• II Chapitre 3

     

    Voilà sa seconde semaine dans l’école qui s’achevait. Elle connaissait désormais bien son emploi du temps et n’avait plus l’impression de se perdre dans les nombreux couloirs du château. Le rythme lui convenait, les cours et les professeurs aussi. Enfin professeurs… Celle de défense mise à part. Définitivement, elle n’avait pas hâte d’attaquer les cours pratique avec elle. Pas besoin d’être devin pour voir que ça se passerait mal. Du moins, que ça ne serait pas aussi exaltant que ce qui pourrait être.

     

    Elle s’était aussi beaucoup attaché à sa nouvelle bande d’ami qui l’avait aussitôt adopté mais désormais c’était comme s’ils avaient déjà passé les 5 premières années ensembles. 

     

    Severus : « Permettez, je suis venu le finir »

     

    Le livre qu’elle tenait entre ses mains lui fut saisit en même temps qu’elle entendait cette voix. La jeune femme avait sursauté et le fixait de ces yeux châtaigne arrondis de surprise. Il fut saisit mais se reprit bien vite et tourna les talons pour rebrousser chemin. Que venait-il de se passer ?

     

    On était samedi après-midi. Devant faire quelques recherches pour un devoir, elle était venue dans la bibliothèque pour emprunter ce livre qu’elle tenait à l’instant dans ses mains quand ce professeur venait d’oser le lui prendre ? Elle ne l’avait pas entendu, ni ressenti arriver. Le trouvant gonflé, elle soupira brièvement et reposa son attention sur l’étagère pour tenter de trouver un autre ouvrage qui parle de ce qu’elle cherchait.

     

    Lors d’une après-midi calme où la majorité des élèves se trouvaient à l’extérieur pour profiter des derniers jours de bon temps, Rogue se rendit dans la bibliothèque. Il avait finis la correction de ses copies et voulu prendre un peu de temps pour finir un livre qu’il avait commencé à la fin d’année précédente.

     

    Se dirigeant vers le fond de la pièce, il s’approchait du rayon qui l’intéressait quand son regard se posa sur une silhouette qui tournait là où il en avait l’attention. Mais ce n’était pas tant qu’elle aille au même endroit que lui qui avait attiré son regard, non c’était autre chose qu’il ne pouvait décrire.

     

    Ses pas ralentirent et il finit par se tourner dans cette allée qu’il convoitait. Elle était là, plantée devant ce même endroit qu’il comptait rejoindre. Les traits fins, les cheveux châtaigne assez longs, lisses et visiblement doux, cette fois ci détachés. Il vit sa main s’approcher des livres et trouva ces gestes élégants jusqu’à ce qu’il la voit tirer sur le livre qu’il était venu chercher. Revenant à lui, il s’approcha rapidement et le lui pris des mains assez sèchement. Retrouvant le calme et l’isolement dans son bureau, le livre ouvert devant lui, il peinait à lire. Revoyant ce visage, ce regard.

     

    Se secouant la tête, il a finit par le refermer pour aller se prendre une douche tiède qui vient lui détendre les muscles, courbaturés par les crispations que lui produisaient ses élèves.

     

    Le week-end ne dura pas et les cours reprirent.

     

    Le lundi l’agaçait particulièrement puisqu’il commençait sa journée avec des premières années. Des débutants. Des gamins ignorants, maladroits et arrogants. Le mardi était un peu plus agréable. Même si les secondes années ne rattrapaient pas le niveau des premières années du lundi, il y avait au moins les sixièmes années qui commençaient à avoir un peu de technique.

     

    Puisqu’il devait les revoir le vendredi pour un cours plus long où ils pourraient confectionner une potion, il songea à aborder celle-ci dès le mardi pour les préparer. Ainsi il leur parla de l’élixir d’euphorie. Parlant des ingrédients, des petits détails sur les étapes, Imar se pencha pour chuchoter à sa camarade qu’ils pourraient lui en offrir.

     

    Mais la sorcière avait déjà abaissé le visage pour cacher son amusement une première fois, un peu plus tôt dans le cours, en voyant Conni se délecter du charisme du professeur avec plus ou moins de discrétion.

     

    Un pincement de lèvre pour cacher son amusement qui ne fut pas assez rapidement dissimulé ni assez bien pour le sombre sorcier, dont rien ne semblait lui échapper.

     

    Severus: « La nouvelle, vous semblez bien amusé ? Est-ce cette potion ? Peut-être, trop simple pour vous ? »

     

    Elle avait aussitôt relevé son regard vers lui. Pendant que tous retenaient leurs souffles face à la montée de l’agacement du professeur, ce dernier se sentit de nouveau étrange, harponné par ce regard. Mais il ne laissa rien transparaitre et ne lui laissa pas non plus le temps de répondre.

     

    Severus : « J’attends donc à ce que Vendredi vous la fassiez parfaitement »

     

    Le regard de la jeune femme se durcit alors qu’il lui tourna le dos pour conclure cet échange. Enfin échange était un bien grand mot. Mais elle comprit le message et ravala ses propos sous les regards inquiets de ses camarades qui espéraient qu’elle encaisse. Mais visiblement, elle ne semblait pas avoir de problème pour cela.

     

    Le cours se termina et les élèves partirent pour le repas du midi. Le professeur s’y dirigea aussi et ne tendit pas l’oreille aux échanges de ses collègues, son esprit préférant lui rappeler le cours qu’il venait de passer. Et en particulier Emilie. Il avait bien vu la première fois abaisser le visage, ses commissures crispés. Mais il n’avait pas su ce qui l’avait amusé, contrairement à la seconde fois où son acolyte n’avait guère chuchoté assez bas.

     

    Pourquoi resongeait-il à cela ? Il se reprit et se concentra pour la suite de sa journée. L’après midi heureusement lui sembla passer rapidement. Quand la fin du cours sonna, qu’il se mit derrière son bureau pour ramasser ses affaires en se disant que sa journée était terminée, il réalisa.

     

    Son livre.

     

    Il n’était plus là.

     

    Il était pourtant juste là, posé en haut à gauche de sa table de travail. Il avait songé à le parcourir le temps de la préparation des potions mais les maladresses des élèves lui avaient fait oublier cette envie. L’agacement l’avait aussitôt saisit et il réfléchit, plongeant dans ses souvenirs, à quel moment il ne l’avait plus vu sur cette table ? Son retour après le repas et avant la classe lui revient. Oui, à cet instant il y avait un vide sur la table, un élève de 6ème année avait donc osé ? Qui ?

     

    Le visage de la jeune femme lui revient. Il se ré-entendit lui faire remontrance. Il la revit dans la bibliothèque.

               

    Il plaqua sa main sur le bureau, rangea ses affaires dans le tiroir qu’il bloqua avant de partir dans les couloirs à la recherche de cette sorcière. Il ne tarda pas à la trouver dans la salle de travail avec les autres. Mais il réalisa aussi qu’il n’avait aucune preuve et le livre n’était pas dans son sillage. Peut-être dans ce sac à côté ?

     

    Il ne pouvait décemment pas entrer dans cette pièce et venir la fouiller pour ce fichu livre. Et si pour un peu elle ne l’avait pas sur elle à cet instant, pour qui passerait-il ?

     

    Son regard du se faire insistant, puisqu’elle finit par relever le nez de son travail pour l’observer. Comment faisait-elle pour que son regard le saisisse à chaque fois ? Ses cheveux manquèrent de se hérisser sur son crâne lorsqu’elle osa afficher un fin sourire narquois avant de reposer son attention sur sa feuille. Enervé, il serra les dents et tourna les talons, partant pour le salon.

     

    Mais sa présence avait crée comme un froid qui avait attiré l’attention des autres élèves autour d’Emilie, se mettant à chuchoter.

     

    Imar : « Ce n’était pas Rogue ?

    Leric : « Si, et il n’avait pas de bonne humeur »

    Naska : « Les autres élèves ont du faire beaucoup d’erreurs »

    Conni : « Ca lui ressemble pas de venir ici et puis, il a juste observé la pièce avant de partir »

    Imar : « Peut-être cherche-t-il quelqu’un ? »

    David : « Je ne veux pas être cette personne »

     

    Un frisson d’effroi le prit, lui faisant trembler les épaules alors que les deux demoiselles échangèrent un regard un peu plus timide et gêné, qui ne loupa pas à Emilie qui se doutait parfaitement à quoi elle songeait. Elle tourna son attention vers où elle avait vu le professeur partir et se retient de sourire de nouveau. Il voulait jouer ? Il allait perdre.

     

    Prétextant vouloir aller se coucher, elle les laissa pour partir à son dortoir. Mais Rogue n’était pas loin. Son chemin avait croisé celui de Chourave qui comptait procéder à la récolte de champignon venimeux sauteur et souhaitait savoir combien elle devait lui en mettre de côté pour les potions.

     

    Le regard noir du professeur se posa sur la silhouette de l’élève comme un radar qui avait détecté sa cible. Il donna sa quantité à Chourave avant de la contourner et se mettre à la hauteur de la jeune sorcière d’un pas rapide.

     

    Severus : « Je vous félicite, je ne vous ai vu le prendre »

    Emilie : « Je vous demande pardon ? »

    Severus : « Je mettrais cela sur la chance du débutant. Maintenant, rendez le moi »

    Emilie : « De quoi parlez-vous monsieur ? »

    Severus : « Ne jouez pas à cela »

     

    Grogna-t-il en se rapprochant d’elle.

     

    Nefry : « Je suis désolé si vous avez égaré quelque chose, mais je n’y suis pour rien. Maintenant, si vous le permettez, j’aimerais rejoindre ma chambre pour me reposer »

     

    Elle le contourna en un clin d’œil et se remit à marcher tranquillement en direction des dortoirs. Severus serra les poings de rage. Cette Emilie. Pour sûr, il allait lui faire ravaler son insolence. Et cette idée le calma, lui permettant de retrouver son poste.

     

    Les jours passèrent et il n’oubliait pas, en particulier lorsqu’il la revit en fin de semaine en option. Elle ne savait pas dans quoi elle s’était lancée.

     

    La jeune femme se tenait droite, elle semblait calme et attentive sur ce quelle faisait. Il scrutait chacun de ses gestes gracieux. Enervé après lui-même de se sentir attirer par ce qu’elle faisait, il continuait ses tours de classes pour vérifier que chacun fasse ce qu’il avait demandé. Mais Imar fit une nouvelle fois des siennes. Ce sorcier, maladroit… Depuis le début de sa scolarité il ne cessait de faire des gaffes.

     

    Là, à fixer son livre, il venait de se tromper d’ingrédient et une explosion retentit.

     

    Toute la classe a sursauté sous la surprise et par le silence si brutalement brisé. Le professeur s’était tourné vers Imar qui avait une partie de ses cheveux en pétard désormais. Ses amis s’étaient tournés vers lui et pouffaient face à la scène. Emilie ne faisait pas exception. Mais Rogue sentit son cœur louper un battement lorsqu’elle se mordit la lèvre pour tenter de calmer son amusement.

     

    Severus : « Monsieur Pin, vous sortez de ma classe ! Et la nouvelle vous viendrez à la fin du cours ! »

     

    Sa voix incendiaire avait aussitôt refroidit l’assemblée, mais voir Imar devoir sortir de la classe dans cet état amusa les Serpentards qui pouffèrent dans leur coin. Quant à eux, le professeur ne fit remarque. Emilie inspira pour reprendre contenance et finir la potion qui était en train de virer de couleur.

     

    Le cours finit, tous rangèrent leurs affaires pour partir rapidement de la salle de classe. Le professeur était énervé, mieux valait ne pas rester dans son champ de vision.

     

    Conni : « Emilie, qu’est ce que tu fais ? »

    Emilie : « Et bien, c’est l’heure d’aller manger »

    David : « Rogue t’as demandé de rester »

    Emilie : « Non, non, il a demandé à « nouvelle » de rester »

     

    Elle leur adressa un fin sourire et se mit à marcher. Ses amis étaient entre crispés et amusés. Une fois dans la grande salle, ils savaient que Rogue ne viendrait pas les trouver. Bien qu’il soit bien sûr capable de réprimander Emilie devant tous, il préférait le faire en petit comité.

     

    Professeur qui avait grincé des dents une fois qu’il s’était retourné et avait vu la salle de classe vide. Ses poings s’étaient serrés avec rage. Elle voulait jouer ? Ca l’avait suffisamment énervé pour lui couper l’appétit.

     

    Alors dans la salle commune pour faire leurs devoirs, Emilie s’arrêta et soupira lourdement.

     

    Leric : « Qu’est ce qu’il y a ? »

    Emilie : « Je repense à la potion de cette après-midi »

    Naska : « Tu peux, Rogue va pas laisser passer ça »

    Emilie : « Non, non. Je me disais que cette potion, je suis sûr que y a moyen de la simplifier… Y a trop de »

     

    Mais elle se tut en voyant ses camarades se figer et elle tourna son attention vers le professeur qui était dans son dos, le regard menaçant.

     

    Severus : « Peut-être voulez vous me parler de cette théorie ? »

     

    Venait-il de maugréer entre ses dents, lui faisant comprendre que ce n’était pas là une question. Arrivé juste quelques secondes plus tôt, il avait entendu son hypothèse et trouvait étonnant qu’elle songe à cela. Elle était plus éclairée que ses camarades ?

     

    Emilie : « Ah oui professeur ! Pourquoi pas ! Vous ne pensez pas qu’elle est simplifiable ? »

    David : « Emilie… »

     

    Se moquait-elle de lui ouvertement ou était-elle tout compte fait trop sotte pour avoir comprit que ce n’était pas une proposition de sa part ? Non, elle avait bien comprit mais le provoquait. Il en venait à se demander comment elle avait finit à Serdaigle et non pas à Serpentard. Il se pencha vers elle.

     

    Severus : « Une retenue. Demain, 16h dans la serre numéro 2 »

     

    Mais la voir, l’avoir, là, si proche. Il sentait son cœur vouloir battre étrangement. Est-ce que son énervement était à ce point ? Il se redressa et jeta un regard vers Imar.

     

    Severus : « Vous l’accompagnerez Pin. Il serait dommageable qu’elle s’égare d’ici là »

    Imar : « B… Bien monsieur »

     

    Rogue était parti de son pas rapide de la pièce. Le groupe soupira lourdement et fixèrent leurs nouvelle amie.

     

    David : « Il va t’avoir dans le collimateur »

    Imar : « C’est claire »

    Emilie : « Il n’a pas à m’appeler nouvelle après deux semaines. Il le fait exprès »

    Naska : « Rogue déteste qu’on lui réponde »

    Emilie : « J’ai remarqué »

    Leric : « J’y crois pas… Ca t’amuses ? »

    Emilie : « Avouez que le voir comme ça, c’est amusant »

    David : « Non ! Il est effrayant ! »

    Emilie : « Que veux-tu qu’il me fasse ? Une retenue ? Je ne déroge pas au règlement et n’est pas insultante, il ne peut pas ôter des points à la maison »

    Conni : « Alors j’espère pour toi que t’es prête parce qu’il te laissera jamais en paix »

    Emilie : « Je suis endurante »

     

    L’heure de la retenue arriva et les deux élèves se présentèrent à la serre. Le professeur les attendait, les bras croisés et leurs fit signe d’approcher. Passant dans la petite pièce derrière, ils virent quatre tonneaux. Deux emplis de crapauds crochus et deux vides. Imar grimaça en comprenant ce qui les attendait.

     

    Severus : « Bien entendu sans l’aide de la magie »

     

    Le professeur alla s’assoir non loin et attrapa le livre sur le plan de travail pour lire. Imar s’installa sur le tabouret en face d’un tonneau alors qu’Emilie se tourna vers le professeur. Sentant son attention sur lui, il releva les yeux et soutenu son regard.

     

    Emilie : « Puis-je au moins savoir pourquoi vous nous y obligeait ? »

    Severus : « Vous savez les raisons »

    Emilie : « Non »

    Severus : « Votre camarade à fait exploser sa potion et vous… En plus d’avoir rit durant mon cours, vous ne vous êtes pas présenté à la fin comme je vous l’ai demandé »

    Emilie : « Je ne m’appel pas « La nouvelle » »

    Severus : « Je vous appel comme je l’entends. Maintenant, occupez vous de ces crapauds »

     

    Elle soupira et tourna le dos pour aller s’assoir en face de son ami. Remontant les manches, ils éviscérèrent les espèces de lézards.

     

    Severus les gardaient à l’œil, relevant entre deux paragraphes son attention vers eux et surtout, elle.  Il devait se reprendre. Jamais une élève ne l’avait troublé et jamais cela n’arrivera. Une fois leur travail finit, il les autorisa à se laver les mains et partir. Il s’occupa rapidement des carcasses et viscères avant de partir à son tour pour la grande salle. Il avait à peine plus loin devant lui les deux élèves qui se firent interpeler par des Serpentards de la même année.

     

    Kewil : « Et bah alors ? On n’a pas été sage les Serdaigle ? »

    Ingrid : « Les crapauds étaient à votre gout ? »

    Emilie : « Tu aurais peut-être voulu qu’on t’en garde ? Il parait que c’est bon pour la peau »

     

    Imar pouffa et attrapa son amie par le bras pour la tirer dans la salle et rejoindre leurs amis qui venaient d’arriver.

     

    Le professeur ayant assisté à la scène de loin ne pouvait pas nier un léger amusement, en particulier en voyant la mine excédé de miss Okelly face au mordant de Jones.

     

    Le reste du week-end fut bien calme et il eut la douce surprise de revoir son livre sur son bureau le mardi après le cours des 6èmes années. Il ne savait guère comment elle avait fait mais s’en contenta pour l’instant. Songeant qu’elle ait compris la leçon.

     

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