• II Chapitre 7

     

    Alors que l’évènement semblait avoir quelque peu calmé les Serpentard, même durant les cours de potions, deux semaines à peine plus tard, à la fin du cours avec Rogue, Amelia tourna son attention Emilie et d’un sort chuchoté la cuillère de la sorcière eut un mouvement brusque et envoya de l’eau de son chaudron vers Imar. Ce dernier, sursautant, manqua de renverser son propre chaudron que Rogue rattrapa d’un coup de baguette et remit à sa place. Son regard noir se posa alors sur la sorcière.

     

    Severus : « Jones, une retenue. Demain, 16h, ici »

     

    Elle entrouvrit la bouche pour répliquer mais le regard du professeur se durcit. Se contenant de soupirer, Amelia se mit à pouffer avec ses camarades.

     

    Severus : « Brown, si vous ne voulez pas la rejoindre taisez-vous »

     

    A peine avait-il grogné son nom que le silence avait prit place. Le cours finit, ils purent ranger leurs affaires et sortir.

     

    Emilie : « Ca va, t’es pas brulé ? »

    Imar : « Non ca va, t’inquiètes »

    Amelia : « Et bien alors ? On sait plus touiller »

     

    Mais Emilie l’ignora comme si elle n’était même pas présente à ce moment, suivit dans cela avec ses amis, la Serpentard grinça des dents à la voir l’ignorer de la sorte.

     

    Naska : « Elle a fait quoi ? »

    Emilie : « Elle a tenté une lévitation sur la cuillère je pense. Enfin, elle l’a fais bouger assez fort pour que je renverse de l’eau »

    David : « Je suis sûr que Rogue sait que c’est pas toi »

    Leric : « C’est sûr, mais depuis le temps qu’il n’a pas mit de retenue… »

     

    Ils s’en amusèrent autour de la table. Elle, elle s’en amusait un peu moins lorsqu’elle arriva devant la salle de classe le lendemain. Inspirant profondément, elle passa la porte qui claqua derrière elle. Severus descendit de son bureau avec un cahier, des feuilles et les posa sur le bureau du premier rang où étaient déjà posés une plume et un encrier.

     

    Emilie s’approcha, observant le bureau avant de lever son regard vers lui.

     

    Severus : « Vous allez me recopier tous ces comptes rendus dans ce cahier »

     

    Soutenant son regard il précisa sans l’aide de la magie et tendit la main

     

    Severus : « Votre baguette »

    Emilie : « Ma baguette ? »

    Severus : « Je la confisque le temps de votre retenue »

     

    Elle fit la moue mais la sortit de sa manche. Il voulut la prendre cependant elle recula la main, lui faisant froncer les sourcils.

     

    Emilie : « Elle n’aime pas qu’un autre la prenne »

     

    N’ayant que faire de son avertissement, il saisit la baguette mais sentit comme une décharge électrique qui le fit lâcher aussitôt non sans serrer des dents. 

     

    Severus : « Posez la à l’autre bout du bureau »

     

    Emilie s’exécuta avant de s’assoir sagement et commencer à écrire. Rogue remonta à son estrade, corrigeant des copies pendant ce temps. Mais entre deux feuilles il tournait son attention vers la sorcière qui écrivait.

     

    Severus : « Cessez de soupirer »

    Emilie : « Vous savez que ce n’est pas de ma faute ce qui c’est passé »

    Severus : « C’est l’eau de votre chaudron qui a manqué de causer un accident »

     

    Elle soupira de plus belle en le fixant et il détourna son regard de ses copies pour la fixer. Le provoquait-elle ? Oui. Mais il ne répondit pas et elle se remit à écrire lorsqu’il reposa son attention sur ses feuilles. Il passa ainsi le temps, se complaisant à l’avoir non loin de lui. Ses copies finies, il commença la lecture d’un nouveau livre.

     

    Emilie posa la plume et s’étira longuement.

     

    Emilie : « Finiii »

     

    Rogue referma alors le livre et descendit du bureau pour venir voir.

     

    Severus : « Vous pouvez y aller »

     

    Elle se leva alors et tendis le bras. Elle chuchota un « veni » et sa baguette vient rapidement dans la main de sa propriétaire qui la remit dans sa manche. Il l’observa partir et se sentit étrange, comme à chaque fois qu’elle s’éloignait, comme un sentiment de regret. Comme s’il avait voulu dire quelque chose mais ne l’avait pas fait.

     

    Un sentiment qui cette fois lui pesa lourdement.

     

    C’est donc de mauvaise humeur qu’il attaqua la semaine. Ses élèves le ressentirent et aucun d’eux ne se risqua à un écart. Malheureusement, quand mardi arriva, quittant la serre pour se rendre au cours de potion, Emilie réalisa qu’elle avait oublié son livre et qu’elle devait repasser par les dortoirs.

     

    Techniquement, elle avait le temps de faire l’aller retour, mais c’était sans compter sur les escaliers qui semblèrent avoir décidé de la mettre définitivement en retard. Courant dans les couloirs pour tenter de limiter la casse, elle s’arrêta devant la salle pour inspirer profondément et se calmer avant de passer la porte.

     

    Severus avait fusillé la place vide et Naska avait tenté de bafouiller qu’elle avait du repasser par le dortoir. Il n’en avait que faite, ne répondant pas.

     

    Quand elle se décida à se montrer, un silence glacial prit place dans la salle.

     

    Emilie : « Je suis désolé, les escaliers m’ont fait perdre du temps »

     

    Puisqu’il ne disait rien, elle alla rejoindre rapidement sa place.

     

    Severus : « Samedi, 14h, serre n°3 »

     

    Elle releva aussitôt les yeux vers le professeur qui la menaçait de son regard intense et elle ne préféra pas répliquer, rabaissant son attention sur son livre. Une semaine qui ne démarra pas spécialement bien et qui allait continuer dans cette optique. Durant le cours de l’après-midi avec Rusha, elle s’ennuyait à écouter la professeure donner la symbolique des patronus les plus communs. Bien que le mercredi se passa normalement, l’agacement la gagna de nouveau jeudi  en particulier avec le cours, sans surprise, de DCFM.

     

    Rusha : « Cela ne vous intéresse pas mademoiselle Jones ce que je raconte ?! »

     

    Absolument pas.

     

    Emilie : « Si… »

    Rusha : « Alors pourquoi vous n’écoutez pas ?! »

    Emilie : « Je prends des notes »

    Rusha : « A d’autre ! »

     

    D’un coup de baguette elle mit le feu à son cahier. Dans un réflexe stupide pour l’éteindre Emilie plaqua ses mains dessus. Bien que le feu s’arrêta, se ne fut pas sans se brûler. Elle demanda à sortir, mais l’enseignante refusa, prétextant qu’il ne s’agissait que d’une éraflure et reprit son cours qui était presque aussi pénible que ceux de Binns. Bien que pour la première fois, elle concéda à faire un peu de travaux pratique et appela David pour qu’il essaie de faire apparaitre son patronus. Elle le laissa essayer longuement avant d’appeler un autre élève puis le cours sonna la fin.

     

    Emilie n’attendit pas ses amis filant directement aux toilettes pour se passer les mains sous l’eau fraiche. Jurant. Conni et Naska arrivèrent.

     

    Conni : « Ca va ? »

    Naska : « Va à l’infirmerie »

    Emilie : « Ca va aller… »

     

    Souffla-t-elle, la fraicheur de l’eau lui faisant du bien. Elle finit par rejoindre ses amis, soupirant que ce n’était pas sa semaine. Le repas finit, ils rejoignirent la salle commune et purent se détendre un peu avant d’attaquer la dernière journée de la semaine.

     

    Le cours de potion était encore une fois des plus tendus.

     

    Rogue voyait que la jeune sorcière était distraite, ses gestes étaient moins précis et il se mit à maugréer intérieurement qu’il n’avait pas à s’inquiéter pour elle.

     

    Severus « Cette potion semble vous poser problème, mademoiselle Jones »

     

    Mais elle ne répondit pas, restant rivée sur son chaudron. Severus ne se sentit pas satisfait de ne pas avoir son attention sur lui. Il bougea légèrement sa baguette et l’ingrédient qu’elle allait prendre s’éloigna. Elle le fusilla aussitôt du regard et il se sentait mieux.

     

    Mieux mais pas encore pleinement comblé. Cette sensation ne voulait pas le quitter. Cette mauvaise humeur qui l’avait prit le week-end dernier. Il voulait que ça parte, que ça cesse de le ronger et espérer que la retenue du lendemain l’y aide car le problème venait d’elle. Pour lui s’était évident, le problème, c’était elle.

     

    Il tourna en rond d’impatience dans la serre, grommelant. Il se reprit lorsqu’il entendit la porte. Il jeta un coup d’œil à sa montre à gousset qu’il remit dans sa poche avant de tourner son attention vers elle. Il avait eu envie de pester après son retard, mais elle n’était pas en retard. C’était juste lui qui était pressé.

     

    Severus : « Votre baguette, sur la table »

     

    Elle la sortit et la posa sagement sur le plan de travail qu’il lui indiquait.

     

    Severus : « Mettez ces cerveaux de rat dans les bocaux avec de la saumure… Sans gants bien entendu »

     

    Emilie jeta un coup d’œil aux bocaux, à la préparation saline et aux cerveaux avant de fixer Severus.

     

    Emilie : « Non »

    Severus : « Non ? »

    Emilie : « Non, donnez moi autre chose à faire »

     

    Excédé, il lui saisit son pull et la fit reculer jusqu’au plan de travail.

     

    Severus : « Pour qui vous prenez vous pour me répondre de la sorte ?! Vous croyez vraiment que vous êtes ici en droit de refuser ?! »

    Emilie : « La saumure va me bruler les mains »

    Severus : « Si vous vous êtes coupé avec une vulgaire feuille, ce n’est guère mon problème »

     

    Ce fut à son tour de s’énerver, elle glissa ses avant-bras entre les siens pour le faire lâcher prise.

     

    Emilie : « Non c’est sûr, ce n’est pas votre problème ! Ce n’est pas vous qui allez vous en soucier »

    Severus : « Vous ne pensez quand même pas que j’allais m’intéresser à une élève aussi insolente et incompétente que vous ? »

     

    Elle serra les dents et voulut partir, mais il se tourna vers elle.

     

    Severus : « Si vous partez »

     

    Elle s’arrêta au niveau de sa baguette pour écouter ce qu’il avait à dire, serrant les poings.

     

    Severus : « Ca sera 50 points en moins pour Serdaigle et une exclusion d’une semaine pour vous »

     

    L’exclusion d’une semaine ne l’effrayait guère, mais elle ne voulait pas faire perdre des points à sa maison. Surtout autant et en sachant que Gryffondor et Serpentard recevaient des points à la pelle pour un rien. Alors chaque point de Serdaigle et Poufsouffle étaient important. Naska lui avait aussi avoué vouloir au moins une fois que Serdaigle gagne, au moins une fois, pour que Serpentard descende de son piédestal. 

     

    Le professeur se refusait de la voir partir. Serrant les dents, il se sentit soulagé que lorsqu’elle revient vers le plan de travail. Elle n’eut aucun regard pour lui mais ça lui était plus supportable que de l’imaginer partir après qu’il ait haussé le ton contre elle. Il s’en voulait de s’être emporté, d’avoir parlé ainsi. Mais il ne pouvait pas avouer qu’il s’inquiétait pour elle. Il ne pouvait pas.

     

    Dos à Severus, elle observa ses mains. Sa main gauche n’avait plus de marques mais sa main droite avait encore quelques plaies. Elle devait essayer de lui éviter le plus possible la saumure. Elle remonta ses manches et commença par une première série. Mettant les cerveaux en premier dans le fond, remplissant ensuite avec le produit, dont des goutes vinrent se glisser dans sa main.

     

    Elle sursauta et serra les dents pour ravaler un couinement de douleur. S’arrêtant un bref moment, elle ferma ces flacons et enchaina sur la seconde série, mais la crainte de se blesser rendit ses gestes plus maladroit et elle se renversa du produit.

     

    Rogue voyait qu’elle prenait sur elle. Elle était tant tendue. Il savait qu’il aurait du examiner ses mains avant. Lorsqu’il vit le bocal de saumure trembler quand elle voulut remplir un flacon, il comprit que ça n’allait pas. Il la vit le reposer brusquement et laissa échapper un couinement de douleur qui fut de trop. Il s’approcha et vit sa main droite fermement close et tremblante.

     

    Severus : « Montrez-moi »

     

    Mais elle ne bougea pas, gardant le visage baissé. Il s’énerva, lui saisit le poignet et le tira vers lui. Il vit quelques gouttes de sang sur la table. Précipitamment il lui ouvrit la main avec ses trois plaies désormais en sang. Le reste de sa chaire marqué par une brulure.

     

    Severus : « Que c’est-il passé ? »

     

    La sorcière tira sur son bras pour fermer les flacons. Il ne supportait pas son mutisme. Il lui attrapa le bras et la fit reculer brusquement tout en venant se mettre devant elle.

     

    Severus : « Répondez-moi Jones ! »

     

    Elle se mit à respirer profondément pour garder contenance et affronter son regard. Relevant le visage, il se figea à voir ses prunelles brillantes à cause de la douleur dont il était en cause.

     

    Emilie : « Pourquoi ? Vous avez dis vous-même que ce n’était pas vos affaires »

     

    Il était la cause de ce regard. De cette douleur.

     

    Elle voulut reprendre son devoir mais il tendit le bras pour la bloquer et la faire reculer. Il lui saisit de nouveau le poignet.

     

    Severus : « D’où. Vient. Cette blessure. Jones »

     

    Il approchait de la limite de son calme, luttant pour ne pas lui broyer le bras sous sa poigne. Mais elle n’allait lui répondre, tirant pour récupérer son membre, vainement, il la tenait fermement.

     

    Emilie : « Lâchez-moi »

     

    Il la fit reculer jusqu’à la bloquer contre l’autre plan de travail et rapprocher son visage du sien.

     

    Severus : « Répondez-moi »

    Emilie : « Pourquoi ? »

     

    Mais son emprise se resserra, la faisant grimacer de douleur. Il eut envie d’hurler. La voir avoir mal par sa faute lui était insupportable mais il n’arrivait pas à la libérer. Il fallait qu’il sache. Il devait savoir qui, qui avait osé cela. Tentant de se contrôler il reprit un serrage normal de son membre.

     

    Severus : « Qui ? »

    Emilie : « Moi. Ca vous va ?! C’est moi ! »

     

    Le fait qu’elle réponde réussit à le déconcerter un instant, assez pour desserrer sa prise et qu’elle reprenne sa main. Mais elle avait détourné le visage et il refusait de croire qu’elle s’est amusée à s’allumer un feu au creux de la main.

     

    Severus : « Non, qui a déclenché le feu ? »

     

    Il lui attrapa le menton pour la forcer à le regarder.

     

    Severus : « Qui ? »

     

    Elle n’arrivait pas à comprendre cet homme devant elle. Pourquoi semblait-il perdre ses moyens en la voyant blessée ? Pourquoi semblait-il s’inquiéter alors qu’à peine plus tôt il  jurait même qu’il n’en avait que faire ? Qu’elle n’avait strictement rien qui pourrait mériter un minimum de son attention. Pourquoi agissait-il ainsi ?

     

    Emilie : « Si vous me dites pourquoi vous agissez ainsi »

     

    Le professeur se crispa. Elle vit son regard ne plus être aussi colérique mais inquiet, fuyant. Elle ne savait pas ce qu’elle faisait mais sa main gauche se leva pour venir effleurer la joue du professeur. Un frisson de douceur lui longea la nuque et il ne supporta plus cette distance. Cédant, ses lèvres vinrent embrasser les siennes. Une sensation de bien être vient le prendre et lorsqu’elle répondit à son baiser, qu’il sentit ses lèvres bouger contre les siennes, son cœur rata un battement et son ventre se contracta sous cette sensation de papillonnage dans le creux de son estomac.

     

    Il l’embrassa de plus belle, venant appuyer son buste contre le sien. Sa main glissa le long de sa mâchoire pour aller vers sa nuque en même temps qu’il sentait la main de la jeune sorcière se glisser dans ses cheveux. C’est quand il sentit son autre main s’agripper à lui qu’il réalisa.

     

    Il se stoppa, le cœur battant et la fixa soudainement.

     

    Que venait-il de faire ?

     

    Il recula brusquement et elle s’inquiéta.

     

    Severus : « Partez »

    Emilie : « Je… »

    Severus : « PARTEZ !!! »

     

    Elle sursauta et partit rapidement, attrapant sa baguette au passage. Le professeur se passa les mains sur le visage.

     

    Severus : « Qu’est ce que j’ai fais ? »

     

    Il se retourna et voyant le bocal de Saumur son poing se ferma et il alla le frapper, le cassant en une fois. Pourquoi il avait fait ça ? Non, pourquoi il le savait. Mais pourquoi avait-il cédé ? Il le savait, ce n’était pas une bonne chose. Pas juste parce qu’elle était son élève mais il n’était pas une bonne personne. Et elle ne pourrait éprouver la même chose. Jamais il n’aurait cru ressentir cela, si fort. C’était si différent de ce qu’il avait pu ressentir pour Lily… Ce baiser, ces sensations… Ca lui avait paru si intense. Comment quelqu’un comme lui était-il capable de ressentir une telle chose ? Si ce n’est pour le torturer davantage ? Il ne pouvait pas l’aimer. Il ne pouvait. Il la blesserait à coup sûr.

     

    Pomona : « Professeur Rogue ? »

     

    Il sortit un peu brutalement de ses songes et tourna son attention vers sa collègue.

     

    Pomona : « Que c’est-il passé ? »

    Severus : « Le bocal m’a échappé des mains »

    Pomona : « Oh. Je m’en occupe, allez vous soigner »

     

    Il soupira un vague « merci » avant de partir pour ses appartements. Il avait besoin de s’isoler.

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