• Arrivant en fin de journée, saluait par les leurs, ils leurs confièrent les montures et partirent vers le palais dans l’idée d’aller rejoindre leur appartement, mais un garde de Finarfin se montra et elle se résigna à le suivre.

     

    Luinil : « Tu n’es pas obligé de venir »

    Eresrian : « C’est mon rôle »

     

    Il l’accompagna alors et attendit sagement derrière la porte.

     

    Luinil était entrée sans crainte. Elle assumait ce qu’elle avait fait et si il voulait parler, alors elle lui dirait aussi ce qu’elle avait à lui dire. Le regard de son oncle sur elle se fit particulièrement sombre. Il l’observa venir se poster devant le bureau en silence. Tout deux savaient que c’était à lui de parler en premier. Mais il prit son temps.

     

    L’observant, la fixant, le visage tendu et les mâchoires crispés. Il finit par soupirer et se  redressa doucement dans son fauteuil.

     

    Finarfin : « Tu me déçois »

    Luinil : « Alors pourquoi m’avoir donné des responsabilités ? »

    Finarfin : « Tu es Luinil, fille de Fingolfin. Et tu as tendance à l’oublier ! Qu’est ce qui t’as prit de partir ainsi ? Sans me demander ?! »

    Luinil : « J’en avais besoin. Et depuis quand ais-je à prévenir pour cela ? Je ne suis guère parti longtemps et vous saviez que je devais me rendre à cette union »

    Finarfin : « Cette union t’as simplement servit d’excuse pour fuir tes responsabilités »

    Luinil : « Qu’ais-je fuis ? Un de ces autres elfes que vous avez envoyé pour qu’il se pavane ?! »

    Finarfin : « Je te demanderais de mesurer tes propos ! Ce sont des personnes dignes et méritantes ! Tu leurs dois leur accorder de ton temps et apprendre à les connaitre ! »

    Luinil : « Si j’ai à les connaitre, cela arrivera. Pourquoi me forcer la main ? »

    Finarfin : « Il est temps pour toi de trouver celui qui sera à tes côtés ! »

    Luinil : « Plutôt mourir que de continuer ce cirque »

     

    Il se leva et plaqua ses mains contre le bureau, et bien que cela ne lui arrivait presque jamais, elle n’oscilla pas à cette monté de colère.

     

    Finarfin : « Comment oses-tu ?! C’est avec un tel comportement que tu me prouve que tu es encore loin de mériter ta position ! Et cela me prouve aussi qu’il est vraiment temps de trouver la personne qui sera te faire entendre raison ! »

    Luinil : « Je ne veux pas de ces visites ! »

    Finarfin : « Tu les continueras jusqu’à ce que je juge bon que cela cesse ! Et ça n’arrivera que quand j’aurais celui qu’il te faudra ! »

    Luinil : « Et si je refuse ? »

    Finarfin : « Tu sais ce qu’il se passera ! »

     

    Il se redressa et croisa les bras.

     

    Finarfin : « Tu ne les mérites pas. Aucun d’eux. Jamais je n’aurais du accepter de te confier cette mission ! Je n’ose imaginer comment tu aurais finit à rester plus longtemps en terre du milieu. Tant son mort par ton incompétence ! »

     

    Voilà des mots qui la blessèrent. Figé, seuls ses poings bougèrent pour se serrer avec force. 

     

    Finarfin : « Maintenant, tu vas retourner dans tes quartiers ! D’ici peu arrive Rendar. Celui qui a essayé ton absence ! J’attends que tu sois particulièrement attentionné avec lui ! »

     

    Reposant doucement ses mains sur le bureau, il se pencha légèrement.

     

    Finarfin : « Ais-je été claire ? »

     

    Luinil détourna le regard et fit un bref mouvement de tête. Le roi soupira un « bien » en s’asseyant.

     

    Finarfin : « Tu peux y aller »

     

    L’elfine inspira profondément et quitta le bureau, marchant d’un pas rapide vers son bâtiment, sans un regard pour Eresrian. A ce moment, elle l’avait quelque peu oublié et préféra s’isoler dans ses appartements.

     

    La voix du roi avait porté et ses propos n’avaient pas échappé ni à son capitaine, ni à lui. Le premier avait même tourné son attention vers l’elfe, lui-même choqué par de tels propos. Il connaissait aussi Luinil et ne comprit pas de tels mots. Mais ne dit rien. Laissant Eresrian abaisser le regard et serrer les poings à s’en faire blanchir les phalanges. Le garde avait alors abaissé à son tour les yeux vers le sol.

     

    Les deux avaient sursauté à la sorti de l’elfine et le capitaine de Finarfin les avaient observé partir en silence.

     

    L’elfine resta isolé deux jours. Deux jours pendant les quels Eresrian ne dit mots. Tournant en rond, s’occupant des chevaux pour essayer de se changer les idées, il comprit en apercevant ce cavalier descendre de sa monture et parler à Ohtar, qu’il s’agissait de ce Rendar.

     

    Il lâcha ce qu’il faisait pour aller les voir.

     

    Ohtar : « Sir Rendar pour Dame Luinil »

    Eresrian : « Je vais la prévenir »

     

    Ohtar hocha de la tête et fit signe à un autre garde pour qu’on vienne reprendre la monture. Les escaliers montés, son pas ralenti en approchant de la porte de l’elfine. Baissant le regard un instant, il ne mit pas tant de temps à se décider à toquer et après un vague « oui », il poussa la porte.

     

    Elle était debout, appuyé contre l’ouverture, les bras croisés, à observer le paysage.

     

    Eresrian : « Madame… Un certain Rendar »

     

    Il n’avait voulu lui dire « il est là ». Cela signifierait qu’il avait tout entendu et ce n’était le rôle d’un capitaine. Il devait faire silence et agir comme si aucuns mots n’avaient traversé le bureau.

     

    L’elfine baissa le regard et lui demanda d’aller prévenir Finra pour qu’elle prépare une chambre. Hochant de la tête, il l’observa venir et passer à côté de lui pour aller le saluer. Ce dernier avait annoncé qu’il ne resterait qu’une semaine. Mais cette semaine là paru particulièrement longue au capitaine.

     

    En particulier ce jour, la veille de son départ. Le messager venait de lui porter les missives pour Luinil et il se dirigeait vers le bâtiment pour aller la trouver dans son bureau. Mais son attention c’était posé sur elle, sur sa silhouette, dans le jardin. Cet elfe était à ces côtés. Il les observa de loin et ne réalisa pas totalement l’arriver d’Ohtar à côté de lui.

     

    Rendar était proche. Trop proche. Ils s’arrêtèrent, se firent face et il s’approcha encore plus. Eresrian si pivoter son corps pour être encore plus face à la scène. Il vit sa main s’approcher de son visage, rajuster une mèche de ses cheveux soyeux et ses cheveux s’hérissèrent sur son crâne.

     

    Le voyant ainsi, Ohtar tourna un regard vers la scène et pu alors à son tour voir cet elfe venir passer son autre bras autour de la taille de l’elfine. Le sang d’Eresrian ne fit qu’un tour et son ami bondit sur lui pour le stopper.

     

    Ohtar : « Arrêtes toi Eresrian, arrête toi »

    Eresrian : « D’où il ose poser sa main sur elle ? De la sorte en plus ?! »

     

    Son camarade peinait à le retenir. L’agitation parvient aux oreilles des deux elfes.

     

    Rendar : « Effectivement, tout deux aiment bien se chamailler ? A moins que votre capitaine si… Sérieux, n’apprécie pas mon geste assez peu protocolaire ? »

     

    Il resserra alors son emprise sur elle, la collant contre son buste, lui caressant la joue de son autre main.

     

    Luinil : « Je vous demanderais de défaire votre étreinte au risque de vous blesser »

     

    Un sourire amusé traversa son visage.

     

    Rendar : « J’aime votre provocation »

     

    Mais il la lâcha. Eresrian c’était figé sous le rapprochement. Ohtar en profita alors par le saisir par le bras et le tirer dans l’écurie. Le capitaine n’entendait que lointainement ce que lui disait Ohtar, c’est qu’il le secoua qu’il revient à lui.

     

    Ohtar : « On est d’accord qu’il n’a pas être aussi familier, mais tu ne peux pas le remettre en place »

    Eresrian : « C’était déplacé ! »

    Ohtar : « Je sais. Il n’a aucune manière. Elle l’a surement remit à sa place et quand elle en parlera au roi, cet elfe ne mettra plus les pieds ici »

     

    Comme une lueur d’espoir à cette idée, Eresrian respira profondément et hocha de la tête. Mais il avait du mal à se détacher de cette image, en particulier quand, le soir du départ de cet elfe, il la trouva dans la bibliothèque. Comme pour reprendre leur habitude de lui faire la lecture pour lui changer les idées, Eresrian lui proposa un livre. Ce qu’elle accepta.

     

    Ils recommencèrent deux semaines plus tard.

     

    Heureux de l’avoir à ces côtés pour ce moment qui n’était qu’à eux, il détachait parfois son regard des feuilles pour l’observer. Mais c’est un poids sur son épaule qui le décida à se stopper. Tournant son attention il la vit là, assoupit contre lui. Elle était si distante et silencieuse depuis leur retour du mariage et la voir soudainement si paisible lui fit perdre toutes notions.

     

    Il abandonna le livre sur la table et approcha sa main de son visage, il ne réalisait ce qu’il allait faire, c’était juste tentant. Déplaçant une mèche de cheveux qui lui barrait le visage, il vient lui effleurer la joue. Ce contact la fit légèrement bouger, le figeant. Son attention se concentra sur son souffle léger, régulier, ses paupières clauses. Elle dormait. Sa main, en suspend au dessus sa peau, finit par bouger de nouveau pour venir refaire ce geste, une fois, deux fois. Puis sa main descendit un peu plus bas, pour lui effleurer la nuque. Sa chaire était tiède, si douce.

     

    Son regard se reposa sur son visage comme pour s’assurer qu’elle ne s’éveillait pas. Voulant faire durer ce moment. Mais son regard glissa comme une plume pour venir se poser sur ses lèvres. Il resongea à ce bref échange que les jeunes mariés avaient échangés après l’échange des alliances.

     

    Son cœur battait si vite.

     

    Son visage se pencha, s’approchant de ces appendices tant tentants. Mais un léger bruit dans le couloir le saisir et il sursauta. Fixant la porte, presque effrayé, il se calma en réalisant que le bois n’avait pas bougé d’un millimètre. Mais son mouvement avait réveillé l’elfine qui se redressa.

     

    Luinil : « Je suis désolé, je crois que je dois rejoindre mes appartements »

     

    Il se leva en même temps qu’elle, le cœur lourd.

     

    Eresrian : « Ce n’est rien »

     

    Comment pouvait-elle s’excuser pour cela alors qu’elle venait de lui offrir le moment le plus doux de sa vie jusqu’ici ? Il se pencha légèrement pour la saluer alors qu’elle partait.

     

    L’elfine n’avait réalisé ce qu’avait fait et avait manqué de faire son capitaine. Elle se sentait juste détendu et en profita pour avoir une nuit réparatrice, loin de ces troubles.

     

    Mais à croire qu’ils ne voulaient la lâcher.

     

    Elle remarqua le lendemain qu’Eresrian semblait échanger un peu plus avec Finra. Sortant de son bureau, elle les aperçu dans le hall. Elle lui donna un plateau et il l’observa longuement s’éloigner avant de daigner regarder ce qu’elle venait de lui donner.

     

    Ressentant la présence de l’elfine, Eresrian releva le visage et, la voyant, monta à l’étage, plateau en main.

     

    Eresrian : « Finra a oublié la cuillère, elle arrive »

     

    Luinil répondit par un hochement de tête et justement la concerné ne tarda pas à se montrer. Posant la culière sur le plateau, elle se pencha pour saluer Luinil.

     

    Luinil : « Viens un instant »

     

    Les deux elfes échangèrent un regard surprit. Elle ne lui demandait que rarement un entretien. Finra reprit les plateaux des mains d’Eresrian, non sans effleurer ses mains, ce qui n’échappa pas à Luinil. Elle alla s’assoir dans son fauteuil et Finra la suivit. Fermant d’abord la porte, avant de poser le plateau sur le bord de la table de travail et de se tenir droite devant.

     

    Luinil l’observa brièvement avant de se lancer dans le vif du sujet. Elle n’allait pas la faire attendre.

     

    Luinil : « Que penses-tu d’Eresrian ? »

     

    L’elfine cligna des yeux d’étonnement. Elle qui commençait à se demander si elle avait fait une faute, elle ne s’attendait pas à cela.

     

    Finra : « Euh… Et bien… Il est loyale, déterminé et »

    Luinil, la coupant : « Pas comme ça. Qu’est ce que toi tu en penses. Que ressens-tu pour lui ? »

    Finra : « Je… Je l’ignore. Je ne me suis jamais posé la question »

     

    Elle abaissa le visage réfléchissant.

     

    Finra : « J’apprécie sa compagnie. Il est froid et parfois maladroit mais il fait des efforts et est attentionné. »

     

    Un souvenir lui arracha un sourire amusé que l’elfine en face d’elle interpréta quelque peu différemment.

     

    Luinil : « Je te remercie »

     

    Son interlocutrice se retient de lui demander si c’était tout. Se contentant de la saluer et sortir. Plusieurs jours passèrent après cette brève discussion. Finra n’en avait touché de mot au concerné, n’y voyant pas grand intérêt à par le faire cogiter et risquer de le stresser si il ne voyait de raison à une telle question.

     

    Sortant de l’écurie, il aperçu Luinil dans le jardin, songeuse et vit le capitaine de Finarfin s’approcher sans hésitation. Il se stoppa les observa. Il le vit la saluer, parler seul avant de la saluer de nouveau et partir.

     

    Un message bref qui rendit le regard de l’elfine encore plus absent.

     

    Le capitaine arriva dans le bureau du roi et le saluât.

     

    Nielal : « Je lui ai porté l’information »

    Finrafin : « Comment a-t-elle réagit ? »

    Nielal : « Elle n’a eu de réaction particulière mon seigneur »

    Finarfin : « Rien ? »

    Nielal : « Non, rien »

     

    Le roi soupira en se levant et parti vers l’ouverture, il pouvait apercevoir le coin du bâtiment où elle vivait.

     

    Finarfin : « Et si je me trompais ? »

    Nielal : « Mon seigneur ? »

    Finarfin : « Rendal me semblait idéal pour elle… Mais si même son regard n’a changé à cette annonce, est-ce vraiment son âme sœur ? »

     

    Il se pinça les lèvres dans un bref silence, réfléchissant à la situation avant de retourner vers son fauteuil.

     

    Finarfin : « Peut-être n’est-ce que son orgueil qui agit comme œillère. Elle réalisera tôt ou tard »

     

    Nielal abaissa le regard, ne bougea pas, ce qui interloquât le roi qui le fixait en comprenant que quelque chose le travaillait. S’asseyant sagement, il le questionna.

     

    Finarfin : « Nienal, tu es à mon service depuis bien longtemps. Si quelques choses t’inquiètes, tu peux m’en faire part »

     

    Le concerné hésita un bref moment en l’observant avant de faire un pas vers le bureau.

     

    Nielal : « Est-ce que cette union est bien nécessaire ? »

     

    Quelque peu étonné de cette question, le roi s’adossa à son fauteuil.

     

    Finarfin : « M’aurais-tu caché un intérêt pour ma nièce ? »

    Nielal : « Non, jamais je n’oserais ! »

    Finarfin : « Alors pourquoi cela t’inquiète-t-il ? »

    Nielal : « C’est juste que Dame Luinil a toujours été juste. Peut-être n’est-ce pas encore le moment ou la bonne personne ? »

    Finarfin : « Je ne veux que son bien. Et je crois que la solitude l’égard. Il est temps pour elle »

     

    N’osant le contredire d’avantage, le capitaine hocha de la tête en signe de compréhension puis il le salua et quitta le bureau.

     

    Luinil avait rejoint la bibliothèque. Elle avait besoin de se changer les idées, de le voir, d’entendre sa voix. Rien que sa présence dans cette pièce entouré de livre lui fit du bien. Elle parti vers l’étagère et alla choisir un livre.

     

    Eresrian : « Madame, je dois vous parler »

     

    Son ton lui fit comprendre que c’était important. Alors elle se tourna vers lui.

     

    Luinil : « Je t’écoutes »

    Eresrian : « Pouvons nous cesser les séances de lectures ? Du moins, plus ici, seuls »

     

    Le dernier mot fit l’effet d’un coup de poignard à l’elfine et essayait de garder contenance, se raccrochant à l’idée qu’elle aurait du le prévoir. Qu’elle aurait du s’en douter. En particulier après avoir parlé à Finra, l’elfine c’était peut-être décidé à parler à Eresrian et peut-être commençait-il à s’ouvrir à elle. Il devenait donc gênant pour lui de se retrouver seule avec elle pour un moment qui ne touchait pas directement son rôle de capitaine.

     

    Trouvant son silence quelque peu long, Eresrian voulu faire un pas vers elle et se justifier.

     

    Eresrian : « Pour tout vous dire »

     

    Mais l’elfine recula d’une même enjambé, le surprenant et elle le coupa.

     

    Luinil : « Ne te justifie pas. Tu as raison. Il est temps d’arrêter et je te remercie de l’avoir fait jusqu’ici »

     

    Eresrian se senti quelque peu désemparer. Il sentait que quelque chose n’allait pas mais se trouvé illégitime de demander et l’entendre dire qu’il était bon de tout simplement arrêté lui fit perdre ses moyens. Elle ne voulait donc plus passer de moment avec lui ? S’il lui avait demandé cela c’était juste par crainte d’avoir de nouveau un geste déplacé à son égard, de ne savoir se contrôler.

     

    Mais il se résigna. Il la saluât brièvement et sorti, refermant la porte derrière lui. 


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  • Ce soir là, il ne fut pas là pour cacher ses larmes. Pour l’entourer de ses bras.

     

    A peine eut-il fermé la porte qu’il se senti mal. Ses jambes ne semblaient plus vouloir le porter. Troublé, il tourna son regard vers la porte. Comme un pressentiment. Il voulu y retourner, mais sa conscience professionnel le bloqua devant cette double porte. C’est Finra qui le sorti de ses songes.

     

    Finra : « Qu’est-ce que tu fais ? »

    Eresrian : « Rien »

     

    Il tourna le talon pour partir vers ses appartements. Quelques jours passèrent et il se demandait si Luinil était plus distante ou si c’était qu’une impression, alors à côté du bureau, venant de lui déposer les missives, il l’observait ouvrir le premier courrier.

     

    Luinil : « Rendar ne vas tarder à revenir. Il doit voir Finarfin. Je ne pense pas qu’il reste, mais dans le doute, fait préparer une chambre »

     

    Encore lui ? Et pourquoi viendrait-il encore loger ici ?! Puis il repensa au passage de Nielal et comprit qu’il avait du lui apporter cette nouvelle.

     

    Eresrian : « Bien »

     

    Agacé à l’idée de revoir ce rustre, il sorti du bureau et grogna un soupire. Il alla trouver une collègue pour lui demander de préparer une chambre. Mais à croire que mentionner son nom suffisait à le faire venir. Le capitaine entendit un peu d’agitation. Il aperçu cette silhouette malheureusement familière partir droit vers le bureau de Luinil. Il fronça les sourcils se demandant si il allait...

     

    Il ouvrit la porte sans s’annoncer, Ohtar non loin, n’avait réussit à le rattraper à temps et se stoppa dépité par la scène. Les poings serrés, Eresrian prit le chemin du bureau, passant à côté d’Ohtar qui fit les yeux rond en le voyant y aller. Le garde parti à sa suite, prêt à le retenir.

     

    Luinil avait sursauté à cette entrée fracassante. Elle se leva en reconnaissant l’elfe, sans un sourire à son égard.

     

    Luinil : « Ne vous a-t-on apprit à frapper ? »

    Rendar : « J’avais envie de vous surprendre »

    Luinil : « Voilà quelque chose de réussit »

     

    Il sourit et s’approcha d’elle, posant ses mains sur le bureau pour l'encadrer.

     

    Rendar : « Vous ais-je manqué à ce point ? »

    Luinil : « Reprenez vos distances »

    Rendar : « Je ne suis que de passage. Je viens de voir votre oncle pour lui demander officiellement votre main. Il a accepté. Alors ne suis-je pas en droit ? »

     

    Il approcha son visage.

     

    Luinil : « Rien n’est encore fait »

    Rendar : « Je comprends, alors je ne prendrais que ceci »

     

    Il parti dans son cou pour y déposer un baisé. Eresrian qui venait d’arriver à cet instant bouillonna. Il lui fonça dessus, le rejetant avec force avant de lui coller une droite. Luinil s’interposa rapidement tandis que Rendar allait répliquer.

     

    Les dents serrés de rage, il ne senti même pas les bras d’Ohtar qui venait de l’entourer pour le retenir.

     

    Rendar : « Votre chien de garde semble enragé »

    Luinil : « Je vous demanderez de mesurer vos propos »

    Eresrian : « Comment osez-vous ? »

    Luinil : « Eresrian, sors »

    Eresrian : « Madame »

    Luinil : « Sors ! »

     

    Sa voix soudainement autoritaire le saisit et il essaya de se reprendre. Il la fixa et vit de la colère dans ses prunelles. Lui en voulait-elle ? Avait-il mal agit ? Ce Rendar n’avait pourtant aucun droit de la toucher ! Encore moins de la sorte ! Sentant enfin son collègue le tirer, il pencha la tête pour saluer l’elfine avant de sortir. Ohtar referma la porte derrière eux et Rendar fit rouler sa mâchoire du bas.

     

    Rendar : « Je les croyais capable de retenir leur force »

    Luinil : « Il s’est retenu »

     

    Il lui saisit le menton.

     

    Rendar : « Il faudra songer à un autre poste pour lui, pour après. Je le trouve trop protecteur et protocolaire »

     

    Lui adressant un sourire il parti, posant un objet sur la table et en lui disant qu’il lui enverrait des nouvelles prochainement. L’elfine baissa les yeux et soupira lourdement. Des bruits de pas et une présence familière l’empêcha de se laisser aller. Prenant sur elle, elle inspira et alla s’assoir derrière le bureau, ne jetant aucun regard pour son capitaine qui ne faisait que la fixer, priant pour voir ses iris.

     

    Luinil : « Que veux-tu ? »

    Eresrian : « M’excuser… J’ai agit sans réfléchir. »

    Luinil : « Effectivement »

    Eresrian : « Mais madame, son comportement est irrespectueux »

    Luinil : « Cela ne te regarde pas Eresrian »

    Eresrian : « Madame, je me dois de »

    Luinil : « J’ai dis que cela ne te regarde pas ! »

     

    Croisant enfin ces prunelles, ce n’était finalement que pour y voir encore cette colère. Il abaissa les yeux et vit alors cet objet, cet anneau en argent posé sur la table. Son cœur se mit à battre de façon désordonné. Le voyant fixer ainsi, elle baissa son attention et vit ce que Rendar avait laissé.

     

    Luinil : « Sors »

    Eresrian : « Est-ce qu’il est venu pour vous demander votre main ? »

    Luinil : « Eresrian, ne me fait pas me répéter »

     

    Il releva son attention vers elle, oubliant le pourquoi il était venu.

     

    Eresrian : « Vous l’aimez ? »

     

    Sentant qu’elle allait perdre contenance, elle se leva pour lui faire face.

     

    Luinil : « Il est venu faire la demande au roi. Qui a accepté. C’est tout ce que tu as à savoir. Le reste ne regarde personne »

     

    Personne ? Alors il était personne pour elle ? Il se pencha pour s’excuser et sorti rapidement. Il avait besoin de s’isoler. Finissant dans le box de sa monture, il se mit dans un coin et se laissa glisser jusqu’à s’assoir. Il se passa nerveusement une main sur le visage et ferma les yeux. Ils lui picotaient. La peine venait de la saisir. Sa respiration était difficile.

     

    Il frappa le mur, faisant sursauter l’animal qui s’approcha de lui. Lui donnant un coup de museau. L’elfe ouvrit les yeux sur lui et vient lui caresser le chanfrein.

     

    Il revit le chemin qui l’avait mené ici. Les jours sombres. La lumière sur elle. Ses regards. Sa main sur la sienne. Ses sourires. Depuis qu’il l’avait revu ici, il avait eu l’impression ne plus l’avoir vu aussi rayonnante. Il resongea aux propos d’Olorin, puis de Finarfin.

     

    Eresrian : « Ce n’est pas possible. Pas cet elfe irrespectueux. Il ne la rendra pas heureuse… »

     

    L’animal vient lui mordiller la tunique et Eresrian le repoussa doucement avant de se lever. Il resongea au fait qu’elle n’avait revu Finarfin depuis la première visite de cet idiot, alors peut-être connaissait-il pas ce qu’il avait fait.

     

    Sortant du box, il croisa Ohtar.

     

    Ohtar : « Ca va ? »

    Eresrian : « Je me sens étrange »

    Ohtar : « Etrange ? Comment ? »

    Eresrian : « Je dois voir le roi »

    Ohtar : « Pourquoi ? »

    Eresrian : « Je ne pense pas qu’il soit au courant du comportement de Rendar. Quand il l’apprendra, il changera d’idée »

    Ohtar : « Le crois-tu vraiment ? »

     

    L’elfe se figea et le fixa, quelque peu surprit. Que pouvait-il supposer là ?

     

    Ohtar : « On a l’impression qu’il se trompe sur elle. Ne l’a-t-il pas réprimandé pour être parti avant le mariage ? »

     

    Les épaules raides, Eresrian se souvient de cet échange.

     

    Eresrian : « Oui… Raison de plus pour que je lui parle »

     

    Son camarade sembla hésiter mais finit par acquiescer de la tête.

     

    Ohtar : « Je peux t’accompagner »

    Eresrian : « J’irais seul mais merci »

     

    Il posa sa main sur son épaule et parti d’un pas décidé vers le palais. Partant vers le bureau du roi, le capitaine se planta sur son chemin.

     

    Eresrian : « Je dois parler au roi, c’est important »

    Nielal : « Il est occupé »

    Eresrian : « C’est à propos de Luinil »

     

    Il le vit alors hésiter puis tourner les talons. Eresrian le suivit et attendit qu’il toque à la porte et ai l’autorisation d’entrer pour faire de même.

     

    Nielal : « Mon seigneur, Eresrian souhaite s’entretenir avec vous »

     

    Finarfin leva les yeux vers le capitaine et lui fit signe de se mettre en face, ce qu’il fit. Prenant sur lui pour rester calme, Eresrian le salua avec politesse. Nielal sorti et referma la porte.

     

    Finarfin : « Qu’est ce qui t’amènes ? »

    Eresrian : « Je souhaiterais vous parler de l’union de Dame Luinil »

    Finarfin : « Hm. Je t’écoutes »

    Eresrian : « Comment pouvez-vous accorder sa main à un tel idiot ? »

     

    Le roi ravala de justesse sa surprise à l’entente de tels propos de la part d’Eresrian. Gardant un visage neutre, il se souvenait de ce qu’il avait entendu à son sujet, sa bravoure, sa force, sa loyauté. Quand il l’avait rencontré, les plusieurs fois qu’il avait pu le croiser. Tout le monde s’accordait à dire qu’il était une belle personne, posé et réfléchi. Un peu maladroit sur certaine sujet mais qui apprenait vite. Et il est vrai qu’il ne l’avait jamais vu ou entendu faire un quelconque écart de conduite.

     

    Finarfin : « Idiot ? »

    Eresrian : « Pour être honnête, je ne connais de mots assez jute pour le qualifier. Il est rustre, impolie, brute, inculte et »

    Finarfin, le coupant : « J’ai compris que tu ne l’appréciais guère. Mais je ne suis pas sûr que nous parlions de la même personne »

    Eresrian : « Je vous passerais les détails, mais il a eu des gestes plus qu’indécent en vers Dame Luinil »

     

    Les sourcils du roi de froncèrent.

     

    Finarfin : « Que dis-tu là ? »

     

    Devoir repenser à ce qu’il avait vu l’agacait et il serra les dents quelques secondes avant d’essayer de lui expliquer.

     

    Eresrian : « Je ne pense pas qu’il soit acceptable qu’un elfe se comporte familièrement, même pour faire la cours. Il a à plusieurs reprises forcé Dame Luinil à être contre lui. Et si je n’étais intervenu il aurait été plus loin »

    Finarfin : « Eresrian. J’ai cru entendre combien tu pouvais être protecteur. Mais Luinil sait parfaitement se défendre. Si cela ne lui avait plus, elle l’aurait fait comprendre »

    Eresrian : « Pour se risquer à vous entendre l’engueuler de nouveau ? »

     

    Les doigts du roi se crispèrent sur ses jambes.

     

    Eresrian : « Que savez-vous vraiment d’elle ? Depuis son retour, elle se pli à ce que vous lui demandait. Elle accepte tout sans broncher, parfois à s’en épuiser. Et comment pouvez-vous osez dire qu’elle ne nous mérite pas ? Vous semblez ignorer tout ce qu’elle à fait pour nous là bas. Tout ce qu’elle a enduré et combien l’obliger à revenir ici sans les siens lui fut déchirant. Elle en a sauvé et aidé plus qui n’en sont mort. Vous êtes son oncle, vous devriez la connaitre mieux de personne et pourtant, nous la connaissons et la respectons plus que vous »

    Finarfin : « Eresrian, mesures tes propos »

    Eresrian : « Je les mesures et les pèses, monsieur. Mais je ne peux plus supporter la situation. »

    Finarfin : « Et qu’espérais-tu en venant me dire cela ? »

    Eresrian : « Que vous brisez ces fiançailles. Elle n’a de sentiment pour lui »

    Finarfin : « Que sais-tu de ces sentiments ? »

    Eresrian : « Je le sais »

     

    Le roi sembla réfléchir quand soudainement une idée lui vient et il fixa ce capitaine.

     

    Finarfin : « Aurait-elle déjà quelqu’un dans son cœur ? »

    Eresrian : « Cela, je l’ignore »

    Finarfin : « Alors tu ne connais ces sentiments, comment peux-tu débarquer de la sorte et me faire cette tirade ? Elle a assez de caractère pour venir me trouver et me dire qu’elle ne veut pas de cette union »

    Eresrian : « Mon seigneur »

    Finarfin : « Cela suffit. J’en ai assez entendu pour aujourd’hui, sort avant que je sois moins magnanime »

     

    Eresrian s’appuyait sur l’idée qu’il allait peut-être réfléchir à ce qu’il lui avait dit et sorti donc sagement. Que pouvait-il faire d’autre ? Il sorti, quelque peu penaud et retourna dans ses quartiers.

     

    De son côté, Finarfin plongea dans ses songes. Ce capitaine avait réussit à remettre plusieurs choses en question avec ces quelques remarques mesurés et précises. Lui qui craignait avoir eu des propos très rudes avec Luinil à son retour, voilà qu’Eresrian lui confirmait ce doute en ayant reprit le fait qu’il avait osé lui dire qu’elle ne les avait pas mérité.

     

    Finarfin : « Nielal »

     

    Son capitaine entra à son tour, venant se poster près du bureau.

     

    Finarfin : « Penses-tu aussi que j’ai été trop dur avec Luinil ? »

    Nielal : « Ce que je sais, mon seigneur, c’est que c’est elle qui vous faisait les rapports de la Terres du Milieu et qu’elle n’est pas du genre à se mettre en avant. Pourquoi vous aurait-elle parlé de ce qu’elle a fait de bien alors que c’était sans nul doute normal pour elle ? Je sais aussi qu’elle vous admire et vous adore et que chacun de vos mots sont important. Au moins autant que ces elfes qui l’ont suivit tous ces siècles. »

    Finarfin : « C’est un peu douloureux de réaliser cela par un tier »

    Nielal : « Si je peux me permettre, le retour des autres seigneurs vous ont beaucoup occupé et vous ne pouviez réaliser cela. Et si un capitaine n’est pas là pour aider ses souverains, quel est notre rôle ? »

    Finarfin : « Que sais-tu de cet Eresrian ? Quand il se décide à faire entendre sa voix, ses mots sont assez justes »

    Nielal : « Guère plus que ce que vous m’avez apprit sur son chemin. Lorsque que le seigneur Celeborn est venu nous rendre visite il a prit de ses nouvelles, disant qu’il était unique. Quant aux nôtres, ils disent la même chose. C’est quelqu’un de loyale et fort »

    Finarfin : « Il semble s’être beaucoup attaché à Luinil »

    Nielal : « N’est-ce pas normal ? Elle l’a aidé à se relever »

    Finarfin : « Je ne parle pas de cela… Il avait une lueur dans son regard… »

    Nielal : « Croyez-vous qu’il puisse avoir des sentiments pour elle ? »

    Finarfin : « Je l’ignore. Avant de m’inquiéter de cela, je dois voir Luinil et éclaircir cette histoire. Si Rendar a été quelque peu déplacé, je dois le savoir. J’irais la voir demain. »

     

    Mais le lendemain, il n’eut le temps de s’y rendre. Plongé dans des missives qu’il avait reçues, il ne vit le temps passer. Il s’en rendit compte lorsqu’il ressenti la présence de Luinil derrière la porte. Nielal toqua et il l’autorisa à entrer.

     

    Nielal : « Dame Luinil »

    Finarfin : « Fais entrer »

     

    La passa la porte que le capitaine ferma derrière lui.

     

    Finarfin : « Je pensais justement venir te voir »

     

    Il l’observa avancer jusqu’à devant le bureau, se demandant pourquoi elle portait une tenue de voyage.

     

    Luinil : « Vous avez raison »

    Finarfin : « Pardon ? »

     

    Il la vit se pencher et posa sur le bureau l’anneau en argent que Rendar lui avait apporter.

     

    Finarfin : « C’est justement à ce sujet dont je voulais m’entretenir avec toi. Est-ce que… »

     

    Mais il se figea et son regard s’arrondit en la voyant détacher son pendentif. Il la vit le poser sur le bois, la chaine s’étalant à côté. L’inquiétude le saisit et il se leva d’un coup en la fixant.

     

    Luinil : « Je ne les mérites pas. Je ne mérites pas tout cela »

    Finarfin, chuchotant : « Luinil »

     

    Il fit le tour du bureau, lui saisissant les bras.

     

    Finarfin : « Regardes moi »

     

    Elle releva son attention vers lui et le roi se raidit, son regard lui paru terne et il vient poser sa main sur sa joue.

     

    Finarfin : « Luinil… »

     

    Elle vient poser sa main sur la sienne pour la repousser dans l’idée de partir, mais le frisson que ce contact lui créa le fit resserrer son emprise sur son bras pour pas qu’elle bouge.

     

    Finarfin : « Tu es gelé ! Pourquoi tu es gelé ? »

     

    Elle se toucha les mains comme pour constater par elle-même mais aucune réaction, même d’étonnement se lit sur son visage.

     

    Finarfin : « Je suis désolé de n’avoir vu plus tôt, je n’aurais pas du accepter de te donner à Rendar sans même te demander ton avis… »

     

    Il lui prit la joue lui faisant relever de nouveau le visage.

     

    Finarfin : « Je t’en pris… »

     

    Son pouce caressa doucement son visage avant de la lâcher pour attraper sa cape et venir l’enrouler dedans. Puis il lui prit les épaules et l’amena vers le canapé pour l’y faire assoir, ce qu’elle fit sans broncher.

     

    Finarfin : « Je t’interdis de me laisser, de ne pas te battre, tu m’entends ? »

     

    Mais est-ce qu’au moins elle l’entendait encore ? Sa poitrine le serra à cette question.

     

    Luinil : « Je suis fatigué… Laissez-moi partir »

    Finarfin : « Non. Non je ne te laisserais pas. »

     

    Il la prit dans ses bras.

     

    Finarfin : « Je suis désolé, j’aurais du être plus présent. J’ai eu des mots non seulement dur mais faux à ton égard. »

    Luinil : « Jamais, je ne t’en voudrais »

     

    Son cœur loupa un battement et il recula légèrement pour l’observer. Il vit ses paupières se fermer et la peur l’envahie.

     

    Finarfin : « Luinil ! »

     

    Il la secoua légèrement puis passa sa main dans son cou, il était frai mais il pouvait percevoir un pouls. Il la serra alors contre lui, fermant les yeux.

     

    Finarfin : « Tiens bon, je sais que tu le peux »

     

    Il pria les Valar de ne pas l’emmener avec eux. Sa nièce lui était précieuse et il voulait la garder à ses côtés, il ne pouvait pas la laisser partir sans s’être expliqué, excusé. Il avait tant à lui dire. Il réalisait avec difficulté que depuis son retour de la terre du milieu, il n’avait jamais prit le temps pour échanger avec elle, l’entendre compter de vive voix ce qu’elle avait vécu. Non, il l’avait juste envoyé à ses tâches. Jamais, l’un pour l’autre, ils n’avaient vraiment eu de geste affectueux. Pourtant, il le savait, il était comme un père pour elle. Et elle était comme sa fille. Il ne voulait juste pas admettre son attachement.

     

    Sa main toujours dans son cou, il essayait de se rassurer en sentant son pouls, se disant que peut-être, était-elle juste très épuisée et qu’elle pouvait encore revenir.

     

    Finarfin : « Nielal ! »

     

    Le capitaine entra sans se faire prier une seconde fois et il se raidit en voyant la scène.

     

    Finarfin : « Fais préparer une chambre et un remède. Elle est épuisé »

    Nielal : « Oui »

     

    Le roi attendit de le revoir revenir peu après pour la porter et aller l’installer dans un lit confortable. Il rajusta les couvertures sur elle avant qu’une elfine n’arrive. Il prit le bol et lui releva le visage pour lui faire boire du remède encore tiède.

     

    Finarfin : « Je vais rester ici, vous pouvez sortir. Et qu’on ne soit pas dérangé »

    Nielal : « Bien entendu »

     

    Il sorti avec l’elfine et referma la porte. Finarfin tira la chaise et s’assit à côté de l’elfine, lui tenant la main.

     


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  • De son côté Eresrian fut interpellé par Riel qui avait vu Luinil partir vers le palais en tenue de voyage et qu’elle n’était toujours pas revenu.

     

    Eresrian : « Sa jument ? »

    Riel : « Toujours là. Aucun cheval est manquant »

    Eresrian : « Je m’en occupe, merci »

     

    Mais à la tombé de la nuit, il n’y avait toujours personne. Eresrian fit des allers-retours la nuit durant entre l’écurie et le bâtiment mais à chacun de ces vas et viens, l’inquiétude le gagnait un peu plus. Il vient à se demander si son passage chez le roi ne l’avait pas causer plus de problème qu’autre chose.

     

    A cette idée, il se figea et fixa le palais.

     

    Il devait en avoir le cœur net.

     

    Traçant sa route, il arpentait les couloirs encore calme à cette heure matinale. Mais une silhouette familière, planté devant une porte qui n’était ni le bureau, ni la chambre du roi, attira son attention. Nielal se crispa en voyant l’elfe débarquer. Il savait ce qui l’amenait.

     

    Eresrian : « Elle est où ? »

    Nielal : « Qui ? »

    Eresrian : « Dame Luinil. Je ne suis d’humeur. Je sais qu’elle est ici »

    Nielal : « Vous ne pouvez la voir pour le moment »

     

    Eresrian s’approcha encore un peu plus, ses poings se serrant, mais son regard dévia vers la porte. Il voulu aller vers elle mais l’autre capitaine lui bloqua le chemin, résistant, Nielal du le repousser sèchement pour l’éloigner. Mais sa réaction ne se fit pas attendre. Le bruit de leurs violents échanges attirèrent l’attention du roi qui sorti, quelque peu mécontent du brouhaha. Mais lorsqu’il vit son capitaine, dont les pieds ne touchés plus le sol, plaqué contre le mur par Eresrian, les phalanges en sang, il comprit.

     

    Le bruit de la porte, sa présence, leur fit tourner l’attention. L’elfe lâcha sa proie qui se réceptionna tout de même sur ses pieds, et il vient vers le roi qui posa sa main sur son épaule.

     

    Finarfin : « Elle doit se reposer »

     

    Se reposer ? Son inquiétude revient au galop, chassant un moment sa rage. Il tourna son attention et l’expression de son visage changea du tout au tout. Il repoussa sèchement le bras du roi et parti vers le lit, trainant presque les pieds. Sa main tremblante vient effleurer la sienne.

     

    Eresrian : « Q… Qu’est ce qui c’est passé ? »

     

    Finarfin s’approcha et observa longuement l’elfine avant de le détailler lui. Il voyait les larmes perler et cela le saisit. Cet elfe n’éprouvait pas que ce que pouvait éprouver un capitaine.

     

    Finarfin : « Elle est épuisé moralement »

    Eresrian : « Je ne suis pas à la hauteur. Elle n’était pas ainsi avant, Olorin aurait su l’aider comme il faut »

     

    Ses yeux quittèrent son visage pour se poser sur cette main qu’il continuait d’effleurer. Geste que le roi remarqua, ce qui l’irrita. Il se mit devant lui.

     

    Finarfin : « Sors. Elle a besoin de repos »

     

    Mais son « sors » fut comme une claque derrière la tête. Elle lui avait dit de sortir. Il se revoyait sortir de la bibliothèque, le cœur lourd et le sentiment de devoir y rentrer de nouveau. Sur le champ.

     

    Eresrian : « Non »

    Finarfin : « Pardon ? »

    Eresrian : « Ma place est à côté d’elle. Je n’ai pas le droit de l’abandonner »

     

    Le roi lui saisit le vêtement et le plaqua contre le mur.

     

    Finarfin : « Pour qui te prends-tu ?! Ce n’est pas là le comportement d’un capitaine ! As-tu des sentiments pour elle ? »

    Eresrian : « Je »

     

    D’abord élancé pour dire que c’était son rôle, la question du roi le fit tressaillir. Des sentiments ? Il revit ses doigts effleurer sa peau, sa joue. Il ressenti son regard la chercher sans cesse. Son cœur qui battait lorsqu’elle le regardait, l’effleurait, l’approchait. Ce qu’il ressentait quand d’autres osaient l’approcher, parfois de trop près. Le roi le lâcha lentement.

     

    Eresrian : « Comment pourrais-je ? Je… Je suis son capitaine »

     

    Le roi tourna son attention vers l’elfine puis vers lui avant de soupirer lourdement.

     

    Finarfin : « Mais vous en êtes pas moins méritant. Je sais tout ce que vous avez accomplit et votre cœur est sincère »

     

    Il n’osa plus bouger alors que le roi revient s’assoir dans sa chaise à observer l’elfine.

     

    Finarfin : « J’accepterais son choix, quel qu’il soit »

     

    Timidement, il fit quelques pas pour s’approcher.

     

    Finarfin : « Va aider Nielal, tu lui dois des excuses. Et va te laver les mains, tu pourrais la tacher de ton sang »

     

    Abaissant les yeux sur ses mains, l’elfe jeta un dernier coup d’œil vers l’elfine avant de bien vouloir sortir.

     

    Il passa les deux jours suivant à aller et venir entre les deux bâtiments. Venant veiller la nuit pendant que Finarfin veiller le jour. Alors que la lune était pleine et brillait, Eresrian, assit dans la chaise, avait enfin osé lui prendre la main.

     

    Eresrian : « Je n’aurais pas du être égoïste à vous demander d’arrêter les lectures. Mais j’avais peur d’être irrespectueux. Ces moments me manquent. »

     

    Il senti sa main bouger légèrement et aussitôt il se pencha.

     

    Eresrian : « Madame ? »

     

    Ouvrant les yeux, l’elfine avait la vue trouble mais vit cette silhouette penché au dessus d’elle.

     

    Eresrian : « Madame, vous m’entendez ? »

    Luinil : « Eresrian ? »

     

    Sa voix, elle aurait pu la reconnaitre entre mille. Il hocha activement de la tête et alors qu’elle cligna des yeux à mesure que sa vue revenait. Elle tourna son attention et reconnu son regard intense.

     

    Luinil : « Que se passe-t-il ? »

    Eresrian : « Vous avez perdu connaissance, vous vous en souvenez ? »

     

    Détournant le regard, elle resongea à son entrée dans le bureau de Finarfin, puis d’avoir posé la bague et enfin son pendentif. Sa main gauche vient chercher machinalement la chainette autour de son cou.

     

    Luinil : « Vaguement. Je suis désolé, t’ais-je inquiété ? »

    Eresrian : « Oui… Non ! Enfin… »

     

    Il respira profondément pour se calmer.

     

    Eresrian : « Je me suis beaucoup inquiété, mais vous n’avez pas à vous excuser. C’est plutôt à moi. Je vous voyais sombrer et je ne savais pas comment vous aider »

    Luinil : « Je te remercie, mais je ne voulais pas t’inquiéter »

    Eresrian : « Je ne veux plus que ça se produise. Dites moi ce que je peux faire »

    Luinil : « Ouvre ton cœur à Finra. Si tu es heureux, alors ça ira »

    Eresrian : « Finra ? Mais quelle est le rapport ? »

     

    Il n’eut toutefois pas de réponse, c’était l’heure de Finarfin de prendre le relais. Il entra dans la pièce et le capitaine se leva d’un bond, lâchant sa main. Luinil réalisa à ce moment qu’il lui avait tenu la main, mais elle balaya rapidement cette idée en mettant ça sur le compte de son inquiétude et puis voir son oncle là, la fit penser à autre chose. Elle voulu se redresser mais il s’approcha pour poser sa main sur son épaule.

     

    Finarfin : « Bouge pas »

    Luinil : « Je vais bien »

    Finarfin : « Si tu allais bien, ça ne serait pas arrivé »

    Luinuil : « Je suis désolé, je »

    Finarfin, la coupant : « Eresrian, sors un moment »

     

    Le capitaine hocha timidement la tête et sorti, refermant la porte. Il s’assit sur le bord du lit.

     

    Finarfin : « Ce n’est pas à toi de t’excuser. Mais à moi. Je me suis braqué seul, je n’ai pas su voir que tu avais besoin de moi. Je suis désolé. A aucun moment j’ai réellement pensé que tu ne les méritais pas. Je sais ce que tu as fais pour eux. Je sais combien ils te sont importants, autant que tu l’es pour eux. Pour nous. »

     

    Sentant ses yeux piquer, l’elfine se redressa et plongea dans ses bras, se cachant, le serrant. Finarfin fut étonné d’un tel geste. Il n’y était pas tant habitué, en particulier avec elle aussi distante que lui en temps normal. Mais ce contact lui paru si doux. Il referma les bras autour d’elle. Il lui caressa les cheveux.

     

    Finarfin : « J’aimerais que tu me parles plus souvent. Tu sais plus facilement lire en moi que moi en toi… Tu tiens ça de ton père »

     

    Elle voulu bien se détacher de lui qui lui caressa la joue.

     

    Finarfin : « J’ai retourné à Rendar sa bague. Tu pourras choisir celui que tu veux. Quand tu le souhaites »

     

    Mais la voyant détourner son attention, le doute le prit, mais a peine eut-il murmurait son nom qu’elle lui adressa un léger sourire.

     

    Luinil : « Merci »

     

    Curieux, il voulu savoir si elle venait de songer à Eresrian, mais il ne voulait la brusquer.

     

    Finarfin : « Reposes toi encore »

    Luinil : « Je vais bien »

     

    Il grogna et elle tira aussitôt sur la couverture. Il sourit, amusé et se dirigea vers la porte.

     

    Finarfin : « Dois-je faire entrer ton capitaine ? »

    Luinil : « Qu’il aille se reposer plutôt »

    Finarfin : « Je vais lui dire »

     

    Il sorti de la pièce et tomba nez à nez avec le concerné qui était déjà prêt à entrer.

     

    Finarfin : « Elle souhaite se reposer et que vous alliez faire de même »

    Eresrian : « Mais je »

     

    Il lui prit une épaule et le fit pivoter.

     

    Finarfin : « Elle le verra si vous ne vous êtes pas reposé, alors allez-y »

    Eresrian : « Bien »

     

    Comme convenu, elle retourna dans ses quartiers le jour suivant et le cours des choses avaient reprit comme si rien ne s’était passé. Sauf pour Eresrian. Voilà des semaines maintenant qu’il avait réalisé que ce qu’il éprouvait était bien plus ce que pouvait éprouvait un capitaine. Il s’était senti déplacé d’éprouver cela et avait essayé de lutter.

     

    En vain.

     

    Il avait demandé à Luinil si il pouvait lui parler de quelque chose d’important. L’elfine l’avait vu bien agité depuis quelques jours, à la fois fuyant et pot de colle. Alors quand il lui demanda de le rejoindre dans la bibliothèque, elle se demandait ce qu’il allait lui dire. Songeant peut-être à ce qu’il la questionne sur ce qu’il pouvait ressentir pour Finra ?

     

    Elle l’observait avec ce livre à la main, tendu comme un tronc à côté du canapé.

     

    Eresrian : « Vous ne vous asseyez pas ? »

    Luinil : « N’avais-tu pas quelque chose à me dire ? »

    Eresrian : « Vous ne souhaitez une lecture ? »

    Luinil : « Nous avons décidé d’arrêter cela »

     

    Mais il baissa le visage vers le livre. Inquiète qu’il se braque, elle s’approcha un peu.

     

    Luinil : « Dis moi plutôt ce qui te rend aussi nerveux depuis plusieurs jours »

    Eresrian : « Je… Ce n’est pas facile »

     

    Ca elle pouvait bien le croire à le voir ainsi.

     

    Luinil : « Il s’agit de Finra ? »

     

    Voilà qu’elle mentionnait encore l’elfine ? Pourquoi ?! Il la fixa sans comprendre.

     

    Eresrian : « Pourquoi voudrais-je vous parler d’elle ? »

    Luinil : « N’est-ce cela ? »

    Eresrian : « Non »

     

    Il fit un pas vers elle après avoir lâcher le livre sur la table.

     

    Eresrian : « Mais je voulais vous parler d’une autre personne »

     

    Se serait-elle trompée ?

     

    Eresrian : « Je ne cesse de penser à elle. Chaque jour. Je m’endors en pensant à son visage. Mon cœur ne semble plus vouloir m’obéir quand elle est proche de moi, quand elle me sourit »

    Luinil : « Je la connais ? »

    Eresrian : « Oui, mais vous ne la voyez comme je la vois. Elle n’est pas seulement forte et courageuse. Elle est douce, patiente et… C’est une étoile »

     

    Luinil se sentait tiraillé, à la fois heureuse qu’il est trouvé une si belle personne, et peiné que ce ne soit elle.

     

    Luinil : « Tu sembles avoir trouvé ta moitié. Souhaite tu mon approbation ? »

    Eresrian : « Oui »

    Luinil : « Sais-tu ce qu’elle ressens pour toi ? T’es-tu déclaré à elle ? »

    Eresrian : « J’ai peur de sa réaction »

    Luinil : « Je pense que c’est inutile. Tu es une belle personne, je pense que si ce que tu ressens es si fort, ton instinct ne doit pas se tromper de personne »

     

    Il sourit, comme soulagé de ses mots et sans en attendre un de plus, il lui saisit le visage et vient poser ses lèvres contre les siennes. Les yeux clos son cerveau de mit à dérailler. Son hémisphère droit voulu lui rappeler sa position et que ce geste était plus qu’inconvenant, alors que le gauche lui crier de profiter. C’est celui-là qui gagna la bataille. Ses lèvres caressèrent les siennes et il senti une sensation nouvelle l’envahir. Ses abdos se contracté, son estomac papillonnait et quand il senti ses lèvres répondre, son cœur manqua d’exploser.

     

    Elle posa ses mains contre son torse et recula doucement le visage. Le rouge lui avait gagné les oreilles et son cœur palpité à ne plus savoir comment battre.

     

    Luinil : « Eresrian ? »

    Eresrian : « Je vous aimes »

     

    Un sourire s’étendit sur ses lèvres. Un sourire qui le rassura et qui appela le sien. Il lui caressa doucement la joue, puis il sursauta et recula d’un pas, la faisant elle-même sursauter.

     

    Eresrian : « Je suis désolé ! Je… Je ne sais pas ce qui m’a prit ! C’était totalement déplacé ! J’aurais du attendre votre réponse avant et combien même je n’aurais pas du avoir un geste aussi particulier alors »

     

    Elle lui saisit le col et vient lui voler un baisé pour le faire taire, ce qui fonctionna à la perfection.

     

    Luinil : « Quand nous sommes seuls, oubli le protocole. J’aime quand tu agis par toi-même »

     

    Hésitant, il vient passer ses bras autour de sa taille et la tira pour la serrer contre lui. Elle se nicha dans son cou et ferma les yeux.

     

     

    .END.


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