• III Chapitre 1

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    Lucius : « Et les nouveaux élèves ? »

    Severus : « Navrants »

     

    Soupira-t-il avant de poser sa tasse sur la table basse devant lui. Voilà presque deux années qui se sont maintenant écoulé depuis la fin de la guerre.

     

    Avoir vu Potter débarquer lui a rappelé amèrement Lily. L’importance qu’elle avait eut pour lui qui avait aussi brisé ce qu’il eut de plus précieux. Et puis il a resongé à tout ce qu’il avait fait pour lui, pour ce gamin incompétent mais finalement attachant qui fut devant lui et il a espéré que quelque part, Emilie l’apprenne. Qu’elle sache qu’il était, comme elle le songeait, quelqu’un de bien. Qu’elle sache, qu’il avait surmonté son passé. Et qu’il ne l’aurait sûrement pas réussit sans elle.

     

    Il a souffert plus du fait de n’avoir su l’aimer, de ne pas la voir une dernière fois, que du venin lui-même. Il a soupiré en détournant le visage.

     

    Il voulait prendre sa montre, l’ouvrir, voir une dernière fois cette photo, ce souvenir. Son sourire. Mais son corps se paralysait, il ne pouvait bouger, juste se rappeler avant que le néant le prenne.

     

    C’est deux jours plus tard qu’il a reprit conscience dans une pièce blanche, assez lumineuse. Il a vu trois silhouettes au bout de la pièce qui étaient en train d’échanger quand l’une d’elle a tourné son attention.

     

    Harry : « Professeur »

     

    Pendant que la silhouette habillée de blanc était sortie, les deux autres se sont approchées. Sa vue s’est améliorer rapidement et il a tenté de se redresser.

     

    Minerva : « Ne forcez pas, reposez vous »

    Severus : « Que c’est-il passé ? »

    Harry : « Voldemort a été vaincu. Sans vous je n’aurai réussit »

     

    Potter et McGonnagal lui expliquèrent ce qui c’était passé pendant ses deux jours et il s’est souvenu de ce patronus en forme de chouette qui lui a apporté ce flacon. Dans son bureau peu avant que le seigneur des ténèbres le convoque. Il s’est souvenu de l’avoir bu, d’avoir senti son sang bouillir puis se geler avant que son souffle ne le regagne. Maintenant il comprenait qu’on lui avait fait parvenir l’anti-venin. Seul l’ordre du phoenix utilisait les patronus pour faire parvenir des messages. Il avait bien entendu songé à demander à McGonagall qui l’avait fait, non seulement pour le remercier mais aussi le féliciter. Pouvoir préparer un tel anti-venin demandait beaucoup de maitrise.

     

    Severus : « Comment ça se passe au ministère ? »

    Drago : « Ca va, je gère que les dossiers qui m’intéresse »

     

    Il se souvenait de leur voix, de leurs silhouettes, à lui et son père. Ils l’avaient retrouvé dans la cabane hurlante et d’un « Vulnera Sanentur », ses plaies s’étaient refermées. Signe que le soin avait efficacement fonctionné, mais affaiblit, il avait tout de même sombré dans l’inconscience.

     

    Severus : « Je vais y aller »

     

    Il s’est levé et les deux Malfoy présent l’ont raccompagné jusqu’à la porte.

     

    Les mains plongées dans les poches, Drago soupira lourdement observant l’allée du manoir familial que venait de prendre Severus pour quelques pas avant de disparaitre d’un clignement d’œil.

     

    Ces deux années s’étaient écoulées si rapidement pour le jeune homme. Et le calme s’était écroulé comme on ferme sèchement un livre dont l’histoire ne nous a pas convaincu. Il fallait cacher les plaies, faire disparaitre le passé, oublier ce qui c’était passé. Drago devait lui aussi songer ainsi. Se dire que c’était un nouveau départ, en particulier avec son père qui avait remit les pieds sur terre.

     

    Mais c’était comme si ce changement était trop brutal, il y avait des choses passés qu’il ne pouvait encore oublier, accepter.

     

    Notamment à propos de mon parrain.

     

    Toutes ses années, il n’était jamais loin. Il l’a soutenu, engueulé, protégé. Il était la personne la plus forte et courageuse que Drago connaissait. Derrière son air distancié, froid, il était quelqu’un de sensible, meurtrit par la vie qui ne lui avait jamais fait de cadeau. Il était son icône, son ange gardien. Jamais il ne pourrait oublier ce qu’il a fait pour lui, ou même pour les autres à ses propres dépends. A sa propre vie.

     

    S’il n’avait pas eu l’anti-venin de Nagini, en amont, si son père et lui ne l’avaient pas trouvé avant qu’il ne se vide de son sang. Aujourd’hui, il ne serait plus qu’un souvenir. Un souvenir de plus qui aurait laissé tant de regret et de remord. Tant de personne s’en voulaient de ne pas avoir vu qui il était réellement, tout ce qu’il accomplissait. En premier ce Potter, si arrogant. Il a fallut attendre la fin de cette histoire pour qu’il ouvre les yeux sur ce qu’il a fait pour lui et sa clique d’idiot.

     

    En le voyant ainsi, si terne alors qu’il avait survécu, Drago avait envie de l’aider, de faire quelque chose pour lui, pour le remercier de tout ce qu’il a fait.

     

    Lucius : « Drago ? »

     

    Sa voix sèche le tira de mes songes et il me tourna vers lui.

     

    Lucius : « Tu es bien songeur »

    Drago : « Je pensais à Rogue »

    Lucius : « Qu’il y a-t-il ? »

    Drago : « Je… »

     

    Il avait beau avoir été touché par le revirement de son père, de son changement et son intérêt plus paternel à son égard qu’il avait commencé à ne plus espérer. Il y a bien des choses qu’il avait peur de lui mentionner. Et tout ce qui approchait de près ou de loin les sentiments et l’attachement à quelqu’un en faisait partit.

     

    Drago : « Je m’inquiète pour lui »

    Lucius : « Comment ça ? »

    Drago : « C’est quelqu’un de bien, qui a tant fait. Mais c’est comme s’il était condamné à rester dans l’ombre »

     

    Lucius ne semblait pas tiquer, grimacer ou se raidit alors qu’il savait où voulait en venir son fils. Mais c’était une discussion qu’il craignait devoir affronter un jour et l’absence de sa femme dans le manoir à ce moment indiquait sûrement que c’était bon moment. Il observa le jeune homme détourner brièvement le regard avant de le fixer.

     

     

    Drago : « N’y a-t-il jamais eu personne d’autre qui comptait dans sa vie à part nous et cette Lily ? »

     

    A l’annonce de ce prénom, Lucius comprit que c’était effectivement le moment. Drago vit les muscles de sa mâchoire se crisper. Il abordait un sujet délicat et le savait. Lucius fit quelque pas et s’assit dans le canapé où il lui fit signe de le rejoindre. Son fils s’approcha pour s’assoir à côté de lui tout en sortant ses mains de ses poches.

     

    Lucius : « Que cherches-tu vraiment à savoir ? »

    Drago : « Lui et la mère a Potter… Qu’est ce qu’ils étaient vraiment ? »

    Lucius : « Ils avaient une relation particulière tous deux »

    Drago : « C'est-à-dire ? »

     

    Il s’adossa au canapé en expirant longuement. Est-ce que pour une fois il ne fuirait pas la conversation ? Il était prêt à lui répondre ?

     

    Lucius : « J’ai cru, un temps, que Severus était amoureux d’elle. Je pense que je n’étais pas le seul à croire cela et qu’elle était elle-même partagé »

    Drago : « Ce n’était pas le cas ? »

    Lucius : « Non. Ils étaient amis. Evans et lui se sont connus jeunes, elle était la seule personne avec qui il pouvait parler, échanger. Il n’a pas connu d’amour maternel. C’était une jeune fille plutôt charmante, gentille et attentionné. Il s’est attaché à elle parce qu’elle le laissait être lui-même »

    Drago : « Mais ça ne l’a pas fait ? »

    Lucius : « Elle avait beau être de Gryffondor, elle n’avait pas de courage et a eut peur de l’intérêt de Rogue pour la magie noire. Elle était stupide et naïve »

     

    La suite, Drago la connaissait, mais depuis tout ce temps, n’y avait-il eut personne ?

     

    Drago : « Et à part elle, il n’a connu de femme ? »

     

    Il se raidit, se redressant dans a position en détournant le visage comme pour s’assurer qu’ils n’étaient qu’eux deux.

     

    Lucius : « Il n’est pas bon d’en reparler »

     

    Il y avait donc bien quelqu’un !

     

    Drago : « Je ne lui en parlerais pas. Mais je veux savoir »

     

    Il hésita et finit par se lever en partant vers la fenêtre, là où son fils était juste avant.

     

    Lucius : « Il y a bien eu cette personne »

     

    Ainsi il lui raconta.

     

    L’année qui suivit la mort de Lily, alors professeur à Poudlard, il a fait connaissance de cette élève.

     

    Lucius : « Emilie Jones »

     

    Prononcer ce nom lui était pour lui-même difficile et Drago sembla noter effectivement une certaine lueur dans le regard de son père qui était venu se poser sur le sol du salon. Il lui conta qu’ils s’étaient connu et rapproché à l’école. Lui-même n’était au courant des détails. Mais un jour qu’il allait lui rendre visite, il a remarqué une seconde tasse de thé dans le salon et surtout Severus n’avait pas fermé sa tenue jusqu’en haut, comme si pour la première fois il se sentait détendu et n’éprouvait pas le besoin d’être tirer strictement à quatre épingles.

     

    Lucius : « A ce moment, j’ignorais encore qu’il voyait quelqu’un mais c’était là trop d’indice en plus d’avoir remarqué que son regard ne semblait plus aussi terne »

     

    Il lui raconta être repassé chez lui plus tard en sachant qu’il était à Poudlard pour tenter de croiser cette personne. Et il l’avait vu. Drago trouva cela étonnant de savoir qu’ils avaient vécus ensemble, Rogue n’avait aucune alliance, ils ne se sont donc pas mariés.

     

    Lucius : « Une sorcière, châtain, les yeux de la même couleur, élégante. Je l’ai abordé pour en savoir plus sur elle. Elle avait du caractère »

     

    A cette époque, le seigneur des ténèbres était affaiblit, particulièrement méfiant.

     

    Lucius : « Je voulais m’assurer qu’elle soit fiable, je l’ai un peu provoqué »

     

    Mais elle avait tenu bon.

     

    Lucius : « Elle l’aimait sincèrement »

     

    Souffla-t-il avec émotion. Drago se sentit troublé de voir son père ainsi ému. Comme s’il lui racontait quelque chose de sa propre histoire.

     

    Drago : « Que c’est-il passé ? »

     

    Il croisa le regard vif et inquiet de son géniteur qui soupira en venant se rassoir à côté de lui. Lucius lui expliqua que Bellatrixe, jalouse de Rogue, jalouse de sa proximité avec le seigneur des ténèbres, commençait à lui tourner autour.

     

    Lucius : « Parce que je savais ce qui se passerait si Voldemort découvrait qu’il avait quelqu’un. J’ai averti Severus qu’il avait des soupçons »

     

    Son fils tiqua à sa première phrase. Il savait ? Comment pouvait-il sembler si sûr de ses intentions ?

     

    Lucius : « Quelques semaines plus tard j’ai compris qu’elle était partit »

    Drago : « Que c’est-il passé ? »

    Lucius : « Je l’ignore, je ne lui ai pas demandé »

    Drago : « Elle a peut-être découvert qu’il était un mangemort ? »

    Lucius : « Cela, elle le savait déjà »

     

    Ne comprenant pas alors pourquoi ils s’étaient séparés, il fronça les sourcils.

     

    Drago : « Alors ils ne s’aimaient pas vraiment ? »

    Lucius : « Oh que si »

     

    Il resta stupéfait à cette réponse sans hésitation, à ce regard dans le vide qui lui faisait comprendre qu’un souvenir en particulier lui était revenu. Un souvenir qui le touchait.

     

    Drago : « Comment peux-tu en être si sûr ? »

    Lucius : « Je le suis, c’est tout »

     

    Répondit-il sèchement en se reprenant.

     

    Drago : « Tu parles d’elle au passé, est-elle… »

    Lucius : « Après qu’elle ait quitté Severus, personne n’a eu de nouvelle d’elle »

    Drago : « Pourquoi est-elle partie ainsi si elle l’aimait vraiment ?! »

    Lucius : « Drago, ne soit pas trop curieux »

    Drago : « Père, tu ne peux pas me demander de ne pas être curieux alors que je découvre qu’il y a une personne qui savait le rendre heureux. Je dois comprendre. Je veux l’aider »

    Lucius : « Tu ne peux pas Drago. Tout n’est pas toujours réparable et en particulier dans les sentiments »

     

    Sans comprendre pourquoi, lorsqu’il parla de réparation, de sentiment avec presque colère, Drago en vient à avoir une supposition déroutante. Est-ce que son père aurait eut lui aussi des sentiments pour quelqu’un d’autre que sa mère ? Non… Non cela n’était pas possible c’était stupide. Il devait juste être touché par ce qui est arrivé à son ami.

     

    Drago : « D’où venait-elle ? »

    Lucius : « Drago, ne songes pas à ça »

    Drago : « Si. Si j’y pense père. Mère m’a dit qu’un cœur ne s’offre qu’une fois et que lorsqu’il a battu pour la bonne personne, plus jamais il ne bâtera différemment. »

     

    Il eut un rire nerveux intérieurement. Lorsqu’elle lui parlait de chose aussi niaise et juste bonne pour quelques gamines, il se moquait, il n’y croyait pas. Et pourtant, il en avait eu des exemples sa vie durant qui l’avaient fait voir des gens unis à leur moitié et d’autre à des personnes pour qui ils avaient pesés le pour et le contre. Il était désormais de ces gens qui croyaient que certains avaient la chance de croiser leur âme-sœur et que pour d’autre, ça ne serait jamais le cas ou n’étaient assez sensible pour le réaliser. Surtout avec sa mère qui lui parlait sans cesse de cette Astoria. Ses discours semblaient tant contradictoires. Il ne voulait pas paraitre sentimental et il n’était pas un tendre, alors il songeait l’épouser cette sorcière qui n’était pas trop chiante, qui papillonnait des cils devant lui et avait au moins des centres d’intérêt commun avec lui.

     

    Son parrain lui était de ces personnes qui ont croisés leur âme-sœur. Il était quelqu’un de meurtri, déchiré. Et si une personne pouvait lui apporter un peu de quiétude, c’était elle. Elle seule.

     

    Lucius de son côté prit cette phrase comme une gifle. Cette phrase lui semblait tant juste. Jamais plus après la mort de Nefry il ne s’était sentit entier, vivant. Sauf à la naissance de son fils. Son cher et tendre enfant qui avait pansé bien des plaies sans le vouloir. Mais jamais, il n’avait eut de profond sentiment pour Narcissa. C’était son épouse, pas sa moitié.

     

    Drago : « Je dois la trouver. Je dois voir ce qu’elle est devenu et lui faire reprendre contacte avec lui »

    Lucius : « Ne fais pas ça »

    Drago : « Je ne laisserais pas mon parrain se laisser mourir ! »

    Lucius : « Elle a refait sa vie »

     

    Stupéfait par cette phrase où la possibilité n’avait pas juste était oublié mais sciemment omit.

     

    Drago : « Tu sais où elle est »

     

    Agacé, nerveux, Lucius se leva et lui demanda d’arrêter en prenant la direction de son bureau. Son fils n’allait pas abandonné si facilement, il se précipita pour se mettre entre lui et les escaliers.

     

    Drago : « Tu l’as retrouvé ? Que sais-tu ? »

    Lucius : « Drago »

    Drago : « Non père, pas cette fois. Tu peux me donner les coups de canne que tu veux, j’abandonnerais pas »

     

    Jamais il n’avait prit plaisir à lui donner un coup pour le corriger, jamais il ne l’avait frappé de pleine force contrairement à son propre père.

     

    Lucius : « Je sais juste qu’elle est enseignante à Durmstrang »

    Drago : « Pourquoi dis-tu qu’elle a refais sa vie ? »

    Lucius : « Ce n’est pas une sang pure, cet établissement n’accepte pas les Sang-mêlée, même pour les enseignant. Si elle peut y être c’est qu’elle doit être particulièrement proche de quelqu’un d’influent dans l’école »

    Drago : « Tu penses qu’elle s’est mariée ? »

    Lucius : « Hm »

    Drago : « Mais tu n’en es pas sûr »

    Lucius : « Drago »

    Drago : « Je vais la voir. Je dois au moins la voir. Si… Si jamais elle a réellement refait sa vie je laisserais tomber »

     

    Peut-être aurait-il dû chercher à le convaincre, pourtant son fils semblait tant déterminé et surtout, peut-être qu’au fond, lui-même espérait qu’elle et Rogue puissent se retrouver ?

     

    Lucius : « Ca va être les congés d’hivers, passe à Londres prendre quelque chose de chaud »

     

    Son paternel lui confia l’adresse secrète de l’établissement avant qu’il ne le remercie et file. Il repassa dans la maison de Londres qu’il avait récupéré pour lui et pour pouvoir se rendre plus facilement au ministère. Il se précipita jusqu’à sa chambre où il prépara un sac avec quelques affaires, puis il attrapa gans, bonnets, écharpe et sa cape de sorcier épaisse. Avant de passer la porte il s’approcha de sa table de nuit, s’assit sur le bord de son lit et effleura une petite boite en bois. L’ouvrant avec délicatesse, il écouta la musique dont la fin lui donna le signal pour partir.

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