• II Chapitre 8

     

    Encore troublée par ce qui c’était passé, le dimanche elle se montra un peu plus absente que d’habitude. Elle resongeait à cette tension, à son énervement, à ses baisers. A l’instant où il avait pressé ses lèvres contre les siennes elle a su, il n’y avait plus de marche arrière possible. Plus de mensonge possible. Elle était éprise. Depuis le début, le premier jour, il l’intriguait, l’attirait, la hantait. Elle avait envie de le provoquer, d’attirer son attention. Son regard.

     

    Elle finit par décider de se rendre chez Hagrid, avant de quitter le château une silhouette bien familière se montra. Elle se stoppa alors qu’il venait à elle pour lui demander un instant.

     

    Une fois qu’elle ait entendu ce qu’il avait à lui dire, il repartit comme il était venu et elle reprit son chemin vers chez Hagrid.

     

    Hagrid : « Oh Emilie, qu’est ce que tu fais là ? »

    Emilie : « J’avais envie de marcher, mes jambes m’ont conduites ici »

    Hagrid : « J’allais me faire un thé, tu en veux ? »

    Emilie : « Volontiers »

     

    Elle entra alors, posa sa cape et partit dans un fauteuil où Crockdur la rejoignit pour quémander des papouilles.

     

    Severus : « Vous vouliez savoir pourquoi j’étais ainsi ? Parce que je vous hais Jones. Depuis le premier jour vous me rendez nerveux. Je vous déteste. Vous, votre comportement, votre voix. Vos erreurs me rendent malade »

    Emilie : « Professeur, vous »

    Severus : « Je ne sais pas ce qui m’a pris hier et pour cela je dois m’en excuser. Je devais être trop énervé pour savoir comment vous répondre. Mais vous n’êtes plus une gamine, vous pouvez l’entendre. Je vous déteste Emilie Jones. Votre présence me suffit à avoir la nausée. »

     

    Il soupira lourdement comme si un poids venait de s’ôter de ses épaules.

     

    Severus : « Maintenant que c’est plus claire. J’aimerais que vous vous fassiez plus discrète lors de mes cours. Si je dois vous remette une retenue, je risquerais de perdre patience et devenir plus violent »

     

    Il lui avait lancé un dernier regard comme pour vérifier qu’elle ait comprit avant de partir.

     

    Hagrid revient avec le plateau contenant théière et tasses. Mais il ne vit pas la jeune sorcière de suite. Tournant son attention il parvient à la voir là, par terre, serrant Crockdur dans ses bras qui ne bougeait pas.

     

    Hagrid : « Emilie »

     

    Il posa rapidement le plateau pour venir vers elle. Il poussa difficilement son chien qui ne voulait bouger et attrapa le visage de la sorcière emplit de larme.

     

    Hagrid : « Emilie ? Qu’est ce qu’il se passe ? »

    Emilie : « Ce… Ce n’est rien. Je suis désolé »

    Hagrid : « Ce n’est pas rien pour te mettre dans un tel état »

     

    Elle essaya de se reprendre, tirant sur ses manches pour s’essuyer les joues tout en reniflant.

     

    Hagrid : « C’est tout de même pas un chagrin d’amour ? »

     

    Elle détourna le visage et il tira doucement sur son bras pour l’aider à se lever.

     

    Hagrid : « Il te mérite pas, c’est qu’un idiot, voilà tout »

    Emilie : « Je n’ai jamais ressenti ça… Quand il m’a embrassé c’était… Jamais je n’ai ressenti ça Hagrid »

    Hagrid : « Il t’a embrassé ? »

     

    Elle soupira lourdement.

     

    Emilie : « Et puis il m’a dit qu’il me détestait. Qu’il me haïssait tant qu’il ne savait plus comment agir et que je lui donnais la nausée »

    Hagrid : « C’est horrible de dire cela »

    Emilie : « Hm. Non, c’est qu’il me l’ait dit droit dans les yeux le plus dur. Je sentais qu’il éprouvait quelque chose pour moi… Mais pas ça »

     

    Elle abaissa le visage, avant d’inspirer profondément et poser son attention sur lui.

     

    Emilie : « Je suis désolé de t’embêter avec cela »

    Hagrid : « Oh non, tu m’embêtes pas. Ca me touche que tu me fasses confiance. Et puis, ce gars, c’est qu’un idiot. Il ne sait pas la chance qu’il ratte voilà tout. On parle pas comme ça à une fille »

     

    Elle esquissa un sourire, attendrit.

     

    Emilie : « Merci Hagrid. Je me sens toujours bien quand je viens te voir »

     

    Ils se mirent autour de la table pour boire le thé, parler parapluie, Buck et autre animal avant qu’elle ne regagne le château. Mais le temps était passé et la nuit venait de tomber. A peine passa-t-elle l’entrée que McGonagall qui sortait de la grande salle avec Rogue l’interpella.

     

    Minerva : « Mademoiselle Jones, vous savez qu’il est interdit de sortir du château de nuit ? »

     

    Elle avait bien vu le sombre sorcier à côté de son interlocutrice mais elle évita de le regarder.

     

    Emilie : « Oui, je suis désolé. Je suis allé voir Hagrid et je n’ai pas vu l’heure passer »

    Minerva : « Bien. Ca ira pour cette fois »

     

    Elle la remercia et fila rapidement à son dortoir sans passer par la case Grande salle.

     

    Minerva : « Elle ne semblait en grande forme… Les Serpentards auraient-ils encore fait des leurs ? »

    Severus : « Pas que je sache »

     

    Il tentait de prendre sur lui mais n’avait seulement eu que l’envie de la prendre dans ses bras et lui demander de l’excuser.

     

    Douchée, changée, elle retrouva son lit et attrapa un livre pour se changer les idées quand Naska et Conni arrivèrent avec d’autres Serdaigle. Les deux sorcières arrivèrent pour s’assoir sur son lit.

     

    Conni : « Bah alors ? »

    Naska : « T’as une salle mine »

    Emilie : « Merci »

    Conni : « Non mais t’es même pas venue manger ce soir »

    Emilie : « J’étais avec Hagrid, je n’ai pas vu l’heure passé »

    Naska : « Pas à nous »

    Conni : « Depuis hier t’es ailleurs. C’est les Serpentards ? Ils sont venus t’emmerder pendant la retenue ? »

    Emilie : « Non c’est… Juste cette semaine, elle m’a achevé »

    Naska : « T’es pas allée montrer ta main à l’infirmerie »

    Emilie : « C’est bon, c’est quasiment guéri »

    Naska : « Hm »

    Emilie : « Une bonne nuit de sommeil et ça ira mieux »

    Conni : « Ok, reposes-toi bien alors »

     

    Elle les observa rejoindre leurs lits et poursuivit un instant sa lecture avant de se reposer. Etonnement elle réussit à dormir mais son réveil se fit brutal. La cloche lui raisonna dans le crâne comme si elle avait picolé la veille. Grimaçant elle se reprit une douche fraiche pour la peine avant de se préparer pour attaquer cette semaine qui, elle espérait serait plus agréable que la précédente. 

     

    Ce qui fut le cas. Passant le cours de potion le regard rivé sur son livre, ne pas avoir à le voir tendait à rendre l’affaire un peu plus facile. Mais il ne fallait pas se mentir, elle allait devoir un jour ou l’autre affronter son regard et elle se demandait. L’éviterait-il ? Elle l’espérait.

     

    Une nouvelle semaine de terminée mais celle-ci avait remit en forme les Serpentard. Alors que le cours de potion venait de se terminer qu’elle quittait son bureau avec Imar et ses amis, Jacob et Kewil la prirent en sandwich pour la déséquilibrer et faire tomber ses libres. Les deux groupes restèrent de longues secondes à se fixer avant que Thomas ne bouge le premier, amenant avec lui ses acolytes. Emilie s’accroupit pour ramasser ses bouquins avec l’aide de Conni puis ils se remirent en chemin.

     

    Le samedi, vu l’agréable temps, la bande d’ami passa une bonne partie dehors, assis dans l’herbe. Mais à croire que la journée ne pouvait pas être plaisante jusqu’à la fin, Imar signala l’arriver des emmerdeurs. Les attentions se tournèrent vers le groupe de Serpentard qui arrivait.

     

    David : « Qu’est ce que vous voulez ?

    Jacob : « On a quelque chose à vous proposer »

    Kewil : « Pour décider une bonne fois pour toute quelle classe peut diriger »

    Naska : « Y a que vous qui cherchez à jouer les patrons »

    Thomas : « Voyez ça comme un traité de paix »

    Conni : « Et qu’est ce que vous voulez ? »

    Jacob : « Un duel. Un vrai »

    Leric : « Pardon ? »

    Kewil : « On a demandé au professeur Flitwick. On a le droit. Faut juste pauser les conditions par écrit avant. »

    Naska : « Et vous pensez à qui contre qui ? »

    Thomas : « Moi, contre Emilie »

    Ingrid : « Ca sera du gâteau… »

    Kewil : « On vous laisse jusqu’à 18h pour vous décider »

    Thomas : « On sera dans la grande salle »

     

    Sur ses mots ils s’en allèrent et le groupe de Serdaigle s’échangèrent des regards.

     

    David : « Qu’est ce qui leur arrive ? »

    Conni : « C’est louche »

    Naska : « Ils avaient l’air sérieux »

    Imar : « Qu’est ce que tu en penses Emilie ? »

    Emilie : « C’est maintenant »

    Conni : « Quoi ? »

    Emilie : « Ca pourrait les faire arrêter leur conneries »

    Imar : « Ils n’arrêteront pas, ils n’ont pas de parole »

    Naska : « Emilie, tu te rends pas compte, Thomas est vraiment fort »

    David : « Oui, tu as bien vu quand vous avez fait un duel »

    Leric : « Il te fera pas de cadeau »

     

    Mais elle se leva.

     

    Emilie : « Je veux voir ce qu’il propose »

     

    Elle partit vers la salle commune où son regard se dirigea immédiatement vers la table de ses adversaires. D’un pas sûr, elle se dirigea vers Thomas. Qui se tourna.

     

    Emilie : « Parlons-en seul à seul »

     

    Il acquiesça d’un mouvement de tête et ils allèrent s’installer à une table plus loin.

     

    Rogue qui surveillait la salle avec Babbing, le professeur de runes, leva les yeux de sa lecture lorsqu’il entendit la grande porte d’entrée s’ouvrir. Il ne put s’empêcher de la suivre du regard. Voilà deux semaines qu’il lui avait prononcé ces mots déchirant, prenant sur lui pour ne pas afficher de trouble, pour paraitre le plus neutre possible. Il avait beau mentir à Voldemort, lui mentir à elle lui paru bien plus difficile et surtout douloureux. Il n’oubliait pas son regard absent lorsqu’elle était revenue de chez Hagrid le soir même. Et surtout son absence de regard vers lui durant les cours et rare fois où il la croisait.

     

    Elle l’évitait, l’ignorait.

     

    Lui qui aurait pu espérer que cela l’aiderait à passer à autre chose, ce fut bien pire. Il ne pouvait oublier la douceur de ses lèvres, de la sentir contre lui, de sentir sa main contre son bras à la recherche de protection, de son regard taquin.

     

    Elle lui manquait.

     

    Il savait qu’il devait lutter, espérant que ça finisse par passer. Il devait surtout compter sur les congés d’été pour cela.

     

    En attendant, il ne pouvait pas taire son besoin de la protéger et la voir s’isoler avec Conmeri ne lui présageait rien de bon. Il les observa échanger un bon moment, écrivant sur un papier qu’ils signèrent chacun leur tour avant de se lever et se serrer la main puis ils partirent. Que préparaient-ils ?

     

    Il ne l’apprit que le soir par Dumbledore lui-même qui semblait amusé.

     

    Albus : « Cher Rogue, j’espère que vous n’avez rien de prévu de particulier pour demain »

    Severus : « Il ne me semble pas, pourquoi ? »

    Albus : « Il va y avoir quelque chose de bien intéressant »

    Severus : « Comment ça ? »

    Albus : « Un duel »

     

    Le lien avec la scène qui s’était passée plutôt se fit aussitôt et il sentit sa tension artérielle monter en flèche.

     

    Severus : « Entre qui et qui ? »

    Albus : « Thomas Conmeri et Emilie Jones »

    Severus : « Les enjeux ? »

    Albus : « Je ne les connais pas tous, mais dans les grandes lignes, les Serpentards se tiennent à carreaux ou elle devra partir »

     

    Le directeur tourna son regard malicieux vers le professeur qui venait de se figer.

     

    Albus : « Aucune aide extérieur, bien entendu »

     

    Sa main droite sous la table se serra avec rage.

     

    Severus : « Bien entendu »

    Albus : « Ils m’ont demandé comme arbitre avec le professeur Bibine »

    Severus : « Et vous avez accepté ? »

    Albus : « Eh bien oui, je sens que ça va être très intéressant et emplit de rebondissement »

    Severus : « Si vous le dite »

     

    Mais il ne se sentait pas bien. S’excusant, il quitta la table et partit d’un pas rapide vers ses appartements. Il claqua la porte derrière lui et vient s’appuyer contre son bureau. Respirant profondément, il vient ôter sa cape et ouvrir le haut de sa veste et sa chemise pour tenter d’avoir plus d’air.

     

    Partir ? Cela ne devrait-il pas être une bonne chose ? Qu’elle soit loin de lui ? Pourquoi cette idée lui était douloureuse ?

     

    Il pivota pour s’appuyer contre le meuble et se passa les mains sur le visage avant de soupirer lourdement. Elle ne devait pas perdre. Elle n’avait pas le droit de perdre. Elle l’avait désarmé en duel, elle pouvait le battre… Elle le devait !

     

    Il frappa son bureau de colère avant de soupirer lourdement.

     

     

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