• Chapitre 3

    Un sursaut le prit et le réveilla avant l’aube. Les lieux étaient si calmes et sereins. Son regards se posa sur la porte et il resongea aux propos de elfine, la porte n’était pas verrouillé? Il se leva et vint poser sa main sur la poignée. Un frisson le prit en réalisant que ce n’était effectivement pas verrouillé.

     

    Elle avait tenu promesse en ne le rattachant pas. Elle lui avait sauvé la vie en stoppant ce soldat qui était prêt a lui trancher la gorge. Et sa présence le rendait étrange.

     

    Il passa la porte et d’un pas léger et longea les couloirs. Il découvrait ce palais en silence, observant de loin et avec méfiance les elfes qui s’éveillaient et commençaient leurs tâches. Il finit par arriver sur un balcon qui lui donna une vue sur la moitie des lieux. Une brise fraiche lui prit le visage et il abaissa les yeux. Pourquoi se sentait-il bien la?

     

    Des pas se firent entendre et il manqua de sauter sur elfine qui s’approchait, mais la poigne ferme d’Olorin le retient et il lui flanqua une nouvelle tape derrière le crâne. Le regard d’Eresrian ne s’adoucit pas et les deux elfes firent quelques échanges aux quels Olorin prit le dessus. Haletant, écrasé contre le mur par lavant bras de l’elfe contre sa gorge, il comprit qu’il ne le vaincrait pas cette fois.

     

    Olorin: « Si tu a finit ta gymnastique matinale, on va manger »

     

    Il le lâcha et le saisit par l’arrière, comme à chaque fois, et le tira à sa suite. Il l’amena vers cette grande pièce où le groupe se retrouvait pour manger. Il appuya sur ses épaules pour le faire assoir et une elfine apporta des assiettes quelle mit sous le nez de chacun avant de s’assoir devant Eresrian qui fixait le plat sans savoir ce que c’était.

     

    Finra, en sindarin: « C’est toi le nouveau? »

     

    Il releva le nez vers l’elfine.

     

    Olorin, en langue commune: « Il ne parle pas sindarin »

    Finra: « Comment? Mais... »

     

    Elle resta la bouche entrouverte hébété par cette information. Le visage d’Eresrian c’était assombrit.

     

    Finra: « Comment tu t’appels ? »

     

    Le voyant se raidir et prêt à lui bondir dessus, Olorin lui mit une tape derrière le crâne, ce qui le fit changer de cible et en quelques mouvements il le cloua sur sa chaise.

     

    Finra: « Bon, j’ai compris, je dérange! »

     

    Elle se leva et parti. L’elfe voulu en faire de même mais Olorin apposa lourdement sa main sur son épaule. Il se raidit et lutta pour ne pas se jeter de nouveau sur lui.

     

    Olorin: « Manges un morceau »

     

    Il loucha de nouveau sur l’assiette. Observant d’abord les couverts et tourna son attention vers Olorin pour l’observer faire. Il prit alors les couverts et limita. Ces coups brusque firent grincer l’ensemble et lui arracha un frisson d’effroi tout comme a son collègue qui le fusilla du regard. Il réessaya et cette foi c’est un morceau qui quitta l’assiette. Grognant, Olorin l’observait faire du coin de l’œil, amusé et touché de voir qu’il agissait plus comme un enfant que comme une ombre. Il mangea tranquilles jusqu’à ce qu’une silhouette s’approche. Il se leva comme un ressort et tira sur le vêtement d’Eresrian pour qu’il en fasse de même. Olorin se pencha pour la saluer brièvement, n’obligeant pas Eresrian à faire de même pour le moment.

     

    Olorin: « Majesté »

    Luinil: « Quand vous aurez finit, rejoignez moi a la bibliothèque »

    Olorin: « Bien madame »

     

    Eresrian se crispa en croisant son regard et ne réussit à détacher le sien que quand Olorin saisit leurs pats vides. Ce dernier n’eut besoin de le saisir par le vêtement, Eresrian le suivit sagement. Quand ils arrivèrent dans la pièce, Luinil était là, prés de l’ouverture, le regard rivé dans un livre. Un regard cuivré et vif qu’elle leva vers lui, lui arrachant un frisson dans la nuque.

     

    Refermant le livre, elle s’approcha deux et tendit l’ouvrage à Eresrian qui le prit timidement.

     

    Luinil: « Il vous faut réapprendre le sindarin. Et si vous ne savez lire, Olorin vous y aidera »

     

    Elle passa à cote d’eux pour quitter la pièce. Mais Olorin la suivit.

     

    Olorin: « Madame? »

    Luini: « Oui? »

    Olorin: « N’avez-vous besoin de moi? »

    Luinil: « Je vais être occupé quelques jours dans les missives. Si tu as besoin, je serais à mon bureau »

    Olorin: « Et pour lui? Jai réalisé qu’il avait encore de la conscience, mais ces réactions sont encore violentes. Je ne peux le laisser seul. »

    Luinil: « il ne guérira pas en quelques semaines. Et si tu as besoin, demande à Ohtar d’être a ces cotes »

    Olorin: « Ohtar? Il va le provoquer »

    Luinil: « Ca lui apprendra la patience qui lui manque »

    Olorin: « Bien »

     

    Il la salua brièvement et elle parti à son bureau alors qu’il retourna dans la bibliothèque. Il vit l’elfe qui n’avait pas bougé, il ignorait qu’il commençait a comprendre le sindarin. Olorin soupira et lui montra le livre qu’il tenait.

     

    Olorin: « Tu sais lire? »

     

    Il acquiesça d’un mouvement de tête et l’observa aller vers une étagère.

     

    Olorin: « Bien alors lis-le. Quand tu l’auras finit, je te ferais visiter »

     

    Olorin entendit un bruit d'objet qui tombe et il fixa cet elfe qui avait lâché sans délicatesse le livre sur la table. Il fronça les sourcils et vient vers lui.

     

    Olorin: « Quoi? »

    Eresrian: « Pourquoi ferais-je ce que tu demande? »

    Olorin: « Déjà, tu dois me vouvoyez. Et c’est pour toi »

    Eresrian: « Je n’ai rien demandé »

    Olorin: « Peut-être, et? Que comptes-tu faire? Partir? Pour aller ou? Faire quoi?"

    Eresrian:"Vous parlez comme eux... »

     

    Le voyant s’énerver de nouveau, Olorin en profita. Il s’approcha encore d’un pas sans le lâcher des yeux.

     

    Olorin:"Comme qui?"

     

    Mais voyant qu’il détournait le visage pour ne pas lui répondre, il lui mit une claque derrière le crane. Sa réaction ne se fit pas attendre et Olorin répéta sa question, égaré dans la colère, le jeune elfe se mit à pester après ce roi.

     

    Eresrian: « Je sortirais plus ma lame pour vous!! »

     

    Olorin se figea, craignant de comprendre. 

     

    Olorin: « T’as servi de tueur »

     

    Face a ces mots son interlocuteur se figea a son tour, il revit la première personne que sa lame avait tué au nom de ce roi qui l’avait torturé pour le soumettre. Eresrian détourna le visage et le capitaine s’approcha de lui.

     

    Olorin: « Alors c’est cela »

     

    Expirant lourdement, il se tourna vers la table, prit le livre et vient le lui redonner.

     

    Olorin: « C’est le passé. Quand tu voudras t’en débarrasser, on sera la. En attendant, quoi que tu décides, écoute juste ton instinct »

     

    Eresrian abaissa le regard sur le livre et le prit.

     

    Eresrian: « Cela fait longtemps... »

    Olorin: « Prends le temps que tu as besoin et n’hésite pas a poser des questions »

     

    Suite à ces mots il alla sagement s’assoir dans le canapé et Olorin alla attraper un autre ouvrage. C’est ainsi qu’ils passèrent la journée. Eresrian redécouvrant le sindarin, Olorin lisant et répondant a ces interrogations. Le lendemain, comme promit, il lui fit le tour du palais, lui présentant chacun des elfes qui y vivent, sa place, son rôle. Puis il le ramena à la bibliothèque pour qui en apprennent plus sur son espèce.

     

    Cela faisait plusieurs jours maintenant, il n’était toujours pas serein, sursautant au moindre bruit sec, mais il n’attaquait plus à chaque geste brusque ou provocation. 

     

    Olorin interpela Ohtar pour qu’il l’amène a l’écurie et lui donne un coup de main. Il parti lui vers leur souveraine avec qui il voulait échanger, notamment sur l’avancé que faisait l’elfe. La croisant alors quelle sortait de son bureau, il se senti soulage à l’idée de ne pas la déranger mais aussi de la revoir.

     

    De son côté, Ohtar n’avait pas mit longtemps à provoquer l’elfe. Mais ce dernier n’y voyait pas encore le jeu de sa part. Déjà mal a l’aise par la présence des chevaux, il se jeta sur lui à la seconde remarque. 

     

    Alors en route pour venir les voir dans l’écurie, Olorin et Luinil les virent tout deux roulé dans le foin. Les deux soldats ressentirent tout deux leur présences mais c’est Ohtar qui se stoppa en premier. Rejetant Eresrian qui se stoppa net lors qu’il croisa le regard de l’elfine. Son cœur se mit à battre à toute rompe. Voila au moins une semaine qu’il ne lavait pas vu. Il réalisa soudainement qu’elle ne souriait pas. Était-elle déçu de son comportement? Il abaissa le visage a cette idée et serra les poings

     

    Olorin: « Ohtar, ne peux-tu donc pas cesser de l’embêter? Vous allez finir par vous blesser"

    Ohtar: « Je suis désolé »

    Luinil: « Retournez au palais »

     

    Eresrian s’apprêta à se mettre en route mais elle lui précisa que ça ne le concernait pas. Il se stoppa, n’osant toujours pas la regarder. Une fois les deux autres elfes éloignés, elle s’approcha de lui.

     

    Luinil: « Ohtar a une manière bien à lui de montrer son attachement à une personne. Il passe par la provocation. Tu mettras un peu de temps à t’y habituer. »

     

    Choqué de ne pas être réprimandé, il releva son attention vers elle. Son fin et doux sourire eu le don de l’apaiser aussitôt.

     

    Luinil: « Olorin est très impressionné par ta progression. Pour quelqu’un qui est resté aussi longtemps loin des siens et qui a subit cela. Tu te reprends très vite. »

    Eresrian: « Je ne sais pas ce que vous attendez de moi, mais je suis pas celui que vous croyez »

    Luinil: « Je crois que tu es une belle personne, et cela, malgré ce que tu as pu faire »

     

    Il détourna le regard, honteux faces à ces propos qui s’affrontaient aux souvenirs de ce qu’il avait fait. 

     

    Luinil: « Ce que j’attends de toi c’est que la peur te quitte et que tu trouve ta place. Ou quelle soit »

     

    Ses mots lui parurent aussi doux qu’une caresse et la douceur de sa voix à une promesse.

     

    Luinil: « Viens voir un instant »

     

    Elle quitta le stock de foin et parti vers un box. Il la suivit sagement mais ne s’approcha pas autant quelle de la porte en bois

     

    Luinil: « Voici Alka. Il s’agit de ma jument. Elle est forte et endurante. Mais surtout très douce. J’aimerais que cette semaine, chaque jours, tu viennes la penser, nettoyer son boxe et l’amener au pré »

     

    Elle voyait encore ce regard, rive sur l’animal qui sentait son stresse. Mais la présence de l’elfine l’empêcha de s’inquiéter

     

    Luinil: « Es-tu d’accord ? »

     

    Les mots d’Ohtar lui revinrent en tête. Il devait faire sa part de tâche pour mériter un toit et ses repas. Et l’elfine, là, à côté de lui l’accueillait. Il n’avait pas à refuser. Il n’avait pas envie de refuser. Mais il suffit que l’animal s’ébroue pour qu’il fasse un bond en arrière. Luinil l’observait silencieusement et s’inquiéta de savoir si il n’était pas trop tôt. Toutefois, plus vite il évacuerait son passé, plus vite il pourrait l’aider a e reconstruire.

     

    Luinil: « Pour démarrer sur des bases saines, tu dois réussir à surmonter ce que tu as connu »

    Eresrian: « Je... »

    Luinil: « les animaux sont des êtres sensibles et fragiles. Beaucoup sont facilement manipulable »

     

    Un silence prit place. Fixant cette animal, il ne pouvait que se souvenir, des bruits des sabots, de leur poids, du bruit des articulations.

     

    Eresrian: « Ils... ils les utilisaient pour nous piétiner... pour écarteler... »

     

    Ses lèvres se mirent à trembler. Elle tiqua sur le "nous" et comprit qu’il n’a pas été seul

     

    Luinil: « En te les présentant comme tel, tu n’aurais pas fuis avec un cheval »

     

    Il tenta de reprendre contenance et pour cela son regard chercha machinalement le siens. Il se senti mieux malgré qu’elle ouvrit la porte du box. La jument sortie un peu pour venir donner un coup de museau a sa propriétaire qui lui caressa le chanfrein. Il se senti presque jaloux de cette relation évidant. Un sentiment qui disparu à l’ instant qu’elle lui prit la main. Elle lui paru si douce et délicate qu’il ne réalisa pas de suite ce quelle faisait. Ce n’est qu’au contacte doux du pelage de l’animal qu’il réalisait qu’il avait sa main sur contre la peau de la jument. Mais jamais il ne pourrait oublier cette main sur la sienne.

     

    A cet instant il su, il voulait la protéger. 

     

    Il sort de ses songes lorsque l’animal lui donna un léger coup de tête.

     

    Luinil: « Elle t’aimes bien »

     

    Un sourire voulu s’étendre sur son visage, mais il avorta au moment où l’elfine lâcha sa main. Elle fit retourner dans le box l’animal et referma la porte.

     

    Luinil: « Alors? »

    Eresrian: « C’est d’accord »

    Luinil: « Les animaux sont comme les personnes. Chacun est différents. Quand tu te sentiras à l’aise, je t’apprendrai à monter »

     

    Il hocha de la tête pour montrer qu’il avait comprit et que cela lui convenait.

     

    Luinil : « Les marques comment à disparaitre, tu appliques les soins ? »

    Eresrian : « Oui, Finra me les prépares et je place des bandes chaque soir »

     

    Prononçant ces mots, l’elfine le vit abaisser son attention sur sa main, presque rêveusement.

     

    Luinil : « Je ne peux rester plus. Mais si tu as besoin, n’hésite pas. Tu sais où se trouve mon bureau »

    Eresrian : « Oui »

     

    Elle lui adressa alors un bref sourire avant de partir vers le palais et retrouva le calme de son bureau. Soupirant doucement une fois assise, elle observa sa main. Cette main qui avait prit la sienne pour l’amener à créer un contacte avec la jument. Elle resongeait à ce regard vert impérial qui c’était éclairé lorsqu’il avait pu toucher l’animal. Mais aussitôt, elle revit ce même regard, cette même brillance lorsqu’il mentionna les soins que lui confié Finra… Finra… C’était une elfine plutôt douce et surtout attentionné. Elle lui correspondait bien.

     

    Se redressant dans son fauteuil, elle se remit à son travail, remplissant missive après missives, lisant les réponses, les demandes et autres qu’elle avait reçu. Les jours passèrent alors qu’elle songeait à Sauron qui faisait parlé de lui à l’Est. Une nouvelle guerre était pour bientôt.

     

    Longeant les couloirs, elle perçu de la lumière venir de la bibliothèque et s’y rendit pour voir qui veillait si tard. Elle fut quelque peu surprise et attendrit de voir là Eresrian, concentré. Mais à peine posa-t-elle la main sur la porte qu’il se leva d’un coup et la fixa.

     

    Luinil : « Je ne voulais pas te faire peur »

    Eresrian : « Je ne vous ai pas entendu »

     

    Elle sourit et s’approcha, mais elle senti son regard se faire tant appuyé qu’elle s’inquiéta qu’il y ait un problème.

     

    Luinil : « Quelque chose ne va pas ? »

    Eresrian : « Cela fait plusieurs jours que je ne vous ai vu »

    Luinil : « Je suis désolé. Mais tu as besoin, tu ne dois pas hésiter à venir me trouver »

     

    Il se raidit et réalisa qu’il n’avait pas dit cela pour lui demander quelque chose. Ne pas la voir, seulement, lui avait crée comme… Un manque ? N’osant avouer cela, il hocha de la tête.

     

    Eresrian : « Je viendrais au besoin »

     

    Rassuré qu’il accepte de venir la trouver, elle reposa son attention sur le livre.

     

    Luinil : « Que lis-tu ? »

    Eresrian : « Je ne suis pas bien sûr, je crois que c’est sur une histoire entre deux dirigeants »

     

    Elle prit l’ouvrage pour lire la première de couverture et acquiesça d’un mouvement de tête.

     

    Luinil : « C’est exacte. Leur passé te plait ? »

    Eresrian : « Je le trouve intéressant, mais difficile à lire »

    Luinil : « Tu as pourtant fait de grand progrès. Voilà que nous échangeons qu’en sindarin désormais »

     

    Il baissa son attention vers le livre, un peu gêné par le compliment.

     

    Luinil : « Continu de t’entrainer, cela viendra »

     

    Il hocha activement de la tête mais ne résolu pas à partir. Elle sentait que quelque chose n’allait pas. Il faisait d’énorme progrès, bien plus rapide et visible qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Il commençait à se faire une place parmi les siens. Mais un problème demeuré : il n’avait pas tourné la page. Son passé continuait de le rongé, il ne l’avait pas exulté et elle craignait qu’un jour, il prenne le dessus et ne le fasse exploser. Qu’un jour, il soit entièrement brisé.

     

    Sentant son regard cuivré sur lui, l’elfe releva son attention et la fixa à son tour. Sa présence lui était si réconfortante. Mais le ton qu’elle prit désormais, presque sombre, son regard, presque sévère le raidit.

     

    Luinil : « Pourquoi ne dors-tu pas à cette heure-ci ? »

     

    Elle le sentait, que ça le rongeait, que c’était juste là, qu’il suffisait de trouver le bon déclencheur pour qu’il puisse affronter tout ces souvenirs. Cette question sembla une bonne amorce, elle le fit se raidir et ces poings se fermer. Puis il l’évita du regard et s’éloigna de quelques pas.

     

    Il était mal à l’aise. Ces images, ces bruits, le hantaient chaque nuits, le troublé, le faisait sursauter. Il avait des sueurs froides à l’idée de fermer les yeux. Ils les revoyaient. Il réentendait leurs cris.

     

    Eresrian : « Je n’ai pas sommeil »

    Luinil : « Ne me ment pas »

     

    Il sursauta et se tourna vers elle, mais n’osa pas l’affronter et il abaissa le regard. Elle vient alors vers lui, doucement et fit attention à prendre une voix plus douce.

     

    Luinil : « Dis moi ce qui te ronge »

    Eresrian : « Non »

     

    Il se refusait à ce qu’elle ait une image sombre de lui. Il ne voulait pas qu’elle se détourne de lui et que son regard ne change.

     

    Luinil : « Il te faudra le faire Eresrian, si ce n’est avec moi, avec quelqu’un en qui tu as confiance pour cela. C’est important »

     

    Un nouveau sursaut le prit et il la fixa avec stupeur. Elle s’amusa de voir tant d’expression sur son visage, il devait ne pas être beaucoup plus jeune qu’elle, mais semblait parfois à un enfant. Si vif et réactif.

     

    Eresrian : « J’ai confiance en vous »

    Luinil : « Alors pourquoi ne pas m’en parler ? »

    Eresrian : « J’ai… Ce que j’ai fait est mal »

    Luinil : « Ne te l’ais-je pas dis ? Le passé est le passé. Ce que tu as fais sous leurs ordres n’étaient pas de ton propre chef. Tu ne dois pas avoir des remords pour un crime n’est pas le tient »

     

    Détournant le regard quelques secondes en se repassant ses mots, il finit par déglutir et se mit sur le côté.

     

    Eresrian : « Le roi m’envoyait pour tuer des malfrats qui mettaient le chaos dans son royaume. Du moins, c’est ce qu’il me faisait croire. Un jour, j’étais face à un Homme, il avait une armure pourtant il était bien agile. Le capitaine m’a dit qu’il s’agissait d’un violeur… »

     

    Elle comprit que ce ne l’était pas. Mais le laissa faire silence pour trouver ses mots, son souffle.

     

    Eresrian : « C’était qu’un gosse… Un gosse qui avait volé des fruits sur le marché »

     

    Il serrait si forts ses poings que ses bras tremblèrent. Elle s’approcha alors et posa une main sur son épaule pour le faire pivoter puis posa l’autre sur sa joue pour lui faire relever le visage. Le regard humide, il la fixa.

     

    Eresrian : « C’était qu’un gosse… »

    Luinil : « Tu as été manipulé. Si ce n’est pas toi qui l’avais fait, alors il aurait envoyé un de ses soldats le faire. Et peut-être aurait-il été moins francs »

     

    L’elfe détourna les yeux et elle tourna son attention vers le livre pour le prendre et le lui tendre. Il le reprit et l’observa s’assoir dans le canapé. Elle tapota la place à côté d’elle et il vient s’assoir, tendu et raide, il fixa le livre.

     

    Luinil : « Lire à voix haute t’aidera à progresser plus vite. »

     

    Il hocha de la tête et il reprit là où il en était. Bégayant, il s’arrêta.

     

    Luinil : « Continu »

    Eresrian : « Je me sens idiot… »

     

    Et troublé, l’image de ce gosse ne le lâchait pas, il avait l’impression de le voir là, en filagramme, sur ses lignes. Rendant sa lecture encore plus difficile que d’habitude.

     

    Luinil : « Continu »

     

    Il inspira profondément et se concentra. Progressivement, les lignes lui parurent plus nettes et sa lecture commença à se faire plus fluide. Mais, alors qu’il approchait de la fin, sa voix commença à se faire moins forte. Il c’était lentement détendu et son dos touchait maintenant le dossier du canapé. Ses paupières étaient moins ouverte et s’en qu’il ne s’en rende compte, sa nuque bascula et son crâne rencontra le meuble.

     

    L’elfine l’observa en silence pendant de longue seconde. Il semblait si paisible.

     

    Luinil : « Voilà combien de temps que tu n’as pas dormit correctement ? »

     

    Soupirant, elle se leva en prenant le livre et le reposa sur la table avant de revenir vers lui. Elle lui chuchota de s’allonger et son corps s’exécuta sans qu’il ne s’en rendre compte. Troublé, elle s’accroupit et vient lui effleurer la joue. Beaucoup d’entre eux serait déjà envahi entièrement par l’ombre avec ce qu’il avait du connaitre et pourtant, son âme continuait de se battre pour vivre. Prête à retirer sa main, celle de l’elfe vient la saisir. Pourtant il n’était pas éveillé. Attendrit à l’idée qu’il ne voulait se sentir seul, elle resta un peu ainsi jusqu’à ce qu’elle puisse récupérer sa main sans se risquer à le réveiller. Elle quitta la pièce en refermant la porte pour pas qu’il soit dérangé.

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