• II Chapitre 16

     

    Minerva : « Qui parmi vous songe rester ? »

     

    Les professeurs répondirent à tour de rôle. Puisqu’il n’y avait, comme l’an dernier, que peu d’élève, le directeur et son adjointe suffisaient à les surveiller. Et puis il y avait toujours Russard, le concierge, et Hagrid qui jouait les gardiens en dehors des cours.

     

    McGonagall : « Et vous professeur Rogue ? Je suppose que vous ne restez pas »

     

    Elle s’apprêta à le marquer sur sa feuille, sans doute possible puisque jamais il n’était resté présent durant les congés.

     

    Severus : « J’ai des potions en cours qui demandent de l’attention et quelques recherches à terminer »

     

    Commençant à marquer sur sa feuille, la vice-directrice se figea durant les longues secondes de silence qui venait de suivre cette nouvelle information. Elle releva son regard pour observer ses collègues et savoir si elle avait bien entendu.

     

    Minerva : « Bien. Alors je vous inscris »

     

    Gardant son air habituel neutre et détaché, le sombre sorcier tourna son attention vers celui de Dumbledore qui ne semblait vouloir le lâcher. Mal à l’aise, il ne s’amusa pas à soutenir son regard écoutant juste sagement le reste de la réunion avant que les professeurs ne se dissipent. Ceux qui ne restaient pas prirent le départ le soir même.

     

    Emilie venait de quitter la bibliothèque pour se rendre à la Grande Salle, il n’y avait pas grand monde et retrouvait ces élèves déjà présents pour les vacances de noël de l’année précédente. Ils se réunirent sur la même table et commencèrent à manger quand son attention fut attirer par l’arrivée d’un professeur qu’elle ne songeait plus voir pour les deux semaines à venir.

     

    La surprise se lu sur son visage, satisfaisant l’égo de Rogue. Il s’assit sagement à sa place pour manger en silence et elle reprit contenance.

     

    Il était resté cette fois ?

     

    Cela sembla surprendre ses camarades aussi qui se demandèrent pourquoi il restait cette année. Elle dû rester sur ses questions pour la soirée et une partie de la journée suivante puisqu’elle consacra sa matinée à réviser. Mais voyant à midi qu’elle n’avait, la veille, pas rêvé et que le professeur était bien là, elle ne tenue pas plus de vouloir le voir et lui parler.

     

    Traversant plusieurs couloirs pour ne pas prendre le chemin le plus court vers son bureau, elle finit par se planter devant la porte en bois en observant autour d’elle. Personne. Elle s’autorisa donc à toquer et la porte ne tarda pas à s’ouvrir sur celui qu’elle était venue trouver. Esquissant un sourire, il la fit rentrer non sans à son tour, observer le couloir avant de refermer et verrouiller la porte.

     

    C’était la première fois qu’elle venait son bureau personnel. Elle observait la pièce assez sobrement décorée, des étagères emplis de livre sur tout le mur de gauche et d’en face. A droite de la porte un bureau avec des potions en cours de distillation. Devant elle un bureau, où se tenaient des feuilles, livres, quelques fioles, plume et encrier. Contre le mur de droite un canapé et dans le coin en face à droite de la pièce, quelques marches qui montaient vers la chambre et salle de bain du professeur, séparaient de cette pièce pas une nouvelle porte.

     

    Emilie : « Ton bureau ressemble donc à ça ? »

     

    Dit-elle en venant au milieu de la pièce, joignant ses mains dans son dos et se tournant vers lui.

     

    Severus : « Pourquoi es-tu là ? »

     

    Sa voix n’était absolument pas emplit de réprimande, bien au contraire, elle se voulait mielleuse et arracha un sourire à son interlocutrice qui l’observait s’approcher.

     

    Emilie : « J’étais venue te poser la même question. Professeur Rogue qui ne reste jamais durant les vacances ? »

     

    Il détourna brièvement le regard en liant ses mains devant lui.

     

    Severus : « J’ai quelques potions à finir et des recherches que je souhaite approfondir »

    Emilie : « Oh… Moi qui espérais en être la raison… »

     

    Elle abaissa le visage en faisant la moue et laissant ses bras revenir le long de son corps.

     

    Emilie : « Alors je ne te dérange pas plus longtemps »

     

    Elle passa à côté de lui pour sortir, mais son bras s’était aussitôt tendu pour la rattraper. Venait-il de croire en sa déception ? Bien sûr, il venait de plonger dans son jeu.

     

    Severus : « C’est ainsi que j’ai justifié ma présence au près du directeur »

     

    Souffla-t-il. Elle se tourna alors vers lui qui attrapa sa taille pour la tirer vers lui.

     

    Severus : « Je suis heureux que tu sois là »

     

    Elle put voir combien ça lui était difficile de l’admettre et elle s’attendrit. Venant passer ses bras autour de son cou, elle se colla à lui.

     

    Emilie : « Tu sais, tu n’es pas obliger d’attendre que je te demande pour qu’on se voit. Tu peux aussi me demander »

     

    Il détourna alors le visage et elle vient faire glisser ses doigts sur sa joue pour ramener son attention vers elle. Amusée, elle vient l’embrasser d’abord délicatement, simplement, avant de recommencer avec plus d’indécence. Se collant à lui, se frayant un chemin entre ses lèvres, elle sentit ses doigts se crisper contre son uniforme, répondant avec autant d’insolence. Brusquement il recula, le souffle saccadé par la fièvre qui le gagnait.

     

    Severus : « Arrête, ne m’embrasse pas ainsi »

    Emilie : « Pourquoi ? Tu n’aimes pas ? »

    Severus : « Non ce n’est pas cela »

    Emilie : « Alors quoi ? »

     

    Dit-elle en revenant contre lui, se main remontant son torse.

     

    Severus : « Je ne vais pas pouvoir me retenir »

    Emilie : « Qui a dit que tu avais à te retenir ? »

     

    Elle rapprocha ses lèvres des siennes, susurrant contre celle-ci.

     

    Emilie : « Je veux être tienne »

     

    Il lui ne lui fallut pas plus pour céder à la tentation. Une tentation trop grande qui lui fit vivre l’instant le plus intense et magique de son existence. Il pouvait encore sentir leurs corps danser dans cette valse de luxure. Frissonner à son souffle chaud contre sa peau. Entendre ses soupires, ses gémissement, son prénom dans un étouffement de plaisir. Sentir sa peau chaude et frémissante sous ses doigts. Son corps trembler comme une feuille contre son propre corps dans le même état. Il pouvait encore sentir ses doigts dans sa peau, les siens s’enfoncer dans la sienne, cette vague de sensation en ne faisant plus qu’un avec elle qui aurait pu à elle seul le faire succomber. L’intensité de leur plaisir. C’était comme nouveau, si fort. Et surtout il ne se sentait pas sale, il n’eut pas l’envie de courir se doucher après.

     

    Il la sentit bouger contre lui et abaissa son regard sur elle qui était venue aussi tôt se nicher contre son épaule. Contre lui. Jamais il n’avait laissé une femme le voir entièrement nu, de peur, de honte. Jamais il n’aurait imaginé quelqu’un avec lui, dans ses bras, dans son lit.

     

    Elle releva son regard vers lui et lui caressa la joue. Lui qui n’était pas tactile. Haïssant qu’on soit trop proche de lui, rebuté par un serrage de main, ayant des hauts le cœur si jamais on osait le prendre dans les bras, se coller à lui. Il n’arrivait qu’à tolérer une main sur son épaule par les personnes qu’il connaissait depuis bien longtemps comme Lucius ou Dumbledore. Lui si froid, se retrouvait aux côtés d’une pot de colle avide de tendresse qui l’avait en un rien de temps rendu aussi accro à ce témoignage de douceur au point d’en venir à quémander de lui-même des gestes tendres.

     

    Mais il le savait. C’était parce que c’était elle. Elle seulement.

     

    Il sentit ses doigts venir effleurer son avant bras et l’inquiétude de la dure réalité le prit, il lui prit le poignet et le caressa doucement pour qu’elle ne s’attarde pas dans cette zone. Cependant elle ne voulait pas lâcher l’affaire. Elle se tortilla pour se mettre un peu plus sur le côté et lui prit le bras.

     

    Severus : « Em »

     

    Ses lèvres contre sa peau le firent taire. Son cœur hoqueta de surprise à ce baiser qui l’adoucit. Il bougea doucement pour venir lui prendre la mâchoire et l’embrasser. Elle fit glisser ses mains sur son torse, le faisant frissonner pendant qu’il vient se pencher sur elle.

     

    La cloche retentit comme seulement trois fois pas jour durant les vacances pour signaler que le repas va être servit, faisant grogner le maitre des potions mais rire son élève qu’il questionna du regard.

     

    Emilie : « J’adore quand tu grognes »

     

    Elle le repoussa pour se mettre au dessus de lui et lui voler plusieurs baisers avant de se dérober de ses bras pour se rhabiller. Une fois prête à quitter la pièce, elle s’arrêta et revient vers lui pour l’embrasser tendrement.

     

    Emilie : « Merci »

     

    Murmura-t-elle d’une douce voix avant de partir. Le professeur soupira lourdement, partagé entre une sérénité et douceur certaine d’une part, et la frustration de ne plus l’avoir dans ses bras de l’autre. A ce moment, il voulait juste profiter de ce bonheur que la vie semblait enfin lui autoriser.

     

    Emilie arriva à la Grande salle et retrouva les autres élèves pour manger. Le professeur se montrant quelques minutes plus tard.

     

    Ils passèrent ainsi la première semaine à tenter de ne pas trop se voir pour ne pas apporter les soupçons sur ceux qui restaient dans l’école. Passant leurs journées entre lectures, révisions, travail et exercice. Cédant le jeudi suivant pour se voir, de nouveau dans le bureau du professeur. Et encore le dimanche qui suivit. Mais se séparer devenait difficile et ils restaient dans un mutisme pour ne pas avoir à dire qu’il était l’heure qu’elle quitte ses bras. Elle le fit juste d’elle-même après un dernier baiser.

     

    Savoir l’autre là, non loin. Devoir se retenir d’aller le trouver, de le serrer contre soit, alors qu’il n’y avait presque personne, était plus difficile qu’ils ne l’auraient crus. Ils devaient lutter, garder leurs distances, elle était peut-être déjà majeur, mais l’année scolaire n’était pas finit.

     

    Ils avaient passés deux semaines à se rapprocher, s’attacher, s’aimer. Rogue en venait parfois à regretter d’être rester, car la rentrée allait sonner et il ne pourra plus l’avoir autant pour lui. Il devra reprendre une distance qu’il avait peur de ne pas tenir. Ils essayaient de se convaincre que se voir une fois un week-end sur deux seraient faisable. Qu’ils tiendraient, mais chacun de leur côté en doutait.

     

    Alors ce vendredi soir, ce dernier soir dans ses bras avant la rentrée, Emilie s’était décidée. Nichée contre son corps chaud et protecteur, elle prit appuis sur son coude pour venir se mettre au dessus et lui. Elle vient lui caresser la joue.

     

    Emilie : « Six mois, ca va être long… Mais puisqu’il le faut, je tiendrais »

     

    Il soutenu ses propos par un « hm » et un léger acquiescement de la tête pour lui signifier qu’il prendrait lui aussi sur lui. Il vit un sourire se dessiner sur ses lèvres et une lueur nouvelle dans son regard.

     

    Emilie : « Severus Rogue. Je t’aime »

     

    Son regard s’était arrondit et ses lèvres s’entrouvrirent dans un tremblement. Son cœur battait si vite, sa vue se troubla sans qu’il ne s’en rende compte. Elle se pencha pour l’embrasser et ce contacte l’électrisa. Il répondit avec fougue à ce baiser avant de la serrer avec force contre lui et les faire pivoter. L’émotion avait fait taire ses mots, mais son corps lui donnerait sa réponse.

     

    Cette nuit là, il la garda contre son cœur jusqu’au l’aube. Il se réveilla peu avant elle et l’observa dormir, sereine. Lui-même apaisé. Sa main vient lui effleurer la joue, puis les cheveux et il tressaillit de culpabilité en la sentant bouger. Il s’en voulait de l’avoir réveiller. Mais elle vient se coller un peu plus à lui et il se détendit.

     

    Son regard partit vers la fenêtre et au vu de la luminosité, mieux valait de toute manière la réveiller.

     

    Severus : « Emilie ? »

    Emilie : « Hmpf »

     

    Il lui murmura qu’elle ferait mieux de se lever et elle se mit à grogner. Un sourire amusé étira les commissures du professeur qui décida d’employer une autre méthode. Il embrassa son épaule, la mordilla et remonta vers sa nuque pour mordiller là, derrière son oreille. Elle se mit à couiner et un sourire satisfait le prit.

     

    Elle avait reculé et le menaça désormais de son regard.

     

    Emilie : « Ne joue pas à cela, tu vas perdre »

    Severus : « Perdre ? Moi ? »

     

    Il ne lui en fallait pas plus pour le pousser et venir au dessus de lui.

     

    Emilie : « Voyons, il y a, ici »

     

    Dit-elle en effleurant le lobe de son oreille, puis sa main descendit lentement, effleurant sa peau tiède pour venir sur une ancienne cicatrice au niveau de ses côtes.

     

    Emilie : « Là »

     

    Elle sentit ses muscles se crisper sous ses doigts et reprit sa descente. Arrivée à sa haine, elle la suivit en souffla un « et ». Mais avant d’atteindre sa cible, il lui saisit le poignet.

     

    Severus : « J’ai compris »

     

    Satisfaite, elle attrapa une couverture et s’enroula dedans. Récupérant ses affaires elle partit vers sa salle de bain et il soupira lourdement pour se calmer avant de la voir revenir, prête. Soudainement le visage de la jeune femme se figea et il s’inquiéta, se redressant.

     

    Severus : « Qu’est ce qu’il y a ? »

    Emilie : « J’ai complètement oublié de te dire »

     

    Elle finit de s’attacher les cheveux et vient s’assoir à côté de lui.

     

    Emilie : « Dumbledore va faire venir quelqu’un du ministère cette semaine. »

     

    Rapidement il resongea à cette fois où ils les avaient vu parler à l’infirmerie et fit ainsi le lien avec les cours de défense.

     

    Severus : « Wersol se tiendra à carreau s’il est là »

    Emilie : « C’est pour ça qu’il viendra en prétextant faire une visite surprise et se présenta aux cours de chaque professeur. Mais le mardi et jeudi après-midi, il prendra ma place pour se fondre dans notre classe »

    Severus : « Ta place ? »

    Emilie : « Avec du polynectare »

    Severus : « Je vois. Où seras-tu en attendant ? »

    Emilie : « Chez Hagrid »

    Severus : « Bien »

     

    Il se redressa et lui caressa la joue. Elle lui vola un baiser avant de se lever et filer rapidement de son bureau avant qu’on ne puisse la surprendre.

     

    La rentrée se montra et cet homme du ministère aussi. Dumbledore ne parla que d’une visite de courtoisie pour s’assurer que tout se passe bien, lui, il espérait juste qu’il réalise le comportement de Wersol et la fasse enfin sortir de cet établissement. En parlant du loup, dès son retour elle vient vers lui, manquant de le coller pour lui demander s’il avait passé de bonnes vacances, parler de potion qu’elle aurait essayée de faire pour attirer son attention. Vainement. Il restait de marbre.

     

    Il ne la supportait tant plus qu’il sentait que si le ministère ne la faisait pas partir, la gazette du sorcier allait bientôt pouvoir parler d’un accident malheureux dans l’établissement.

     

     

    « II Chapitre 15II Chapitre 17 »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :