tout au plus. Ils se séparèrent pour que le professeur aille poser ses affaires, puis il décida de partir pour les serres et voir comment se portaient les plantes et ingrédients qui lui serviraient au cours de l’année. Approchant de la serre numéro 3, son attention fut attirée plus loin. Il pouvait le ressentir, quelqu’un préparait quelque chose.

     

    D’un pas léger, silencieux, il s’en approcha. Avant de passer la porte, il sortit sa baguette de sa manche et contourna les tables pour venir dans le labo. Son attention se posa sur cette silhouette qu’il reconnu aussitôt, à ses cheveux brun attaché à la va vite en une sorte de chignon. Son regard dévia vers l’installation et il se reprit, s’approchant d’elle.

     

    Severus : « Que faites vous ici ? »

    Emilie : « Je m’exerce »

     

    Elle avait reconnu sa présence et n’avait pas sursauté en entendant sa voix qui essayait d’être effrayante. Elle se tourna pour le voir et lui adresser un sourire amical. Mais le voir, là, juste là. Elle se sentait étrange, troublée d’avoir la sensation qu’il lui avait manqué. Elle ne pouvait pas être… Non, c’était stupide. Ce devait être leur petit jeu qui lui avait manqué.

     

    Severus : « Que faites vous ? »

     

    Elle se retourna vers sa préparation et plaça une fiole vide à la place de celle qui était presque pleine avant de se tourner de nouveau vers lui.

     

    Emilie : « Recette personnelle »

     

    Sans l’avertir, elle lui attrapa la main. Il sursauta à ce geste mais ne reprit pas sa main. Il l’observait mettre quelques goutes de sa mixture au milieu de sa paume avant d’y poser la sienne. Son cœur battait étrangement et il n’arrivait à bouger. Fixant juste leurs mains. En temps normal, il n’aurait laissé personne le toucher et aurait pu tuer si quelqu’un osait faire ce qu’elle était en train de faire. Mais rien ne semblait normal avec elle. Elle passait sa main sur la sienne avant de lui attraper l’autre et y mettre quelques goutes.

     

    Ne voyant même pas que le trouble était partagé, c’est sa voix qui le fit revenir à lui.

     

    Emilie : « Et puis on le passe sur la baguette »

     

    Il la voyait se mettre quelques goutes dans la seconde main avant de poser la fiole et sortir sa baguette. L’enfermant dans ses mains pour l’imprégner du soin.

     

    Emilie : « Faites vite si non ça va sécher »

     

    Se reprenant, il passa ses mains sur sa baguette puis réalisa qu’il suivait ce qu’elle disait sans broncher. Il releva son regard vers elle, fronçant légèrement les sourcils.

     

    Severus : « Qu’est ce ? »

    Emilie : « Un soin, en quelque sorte. Ca nourrit et entretient le bois de la baguette. En plus c’est bon pour la peau »

     

    Sa baguette rangée dans sa manche, elle leva les mains, souriant.

     

    Emilie : « Et puis ça sèche assez vite, ça ne reste pas sur la peau »

     

    Il s’effleura les doigts de son pouce constatant qu’effectivement, il ne sentait plus de résidu sur sa peau. Elle se tourna et il releva les yeux vers elle.

     

    Severus : « Tachez de ranger et de ne rien laisser trainer »

     

    Elle avait bien entendu là ? Parce qu’il croyait qu’elle allait vraiment laisser ça comme ça ? Elle se tourna et le fixa.

     

    Emilie : « Je suis moi aussi, cher professeur, heureuse de vous revoir. En forme qui plus est »

     

    En forme ? Elle aussi visiblement puisqu’elle osait l’attaquer de nouveau. Mais cette fois il ne préféra pas répliquer et tourna simplement les talons pour partir.

     

    Satisfaite ? Assez.

     

    Le jour suivant elle retourna chez Hagrid pour réparer son parapluie et le rendre plus solide pour pas que son chien arrive à le casser ou qu’il craque au moindre sort.

     

     

     

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