• II Chapitre 11

     

    Il était retourné dans cette maison, celle de ses parents, de son enfance. Sa maison. Il n’avait jamais pu s’en séparer malgré les souvenirs. Il vivait entre ces murs lors qu’il n’était pas à l’école. Des murs qui lui rappelaient qui il était, ce qu’il avait fait. Des murs qui lui rappelaient qu’il était seul et qu’il devait le rester.

     

    Des murs qui l’enfermèrent dans un calme, un mutisme. Seul lui brisait le silence dans cette maison. Lorsqu’il marchait, cuisinait, faisait un thé, tournait les pages de son journal ou de son livre.

     

    Il cru se détendre, se reposer. Les jours passèrent, il se tenait devant la bouilloire et tournait son regard vers l’extérieur pour apercevoir un petit bout de ciel bleu entre le coin des deux maisons d’en face. La bouilloire sifflait, le ramenait à lui et il préparait son thé avant de s’installer dans son fauteuil et lire son journal.

     

    Les jours passaient, toujours la gazette entre les mains, la tasse fumante sur la table à côté de lui. Toujours un silence assommant. Toujours un livre à lire dans l’après-midi. Un livre qu’il n’arrivait toujours pas à finir.

     

    Chaque après-midi il le reprenait. Chaque après-midi il relisait les premières pages comme pour prendre de l’élan, pour ne pas décrocher. Et comme à chaque fois son esprit finissait par divaguer. Comme à chaque fois, il claquait le livre et le lâchait sèchement sur la table en bois avant de se passer une main sur le visage. Il a cru, il a vraiment cru que ça passerait. Qu’il l’oublierait. Il l’avait oublié.

     

    Les premiers jours seulement.

     

    Désormais, il ne tournait plus le visage vers la fenêtre en attendant que l’eau bouille. Il soupirait. Il mettait de l’eau à côté de sa tasse, se brûlait, jurait et sortait sa baguette pour nettoyer avant de partir vers sa cave et préparer une potion. Une qui arriverait à le faire se concentrer.

     

    Un matin il avait réussit à remplir sa tasse, à s’assoir dans son fauteuil. Il avait prit son journal quand trois coups, brefs, le sortirent de sa lecture. Ces à-coups lui semblèrent familiers, mais dans le doute, il fit dépasser sa baguette de sa manche pour la sortir en cas d’urgence. Il n’attendait personne et encore moins lui. Il est allé ouvrir la porte et le sorcier derrière esquissa un sourire satisfait. Il entra et posa lourdement sa main sur son épaule.

     

    Lucius Malfoy.

     

    Rogue était en première année à Poudlard quand lui était en dernière année. Ils avaient gardé contact. Il était déjà au côté du seigneur des ténèbres quand Rogue l’a rejoint. Il l’avait aidé à être hypnotiser par la noirceur. Il savait son attachement à Lily, il savait la peine qu’il a eut lorsqu’elle était morte. Il avait voulu lui dire que c’était peut-être mieux ainsi. C’était mieux parce qu’elle se serait dressé contre eux, contre leur idéologie, contre ce qu’ils voulaient établir. C’était mieux parce que si non Rogue aurait dû la tuer lui-même. C’est lors de cette discussion qu’il avait comprit, ils n’avaient pas la même vision de ce qu’ils voulaient.

     

    Le maitre des potions aimait la force, l’agilité dont il fallait faire preuve pour maitriser la magie noire. Il aimait ses secrets, ses mystères. Ce qu’elle pouvait créer de mal, comme de bien. La magie noire n’était pas que faite pour faire effrayer et assouvir, elle était forte et emplie de savoir qu’elle dissimulait.

     

    Dumbledore l’avait incité à rester à ses côtés, pour ne pas éveiller les soupçons, Voldemort avait confiance en lui. Il devait se racheter de ce qui était arrivé à Lily.

     

    Et puis Lucius l’avait tout de même accompagné à la mort de ses parents, il avait été là pour maudire James Potter avec lui. Il s’était en quelque sorte attaché à lui. Il avait voulu l’ouvrir un peu plus au monde, lui avait présenté cet hôtel de passe où le professeur s’y était rendu que quelque fois mais n’en sortait jamais convaincu et fier.

     

    Et il y avait eu ce jour. Ce jour où Lucius tenait son avenir entre les bras, qu’il s’était approché de lui et lui avait collé le futur Malfoy entre ses bras et d’un regard brillant de paternel orgueilleux lui avait demandé d’être son parrain. Rogue avait accepté. Avec sa mine distante et froide, mais cette petite chose ne l’avait pas totalement laissé indifférent. En particulier face à l’attente de perfection de son père, face à sa volonté de le voir suivre et poursuivre son chemin, face à son éducation trop strict qui rendait Rogue plus distant face à son vieil ami.

     

    Cette fois il était venu pour parler de ce pourquoi ils se réunissaient dans l’ombre, à l’abri des regards, mais aussi pour l’inviter à une de ses soirées mondaines qu’il n’appréciait guère mais où il faisait l’effort d’apparaitre de temps à autre pour satisfaire Lucius. Cette fois-ci il accepta, espérant que ça lui change les idées.

     

    Juste un mensonge de plus qui allait cette fois lui faire regretter cet acharnement à nier l’évidence.

     

    Un bal, une silhouette vaguement familière et voilà qu’il la revoyait, elle, danser. Avec légèreté, grâce.

     

    Dans les bras d’un autre.

     

    Lucius comprit qu’une femme se trouvait responsable de son humeur plus venimeuse que d’habitude. Il tenta d’en savoir plus, vainement. Il pouvait avoir un très grand contrôle de lui-même, de ses émotions, réactions. Sauf devant elle. Maitre en Legilimens, Ocultation, ou menteur à temps plein au près du mage le plus noir et assassin de tout les temps. Mais pas devant elle. Il ne tenait pas plus de deux mois à lui mentir.

     

    Et il ne tenait pas plus de deux mois sans la voir.

     

    Le soir de la rentrée, installé derrière la longue table des professeurs, il n’observait pas les élèves arriver, ou même les premières années, non il n’en avait que faire. Il la cherchait elle et ne se sentit soulagé que lorsqu’il l’aperçu là, souriante à échanger avec ses amis. A lever son regard châtaigne brillant vers lui.

     

    Elle n’avait pas changé. Peut-être plus belle si c’était possible.

     

    Dumbledore se leva pour démarrer la cérémonie et il se reprit.

     

    Les cours commencèrent dès le lendemain, un lundi qui leur donna presque l’impression que ces deux mois avaient été en réalité bien plus court. Leur professeur et directeur Flitwick leur parla de ce qu’ils allaient voir pour cette 7eme et dernière année parlant aussi des duels qui aurait lieux une fois à la fin de chaque trimestre pour les 6eme et 7eme années seulement. Ils n’allaient bien sûr pas être mélangés. Et que ces duels pourraient apporter des points bonus pour les notes en Sortilèges et DCFM. Pas de malus.

     

    Quand le premier cours de potion de cette dernière année débuta, Emilie ne put s’empêcher de lever son regard vers le professeur qui venait de leur coller un devoir pour mieux constater de leur incapacité d’apprentissage et admirer le pathétisme de leur manque d’assiduité pendant ces congés.

     

    Arrivant à la fin du devoir, elle observa brièvement ses réponses avant de lever son regard vers le professeur qui se tenait droit devant eux, observant chacun de ses élèves et vérifier qu’aucun ne s’amuse à tricher. Voyant qu’il allait tourner son attention vers elle, ressentant surement son regard sur lui, elle rabaissa les yeux sur sa feuille.

     

    Il l’attirait toujours autant si ce n’était pas plus.

     

    Elle se mordit nerveusement la lèvre en resongeant à ce qu’il lui avait dit. Au fait qu’il ne pouvait pas. Etait-ce parce que c’était son élève ? Non. Non elle le sentait il y avait autre chose. Quelque chose de plus profond. Elle devait en avoir le cœur net.

     

    Elle devait savoir.

     

    Elle ferma son cahier, rangea ses affaires dans son sac et vient se planter devant lui. Elle le fixait avec sérieux pour lui faire comprendre qu’elle ne comptait pas se laisser faire. Elle lui remit sa feuille, effleurant sa main au passage avant de tourner les talons et partir. 

     

    Elle trouverait un moyen de savoir ce qu’il ressentait vraiment.

     

    Partie dans la Grande salle en attendant que ses amis finissent l’épreuve et la rejoigne, elle songeait à comment elle pourrait savoir ce qui le rongeait et savoir ce qu’il ressentait réellement. Une tentation physique ? Un dégout ? Des vrais sentiments ? Un agacement ? Elle devait savoir pour mieux l’oublier. Elle n’aimait pas perdre et surtout ne pas comprendre.

     

    Ses amis ne tardèrent plus à se montrer et à se joindre à table avec elle en parlant de cet examen.

     

    David : « J’ai beau savoir qu’il nous fait le coup à chaque rentrée ou presque. Je me fais avoir à chaque fois »

    Leric : « La même, y a au moins un tiers où je n’ai pas répondu »

    Naska : « Par contre t’es partie rapidement Emilie, t’as réussit ? »

    Imar : « Elle a répondu à tout »

    Emilie : « Hey ! Je t’apprendrais à regarder ce que je fais ! »

    Conni : « Erf, comment tu fais ? C’est à Poufsouffle que t’aurais du être »

    Emilie : « T’es pas contente de me connaitre ? »

    Conni : « Oh si ! »

     

    Elle sourit, amusée de sa réaction soudaine en réalisant ce qu’elle venait de dire. L’ambiance était bonne enfant, ces vacances avaient fais du bien à tout le monde.

     

    Tout le monde sauf Wersol. Elle semblait encore plus agacée et agaçante qu’avant.

     

    Elle passa une bonne partie du cours à leur expliquer combien ils étaient incompétents et pas prêts à devenir de grands sorciers, si toutefois ils réussissaient a avoir des notes correct pour les ASPICS. Avant de bien vouloir parler de ce qu’ils verraient dans l’année et de les laisser sortir plus tôt.

     

    Puisqu’il faisait beau, le groupe d’ami avait prit possession d’un carré d’herbe non loin du terrain d’entrainement de vol.

     

    David : « Je ne me souviens pas d’avoir eut une génération d’élève aussi peu compétente ! C’est triste à voir ! »

     

    David s’essayait à de l’imitation, prenant une voix un peu plus aigu et se tortillant sur ses fesses. Faisant rire le reste du groupe.

     

    Naska : « T’as oublié le levé de menton »

    David : « Ah oui ! »

     

    Il se cambra alors et leva le menton appuyé d’un « humpf » hautain qui les fit rire de plus belle.

     

    Conni : « Franchement, c’est à cause d’elle si on n’est pas prêt ! Elle passe ses cours à nous faire manger de la théorie »

    Leric : « C’est clair, c’est elle qui fait baisser le niveau de l’école »

    David : « Elle n’a pas dû avoir ses fessés pendant les vacances

    Naska : « Ah mon dieu ! J’ai une image dégueulasse en tête ! Ah ! »

     

    Ils se mirent à rire alors que Leric donna une tape sur la cuisse d’Imar.

     

    Leric : « T’aimes ça quand ça fait mal ? »

    Imar : « C’est elle qui les donnes à mon avis »

    Conni : « Arrêtez ! Je veux pas imaginer ça »

    David : « Tiens, voilà justement le prince charmant »

     

    Les regards se tournèrent vers la silhouette sombre du maitre des potions qui longeait le bâtiment sous son porche pour certainement partir vers la Grande salle.

     

    Conni : « S’il te plait, il vaut mieux que ça »

    Leric : « J’avoue »

     

    Les regards se posèrent instantanément sur le jeune homme, surpris de sa réponse.

     

    Naska : « Je croyais qu’il te faisait peur ? »

    Leric : « Il fait peur à tout le monde ! Mais bon, c’est claire qu’il mérite pas cette Wersol »

    Imar : « Vous croyez qu’il peut nous entendre de là bas ? »

    David : « Tss, bien sûr que non, pourquoi ? »

     

    Ceux qui avait détaché leurs attentions de lui se retournèrent et le virent arrêté en train d’observer vers eux.

     

    Leric : « J’ai peur »

     

    Le professeur se remit en marche et Conni se leva soudainement, les faisant sursauter.

     

    Conni : « C’est décidé ! »

     

    Ils avaient la tête levée vers elle qui mit ses poings sur ses hanches.

     

    Conni : « Cette année, je l’invite à danser ! »

    Naska : « Pardon ?! »

    Imar : « Mais t’es vraiment suicidaire ?! »

    Emilie : « Ca pourrait être drôle, si tu te dégonfle pas »

    Leric : « Il va la pulvériser devant tout le monde »

    Naska : « En vrai… Ca vous ne direz pas de l’imaginer mal à l’aise ? Peut-être même qu’il sera obligé d’accepter ? »

    Imar : « Ouai bah en attendant qu’on finisse tous dans son chaudron, allons manger »

     

     

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