• II Chapitre 18

     

    Voilà que depuis l’arrivée de ce nouveau professeur, Emilie devait se contenter d’observer de loin son cher maitre. Elle avait bien vu que ce Travers le laissait difficilement en paix. Elle avait tout de même songée à venir s’immiscer dans les appartements de son cher professeur, mais s’était finalement raviser en comprenant que ce Travers n’était guère qu’une simple et vague connaissance de Rogue.

     

    Elle se souvenait de cette marque à son bras. Elle connaissait sa signification et avait eu peur de lui poser plus de question. Peur d’apprendre quelque chose qui ne lui plairait définitivement pas. Et puis avec le temps, elle avait comprit que Dumbledore lui faisait confiance et en était venue à se dire qu’il jouait des deux tableaux, son cœur voulant lui dire qu’il était du bon côté. Elle voulait espérer.

     

    Elle et ses camarades avaient compris l’attrait de ce nouveau professeur pour les forces du mal et son agacement à devoir leur apprendre à lutter contre. Il se résignait tout de même à leur faire cours non sans faire les éloges de la magie noire et essayant d’en enseigner au passage pour essayer d’attirer certains sorcier de son côté.

     

    En cours de potion, Rogue leur fit une interrogation au début du cours sur la recette vu la semaine précédente. Ainsi penchée sur sa feuille, arrivant à la fin, elle sentit sa plume vouloir bouger d’elle-même.

     

    D’abord surprise, elle la laissa écrire un « attention à Travers » qui s’effaça presque aussitôt. Ne comprenant pas bien, elle releva son regard vers lui qui l’observait du coin de l’œil.

     

    Elle avait tant de question, ça n’allait pas pouvoir durer plus longtemps ainsi. Elle devait trouver le bon moment pour.

     

    Les jours s’enchainèrent et jeudi après-midi arriva assez rapidement. Le cours de DCFM fut encore une fois assez intensif. Bien qu’aucun de la classe ne partageaient les idées de ce sorcier, personne ne pouvait nier qu’il les faisait grandement progresser, non sans les bousculer, mais au moins, ils seraient prêts pour leurs examens de fin d’année et quelque uns, comme Imar, reprenait même un peu confiance dans leurs capacités.

     

    A la fin du cours, le professeur lui demanda de rester. Elle ne pouvait pas nier qu’elle ne se sentait pas sereine, surtout après ce que Severus lui ait dit. Enfin écrit. Jetant un regard inquiet à ses amis qui quittaient la classe, elle entendit le professeur s’approcher et posa son attention sur lui.

     

    Emilie : « Vous vouliez me parler ? »

    Travers : « En effet. Que comptez-vous faire après vos examens ? »

    Emilie : « Je ne suis pas encore décidé »

    Travers : « Alors à quoi songez-vous ? »

    Emilie : « Peut-être travailler dans le départements de la régulation des créatures magiques ? Ou peut-être guérisseur ? »

    Travers : « Voyons avec vos capacités, vous pouvez songer à plus important, comme Auror, je suis sûr qu’avec un bon entrainement, vous pourriez même songer à l’élite »

    Emilie : « L’Elite ? »

     

    Il essayait de l’attirer avec des paroles et des buts trop illusoires ? Bien que oui Auror était son réel but

     

    Travers : « Bien sûr. Ne me dites pas que vous n’y avez songé »

    Emilie : « Vraiment, non, je n’ai pas de telles ambitions »

    Travers : « Cela est bien dommage, miss Jones, songez-y, sérieusement »

    Emilie : « Cela ne fait qu’un mois professeur, comment pouvez vous croire que j’ai un tel niveau ? »

    Travers : « J’ai une bonne intuition pour cela »

     

    Il approcha sa main de son visage et effleura du bout des doigts sa mâchoire. Mais ce contact rebuta la sorcière qui prit sur elle pour seulement reculer.

     

    Emilie : « Si c’est tout ce que vous vouliez me dire, je vais rejoindre mes camarades »

    Travers : « Bien sûr, mais nous reprendrons cette discussion une prochaine fois »

     

    Elle ne resta guère longtemps dans cette pièce avec lui, filant retrouver ses camarades.

     

    Naska : « Il voulait quoi ? »

    Emilie : « Me demander quel boulot je veux faire après »

    David : « Il veut t’enrôler »

    Conni : « L’enrôler ? »

    Leric : « On s’est renseigné. Il bosse au ministère, mais il n’est pas juste intéressé par la magie noire, il y a des soupçons qu’il ferait parti de ceux qui soutienne tusaisqui »

    Emilie : « Pourquoi il me voudrait ? »

    Imar : « Il cherche des bons élèves, t’es la meilleure de notre classe »

    Conni : « On l’a vu échanger avec des Serpentard »

     

    C’était donc pour ça que Severus lui a demandé de se méfier ? Elle devait vraiment lui parler. Tournant son attention, elle eut à peine le temps de croiser son regard que le professeur en question vient s’assoir à côté de lui. Elle préféra donc se remettre à échanger avec ses amis.

     

    Lors du cours de potion qui suivit le jour suivant, elle tenta d’entrer en contacte avec Severus. Mais puisqu’ils devaient préparer une potion, elle devait trouver le moyen de lui faire comprendre qu’elle voulait lui parler. Concentrée sur sa potion, elle profita de le voir être en train de faire le tour des bureaux pour prendre sa plume et le fixer intensément. Il ne mit pas longtemps à comprendre et retourna à son bureau. Plume en main, elle ne tarda pas à s’agiter.

     

    Emilie : « Peut-on se voir ? »

    Severus : « Pas tant qu’il sera dans l’école »

     

    Un lourd soupire d’agacement la prit.

     

    Emilie : « S’il ose se montrer encore familier, tu le retrouveras en cendre »

     

    Le regard du professeur se durcit et les muscles de sa mâchoire montrèrent la colère qui montait.

     

    Severus : « Qu’a-t-il fait ? »

     

    Il fixa cette feuille mais ne voyant pas la réponse venir,  il tourna son regard vers la jeune femme. Emilie avait vu que ça l’avait touché et surtout énervé, elle y voyait le moyen de le sortir de ses gongs à ce qu’il accepte de lui parler en fin du cours. Mais quelque chose lui disait aussi qu’il se sentait certainement prit au piège si ce Travers faisait vraiment parti des mangemorts. Alors elle finit par reposer son attention sur la feuille.

     

    Emilie : « Il m’a juste touché le visage. On doit vraiment parler »

     

    Cette conversation qu’il redoutait approchée. Il connaissait son point de vue sur la magie noire et espérait qu’elle puisse comprendre ce qui l’animait à cette époque. Elle reposa la plume et se remit à travailler mais cette histoire ne cessa de la ronger durant le week-end. Même la soirée pour la St Valentin ne la calma pas. Il n’y avait guère de bal et tenta de s’amuser de la frustration de Conni de ne pouvoir inviter son professeur à danser. Mais elle était ailleurs.

     

    Alors que ce nouveau mois passa rapidement, elle commençait à se sentir mal de ne pouvoir passer ne serait-ce qu’un instant avec lui. Elle mettait plus de temps à s’endormir, resongeant à ces deux semaines de vacances où elle a put le découvrir un peu plus, s’attacher davantage et l’aimer plus que de raison. Elle savait que ce trimestre ne serait pas facile, mais pas à ce point.

     

    Et tout ça à cause de ce professeur qui, deux semaines plus tard, redemanda à Emilie de rester à la fin du cours.

     

    Travers : « Avez-vous pensé à notre petite discussion ? »

    Emilie : « Pas tellement »

    Travers : « Je vous propose alors de m’accompagner une journée ou deux à mon travail au ministère pour vous montrer de quoi il en retourne. Cela pourra vous aider à mieux voir si ça vous convient »

    Emilie : « J’ai des examens à préparer »

    Travers : « Ne vous inquiétez pas de cela »

     

    Souffla-t-il en amenant sa main vers elle pour lui prendre une mèche de cheveux et la laisser glisser entre ses doigts.

     

    Travers : « Mademoiselle Jones… Seriez-vous une sang-pur ? »

    Emilie : « Je l’ignore »

    Travers : « Vous l’ignorez ? »

    Emilie : « Mes parents et mes grands parents sont sorciers, après, je l’ignore »

     

    Il s’avança, la bloquant contre le bureau derrière elle.

     

    Travers : « C’est intéressant… Plus j’en apprends sur vous, plus j’ai envie d’en apprendre.  »

     

    Il approcha son visage mais se stoppa rapidement en sentant la pointe de la baguette contre sa gorge. Elle perdait patiente et abandonna son air innocent pour le menacer du regard et grogner.

     

    Emilie : « Et moi c’est tout l’inverse… Professeur »

     

    Elle se redressa, le faisant reculer.

     

    Emilie : « Osez vous tenir à moins d’un mètre de moi et je vous assure que le ministère vous retrouva à la morgue de Ste Mangouste »

     

    Puisqu’il avait reprit une distance raisonnable, elle en profita pour quitter la salle de classe. Rogue, méfiant, était venue trouver Travers à la fin de la journée pour aussi s’assurer qu’il ne s’approche d’Emilie. Mais lorsqu’il la vit sortir le visage aussi sombre, il crut perdre son calme. Il se planta sur sa trajectoire puisqu’elle ne l’avait vu. Elle se stoppa en sursautant et se calma que peu en le voyant puisque la frustration de ne pas pouvoir demander ses bras la prit.

     

    Severus, chuchotant : « Il t’a touché ? »

     

    L’idée qu’il ait pu oser lui fit perdre toute notion et la tutoya là, dans le couloir de l’école. Heureusement pour eux personne ne passait à cet instant.

     

    Emilie, chuchotant : « Non, mais j’espère qu’il a comprit »

     

    Elle le contourna sans plus de cérémonie, ne l’aidant pas à se calmer lui aussi. Travers sortit peu après de la salle de classe et sembla surprit de voir son collègue, toutefois il vient vers lui sans l’air décontenancé.

     

    Severus : « J’ai croisé Jones, elle ne semblait de bien bonne humeur »

    Travers : « Jones… Très intéressante »

     

    Tentant tant bien que mal de se contenir, il s’approcha un peu plus de lui.

     

    Severus : « Ne l’approchez plus »

     

    Son interlocuteur comprit que quelque chose n’allait pas et le questionna du regard.

     

    Travers : « Cela vous pose problème ? »

    Severus : « Dumbledore a un œil sur elle. Mon rôle tombera à l’eau si vous continuez »

     

    Le sorcier sembla croire et comprendre ce qu’il disait, soupirant lourdement en détournant le visage.

     

    Travers : « Dommage, elle avait quelque chose »

     

    Son « dommage » sembla signifier qu’il laissait tomber et la tension du maitre de potion baissa légèrement. Ils rejoignirent la grande salle.

     

    Le lendemain, il apprit que Travers devais quitter Poudlard pour le ministère le samedi. L’apprenant que le soir au repas, il ne put prévenir aussitôt la jeune femme et décida de passer par la voix postale afin qu’elle reçoive au petit déjeuné une lettre lui demandant de le rejoindre à son bureau en suivant.

     

    Après qu’elle ait lu le courrier et qu’il ait croisé ses iris, le professeur se leva pour partir dans ses quartiers. Emilie réussit à se dérober de ses amis en prétextant devoir aller à la bibliothèque de l’autre bâtiment. Après quelques détours dans plusieurs couloirs, elle arriva au bureau de son professeur. Devant la porte elle réalisa qu’elle appréhendait cette discussion pourtant inévitable.

     

    Rogue tournait en rond, essayant de s’assoir derrière son bureau avant d’aller vers son étagère, ranger nerveusement quelques livres quand on toqua enfin. Il alla ouvrir et la laissa rapidement entrer avant de verrouiller la porte derrière elle.

     

    Elle s’avança dans la pièce, restant un moment dos à lui avant d’oser se tourner pour lui faire face. Il était plus tendu et distant qu’à son habitude avec elle, mais elle ne pouvait lui en vouloir. Ce Travers le rendait nerveux et froid et elle-même n’était à cet instant pas des plus à l’aise.

     

    Emilie : « Il n’est pas là aujourd’hui ? »

    Severus : « Il a du se rendre au ministère »

     

    Se mordant la lèvre, elle songea à mettre directement sur le tapis le pourquoi de cette entrevue.

     

    Emilie : « C’en est un, n’est-ce pas ? Un mangemorts »

    Severus : « Oui »

     

    Il avait joint ses mains dans le dos, restant droit et à cette même place comme s’il voulait installer une distance entre eux.

     

    Emilie : « Il est proche de lui ? »

    Severus : « Assez »

    Emilie : « Et toi ? »

     

    Les dents serrés, elle n’aima pas ce silence qu’il fit et s’approcha de quelques pas sans détourner son regard déterminé.

     

    Emilie : « Es-tu proche de lui ? »

    Severus : « Oui »

     

    Souffla-t-il. Quelque part, elle n’était pas surprise mais un peu naïvement, elle avait espéré qu’il lui confit n’être qu’un petit pion loin de tout danger. Elle tourna les talons, se passant nerveusement la main dans la nuque avant de croiser les bras devant la fenêtre.

     

    Emilie : « Depuis quand ? »

     

    Il mit quelques longues secondes avant d’avouer qu’il l’avait rejoins à la fin de sa scolarité. Il s’inquiéta de ne pas la voir plus réagir et s’approcha timidement d’elle. Il savait qu’il lui devait des explications, il savait que s’il s’arrêtait là, il prenait le risque de la perdre. Il ne pouvait pas la laisser songer qu’il le cautionnait.

     

    Severus : « A cette époque, j’étais perdu et il a réussi à me faire croire en bien des choses »

    Emilie : « Aujourd’hui ? »

     

    A lui parler ainsi il mettait sa vie en jeu mais n’hésita que brièvement.

     

    Severus : « J’ai ouvert les yeux sur qui il était réellement »

    Emilie : « Qu’est ce qu’il c’est passé ? »

     

    Cependant parler de cet évènement lui était difficile et elle le ressentit. Un lourd silence s’installa alors qu’il se demandait ce qu’elle allait penser de lui s’il lui contait, elle commença elle à se demander s’il lui faisait entièrement confiance. Elle abaissa légèrement le regard, tournant la tête pour apercevoir un peu de sa silhouette.

     

    Severus : « Tu as entendu ce qui est arrivé à la famille Potter ? »

    Emilie : « Qui ne l’a pas entendu ? »

    Severus : « Lily Potter était ma meilleure amie »

     

    Il tourna les talons pour s’éloigner un instant d’elle, soupirant lourdement.

     

    Severus : « On se connaissait depuis l’enfance et c’est à cause de moi qu’il l’a tué »

     

    Ses bras étaient retombés le long de son corps et ses poings s’étaient serrés avec rages. Il pouvait revoir le corps de Lily allongé, inerte. Il pouvait s’entendre demander à Voldemort de la laisser en vie, que ce ne devait pas être elle. Qu’elle n’avait pas à mourir. Il se reprit en entendant la jeune femme bouger et pivota à son tour pour affronter sa réaction. Mais face à son silence, il continua.

     

    Severus : « J’ai pris conscience de sa noirceur. J’ai regretté de l’avoir rejoins mais la place que j’avais et que j’ai me permet aujourd’hui de garder un œil sur ce qu’il fait »

     

    Il la vit baisser les yeux, il s’inquiéta de son manque de réaction. Il voulut lui demander de lui faire confiance, de ne pas lui tourner le dos. Il voulait la protéger. Il avait besoin d’elle. Et puis elle s’approcha, lentement et il se sentit des plus soulagé et reconnaissant lorsqu’elle vient se nicher contre lui et l’entourer de ses bras. Refermant les siens autour d’elle.

     

    Elle se sentait si bien contre lui mais ne pouvait taire son inquiétude. Il lui disait la vérité. Elle ne pouvait pas l’expliquer mais était certaine de sa sincérité. Ce qui l’inquiétait c’était de le savoir jouer ainsi double jeu. De le savoir si près de la mort. Elle ne voulait pas le perdre. Soupirant lourdement elle se détacha et releva son regard vers lui. Et puis elle resongea à cette Lily Potter. Une amie d’enfance ?

     

    Il balaya cette question de son esprit en venant lui caresser la joue.

     

    Emilie : « Je vais devoir y retourner. J’ai dis que j’allais à la bibliothèque »

    Severus : « D’accord »

    Emilie : « Ca veut dire que tant qu’il est là, on ne pourra pas se voir ? »

    Severus : « Il vaut mieux éviter. Quand il s’absentera de nouveau, je te préviendrais »

    Emilie : « D’accord »

     

    Le fait de ne pas savoir quand il pourra la ravoir ainsi pour lui, dans ses bras, lui fit réapparaitre tout un tas de question, notamment sur ce qu’elle ferait l’année suivante. Retournerait-elle au Canada ? Mais l’idée qu’elle lui dise que oui lui fit ravaler sa question et il se pencha pour lui voler un doux baiser avant de défaire son étreinte.

     

    Silencieusement, elle lui adressa un sourire avant de quitter cette pièce. Après un rapide détour par la bibliothèque, elle alla rejoindre ses amis qui voulurent la taquiner.

     

    Conni : « T’en a mis du temps »

    Emilie : « Je n’arrivais pas à trouver ce que je voulais »

    David : « Ca va, on a comprit »

    Naska : « Mais oui, t’es allé voir ton amoureux »

    Leric : « C’est qui ? »

     

    D’abord crispée à ce que David admette qu’ils aient comprit, elle tenta de se détendre en comprenant qu’ils ignoraient de qui il s’agissait.

     

    Emilie : « Je ne le dirais pas »

    Conni : « Moooh pourquoi ? »

    Emilie : « C’est mieux pour l’instant »

     

    Surtout qu’elle commençait à se poser des questions sûr ce qu’il se passerait après la fin d’année.

     

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